Concentrons-nous sur la cinquantième sortie Thrash old-school du mois je vous prie, d’autant plus qu’elle nous vient d’Italie. J’avoue que l’argument géographique sert plus de rime qu’autre chose, mais il faut reconnaître que le pays à la forme de botte prend sa revanche depuis quelques années, après avoir joué les seconds, voire troisièmes couteaux lors de l’explosion du style dans les années 80.
Mais nous ne sommes plus dans les années 80, même si une horde de combos tentent de nous faire croire le contraire avec plus ou moins de bonheur.
Plus, c’est le cas de ces originaires d’Ancône qui agitent leur région depuis 2007/2008, et qui propagent la bonne parole d’une musique extrême virulente et exubérante, et encore sous influence des plus grandes références du genre.
Mais qui irait s’en plaindre lorsque la révérence atteint un tel niveau de folie et de qualité débridée ?
Pas moi, ni vous, ni les amateurs d’un Thrash radical tirant la bourre jusqu’à atteindre le niveau d’un énorme Thrashcore de qualité, s’imprégnant légèrement de Death génétiquement pas modifié.
Contrairement à ce que leur nom semblent indiquer, les DOWNFALL sont en pleine ascension depuis quelques années, surtout depuis qu’ils ont décidé de se concentrer sur un répertoire personnel.
Les Italiens ont en effet commencé leur carrière en 2007/2008 comme cover band dans les bars et troquets d’Ancône et alentours, piochant dans les livres de partitions de SLAYER, METALLICA et SEPULTURA de quoi alimenter leur setlist. Gagnant petit à petit la confiance et fidélité des acteurs de l’ombre Thrash locaux, le quatuor (Federico Natalini – basse/chant, Francesco Ragnetti – guitare/chœurs, Matteo Luconi - guitare/chœurs et Simone Medori – batterie) se sentit pousser des ailes et se concentra alors sur une poignée de morceaux originaux, histoire de voir où tout ça allait les mener.
Un premier EP vit le jour en 2001 (Downfall, pourquoi faire compliqué), puis un second trois ans plus tard (Globalized Anger), avec entre temps, quelques ajustements de formation, avant de s’attaquer de plain-pied à l’élaboration d’un premier longue durée, distribué par le label national Memorial Records, que nous avons la chance de pouvoir écouter depuis ce mois de mars pluvieux et embué.
Mais avec une bonne dose de Crossover à la DOWNFALL dans les oreilles, gageons que la météo n’aura plus d’influence sur votre moral, tant le quatuor Italien a poussé les meubles dans le salon pour que vous puissiez y headbanger pour de bon. Dans une mouvance assez radicale flirtant parfois avec un Thrashcore vraiment radical, le quatuor n’a pas hésité à s’abreuver à la source d’une violence assumée et absolument pas édulcorée, pour nous rappeler les plus grands moments de franchise Thrash qui n’a jamais craché sur un apport d’énergie supplémentaire Hardcore.
On pense souvent à l’écoute de leur barouf au SEPULTURA post Max, mais aussi à un GRIP INC qui aurait capitalisé sur le passé Punk de Gus Chambers, sans se détourner de l’héritage SLAYER de Dave Lombardo. C’est du costaud, c’est servi très chaud, ça joue très vite, et même si la production est parfois un peu faiblarde et nasillarde (la basse a une fois de plus été sacrifiée au mixage dans les passages les plus appuyés), le rendu est compact et d’une violence intacte, ce qui permet de s’affoler au son de onze compositions qui ne font pas de détail et avancent à un rythme de saison.
On se souvient à intervalles réguliers de l’agression des CRYPTIC SLAUGHTER, de la vilénie instrumentale décalquée sur SLAYER par les EXUMER, mais aussi des Thrash acts Allemands les plus déments (sans pour autant pomper SODOM), soit un cocktail assez radical qui épice des riffs déjà bien relevés d’une rythmique très corsée, qui n’hésite pas à monter dans les tours pour évoquer le spectre d’un ACCUSER encore plus énervé qu’aux beaux jours.
Mais il est évident que les références les plus flagrantes restent le SEPULTURA des premiers jours, encore un peu grossier, le SOD le plus décomplexé de son Sargent D, et le SLAYER impitoyable de 85/88.
Les DOWNFALL ont d’ailleurs recensé une liste de role models assez exhaustive, et énumèrent METALLICA, ANTHRAX, SLAYER, MEGADETH, TESTAMENT, SEPULTURA, NUCLEAR ASSAULT, CANNIBAL CORPSE, EXODUS, PANTERA, GAMA BOMB, MUNICIPAL WASTE, GAMMACIDE, ce qui balise avec plus ou moins de précision le terrain qu’ils couvrent de leurs exactions.
Il est toujours plaisant de constater que de jeunes énervés n’ont pas oublié le meilleur de la série B en citant les GAMMACIDE, tout en les associant au plus capés de la nouvelle génération, à savoir ces MUNICIPAL WASTE qui n’ont jamais hésité à tremper leur Thrash incendié dans une grosse flaque de Hardcore embourbé.
Certes, il est parfois évident que les mentors ont encore une sacrée emprise sur leurs élèves, comme en témoigne le très SLAYEResque « Abyss », auquel il ne manque que les Seasons, sans doute balayées par la tornade Thrashcore remplaçant avantageusement les écrasements Heavy de l’original.
Ce Thrashcore est d’ailleurs omniprésent dans les interventions les plus dans l’instant, à l’instar du lapidaire « Last Prophecy », d’ailleurs directement enchainé à un « Mass Homicide » qui célèbre le manque d’empathie légendaire des brutes épaisses de PROTECTOR dans ses accès de vélocité débridée. Soli Hanneman/King pur jus pour quelque secondes de folie, tel est le crédo de ce Punishment for the Infidels sui semble en effet plus adressé aux conscrits qu’aux nouveaux incorporés qui auront du mal à reconnaître un Thrash contemporain qui en effet a cédé le terrain aux coups de boutoir d’une nostalgie d’airain.
D’ailleurs, les quatre Italiens n’hésitent pas et ne rongent pas leur frein, terminant leur album par une ultime crise de priapisme Thrash qui gicle, via le terrifiant « Machination Of Revolution », aussi agressif et vilain qu’une attaque sournoise des SEPULTURA un dimanche matin.
Mais tout en défiant les lois de la gravitation, ils sont aussi capables de nuancer le ton et de jouer les prolongations, comme sur l’ouverture « The Torture » aux guitares d’époque et à la basse qui toque, qui se veut épitomé d’un crossover très travaillé et prêt à marcher sur le monde pour le piller. Chant qui hurle sa vindicte, riffs soudainement atonaux pour se rapprocher du SEPULTURA de Beneath The Remains, tout en restant fidèles à cette rythmique héritée des NUCLEAR ASSAULT et autres LUDICHRIST, c’est une belle figure de style qui prend à la gorge d’entrée pour ne jamais relâcher.
Quelques intros un peu lourdes pour allécher les badauds (« Slaughterism »), des traces de mid tempo pour ne pas rebuter les moins bargeots (« Misanthropic Solution » qui les massacre quand même assez vite d’une déviation Hardcore/Thrashcore au marteau), et un bilan plus que positif pour un premier LP qui étale une belle confiance et des accès de démence qui font plaisir à entendre.
DOWNFALL représentait donc la cinquantième sortie Thrash old-school du mois, mais assurément une des meilleures ma foi. Une chute qui vous fait grimper au paradis de la violence sans complexe n’est pas chose banale. Mais tout ce qui fait du bien fait aussi du mal n’est-ce pas ?
Titres de l'album:
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