Lorsque le temps est lourd et l’atmosphère pesante, que l’orage gronde et que la soirée s’annonce dense, quoi de mieux qu’un bon album de Death Metal de tradition pour entrer dans la danse ? La perfection n’étant pas de ce monde, autant faire tous les efforts pour s’en approcher, ce qui est un peu la leçon à tirer du troisième album des chypriotes de VOMITILE. Beaucoup plus subtils en essence que ce que leur nom semblent suggérer, ces preux chevaliers du riff morbide et de la rythmique avide n’en sont pas à leur coup d’essai, et passent avec Pure Eternal Hate le cap fatidique du troisième longue-durée, quatre ans après Mastering the Art of Killing, qui lui-même succédait d’une année à l’initial Igniting Chaos. C’est donc à une formation au style stable et aux convictions profondément ancrées dans l’inconscient collectif Death à laquelle nous avons affaire, et il n’est dès lors pas étonnant de constater que le quatuor a pu assurer en toute légitimité les premières parties de SODOM, KREATOR, ONSLAUGHT, et même effectuer une mini-tournée en co-headlining aux côtés d’ONSLAUGHT. Chefs de file de l’extrême à Chypre, Khatch Yildizian (chant/basse), Panos Larkou & George Yildizian (guitares) et Hugo Olivos (batterie) ne cherchent en rien à révolutionner le genre, mais bien à le faire perdurer en lui gardant ses lettres de noblesse. Mais avec un intitulé aussi clair que Pure Eternal Hate, aucun doute n’était permis, et si tel était encore le cas, ses dix morceaux auront tôt fait de les dissiper.
Pas vraiment original dans le fond, ni la forme, VOMITILE est le genre de combo qui prône l’efficacité, et qui prend toute son ampleur lorsque la foule a les poings levés. S’adressant selon leur label aux fans de MORBID ANGEL, CANNIBAL CORPSE, DEICIDE, VADER, DEMOLITION HAMMER, BOLT THROWER, ENTOMBED, GRAVE, MALEVOLENT CREATION, MASSACRE, ou PESTILENCE, les chypriotes font montre de solides qualités rythmiques, et d’une science imparable du riff grave qui tue, et parviennent sans mal à capter l’attention des plus traditionalistes qui ne crachent pas sur un brin de puissance moderne. Sans chercher le pourquoi du comment qu’ils ne trouveront pas, ces musiciens au talent remarquable se contentent de réciter le bréviaire du parfait ensemble Death rédigé par ceux qui ont apprécié cette musique au travers d’œuvres phares de modèles assumés, et qui s’évertuent à en restituer les aspects les plus classiques tout en y apportant leur touche personnelle. Ainsi, certains morceaux ne manquent pas de groover quelque peu, juste avant de tout cramer à grand renfort de blasts savamment agencés. Nous restons bien sûr en terrain connu, et peu de détails vous prendront à revers, l’ensemble dégageant un formalisme très prononcé, que certains segments mettent en exergue plus efficacement que d’autres. Ainsi, « Glorify The Insane » et ses nombreuses cassures sur fond de riffs plus malins que la moyenne vous procurera un confort de headbanging total, tandis que « To Deflesh » vous entraînera sur les traces des pionniers suédois, avec son ambiance délicieusement morbide et lapidaire.
Je conviens que mon discours s’apparente à une jolie langue de bois sémantique, mais les VOMITILE sont si attachés à leur classicisme qu’il en devient difficile d’employer des tournures fantaisistes pour les décrire. Non que tout ceci soit vain et condamné à la répétition, mais par sa volonté de comprimer la violence pour la rendre encore plus efficiente, Pure Eternal Hate tend vers une sorte de perfection intangible qu’il est très difficile de retranscrire sur papier. Un titre comme « Pestilation », à cent lieues d’un Death barbare et sanglant se permet même quelques allusions Thrash de bon aloi, et rappelle aussi la seconde vague de Death américain, lorsque les musiciens tendaient à revenir vers la simplicité, après avoir passé des années à tester les limites de la technicité. Ce qui n’empêche nullement nos amis de Chypre d’accélérer la cadence et d’imposer leur violence, comme sur l’impitoyable et propre « Labeled Dead », qui juxtapose des syncopes de guitare au millimètre à une ossature basse/batterie ludique dans son mimétisme. Restant autant que possible dans des limites temporelles raisonnables, les instrumentistes refusent le jeu dangereux de la redondance, et parviennent parfois à retrouver l’esprit des CARCASS qu’ils réincarnent dans le corps moribond d’un MORBID ANGEL de la période charnière (« Executioner Of Strength »). Et entre des parties de guitare toutes plus clean les unes que les autres, un chant caverneux qui sait rester intelligible, des breaks qui s’enchaînent sans en faire trop ou paraître trop logiques, et une philosophie purement Death qui s’accommode fort bien de principes Heavy externes, nous tombons parfois sur de petits miracles d’inspiration, qui mettent en avant un Crossover à l’estomac sur les talons (« Nothing But Pain », plus calibré que ça, c’est impossible).
Si les accros à l’évolutionnisme vilipenderont cette réalisation en la taxant de passéiste et d’inutile, les dépendants au Death des origines y verront une tentative sinon culottée, du moins bien exécutée de retrouver l’impulsion primale, et se satisferont amplement de titres aussi fondamentalement brutaux qu’indéniablement costauds comme « Soulskinner », qui de son insistance Heavy finit par avoir raison de nos dernières réserves. Et comme le dit le groupe lui-même, mieux vaut avancer prudemment et placer ses pions intelligemment que de cramer ses cartouches inutilement, philosophie pleine de bon sens que Pure Eternal Hate met brillamment en avant. Vous pouvez ajouter à ce positif bilan quelques soli vraiment performants, et une production à l’équilibre bluffant, et vous obtenez donc l’album parfait à écouter alors que l’orage commence à gronder. La boucle est donc bouclée.
Titres de l'album:
1.Mass Extermination
2.Pestilation
3.Labeled Dead
4.HateField
5.Glorify the Insane
6.Executioner of Strength
7.To Deflesh
8.Nothing But Pain
9.Soulskinner
10.Carnal Surgery
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