Attention, CARNAGE. Non, je ne juge en rien de la qualité anticipée de l’album dont je vais vous parler, ni vous menacer d’une quelconque boucherie à venir dans votre salon après que j’eus pété un plomb. Je vous préviens juste de faire attention, puisque au prime abord, on pourrait croire que, mais non.
Il faut dire que les combos ayant choisi ce nom de baptême tout au long des années sont légion…Rien que la bible Metal Archives en recense plus d’une vingtaine, et face à cette profusion d’originalité, je me suis moi-même laissé attraper.
Alors non, ce CARNAGE là n’a rien à voir avec son homologue Suédois, responsable d’un fantastique Dark Recollections en 1990, ce que j’ai cru à tort en choisissant de parler de ce Purification Through Annihilation, que je pensais suite éventuelle, ou hommage déguisé port mortem et assemblé de démos et autres raretés. Tant pis, la prochaine fois je ferai plus attention, mais finalement, et c’est un mal pour un bien, ce quatuor-là mérite aussi un peu d’attention, pour ses qualités intrinsèques ainsi que pour la métonymie dont il s’illustre.
Métonymie ? Oui, car le Death barbare et cruel de ce CARNAGE Russe, est symptomatique d’une école locale qui transcende les codes du Death old-school pour animer les scènes de l’est avides de décibels nostalgiques. Visiblement distribués en version physique par le label de passionnés Coyote Records, ce quatuor qui n’en est pas à son coup d’essai jouit d’une petite réputation underground, qui est largement justifiée par la pratique d’un Metal extrême assez brut mais peaufiné, et surtout, porté à ébullition par des instrumentistes capables. En touchant de près au Brutal Death assez technique mais sans mettre les deux pieds dedans, nos héros du jour parviennent à faire la jonction entre le Death des origines et son pendant contemporain, sans nous les briser avec des changements d’accords et de rythmes toutes les cinq secondes, ni avec des plans morbides répétitifs et épuisants.
En gros, le meilleur des deux outre-mondes, pour un embaumement efficace et soigné, et ça, j’aime assez.
Niveau info, pas grand-chose à divulguer sur ces originaires de Tula, si ce n’est qu’ils existent depuis 2010, et qu’ils sont donc quatre (Vadim Levin – basse, Roman Osetrov – batterie, Konstantin Starchak – guitare et Alexey « Mamont » Kuznetsov – chant). Un premier LP a vu le jour il y a cinq ans, au nom assez évocateur (Let The Carnage Begin), et c’est bien là tout ce que je peux vous dire, n’ayant trouvé qu’une page VK pour y puiser mon inspiration.
Mais aucune importance, puisque celle des CARNAGE est suffisamment explicite par elle-même. Dans un créneau de Death assez puissant mais fin aux entournures, nos amis font partie des meilleures productions du lot, profitant d’ailleurs d’un son ample et organique mettant en relief leurs compositions et leur interprétation. Pas de double grosse caisse triggée, un chant sombre et caverneux mais intelligible, et surtout, des riffs mémorisables, et un sens indéniable du groove qui met en avant un indéniable flair rythmique (« Parasites », un des meilleurs titres que j’ai pu entendre depuis longtemps, à cheval entre un Thrash très glauque et un Death à la suédoise qui éponge son ardoise).
En optant pour un tempo médium tirant sur le gros Heavy appuyé, les quatre Russes ont fait le bon choix, et ont évité l’écueil de la brutalité outrancière trop évidente. Ils ont aussi enjambé le fossé de la redite médium pénible, en dégainant un nombre conséquent de plans qui s’enchaînent logiquement et avec fluidité, comme en témoigne le très efficace « Scary Tale », qui en effet, domine de ses intonations nauséeuses un univers macabre très bien décrit musicalement.
Je vous parlais précédemment d’un sens certain de la répartie rythmique, et le très malin « Dead And Buried » de faire preuve d’une redoutable inventivité de la part de Roman Osetrov, qui multiplie les accroches et les gimmicks pour nous garder en éveil et dynamiser des morceaux qui n’attendaient que ça. Il semblerait que l’homme partage ses talents entre plusieurs combos, puisqu’il évolue de concert avec les CAVANDISH, LIVING TWICE et autres exemples, ce qui n’est guère étonnant au vu de son jeu assez ludique et puissant.
En gros, CARNAGE est un groupe à plusieurs visages, capable d’exhiber un faciès multipliant les grimaces grotesques et assez répugnantes («Bitch », condensé de toutes les facettes du Death depuis ses débuts), mais aussi de se figer sur plusieurs minutes pour inspirer la crainte et le respect (« Purification Through Annihilation », très efficace dans un style Death compact et massif).
Quelques pirouettes de toms rebondissant sur un riff glacial et des fantaisies de guitare stridentes (« Ritual Carnage »), et en trente petites minutes, le quatuor nous convainc de son potentiel sans avoir à forcer son talent.
Pour compléter le bilan, ajoutons une utilisation très intelligente des blasts disséminés avec parcimonie, mais toujours avec pertinence, et une salve de chœurs bestiaux intervenant à espaces réguliers.
Musiciens doués mais pas démonstratifs, son analogique qui a su capter la froideur inhérente au style, efficacité qui ne se contente pas du ras des pâquerettes, ce second album de CARNAGE, sans en être totalement un, s’avère une des meilleures réalisations de ce début d’année dans un créneau pourtant étouffé par les sorties ininterrompues.
Pas vraiment old fashioned, mais pas non plus obsédé par la modernité, ce Purification Through Annihilation se veut entre-deux, tout en choisissant son camp, celui de la qualité.
Du coup, je ne regrette nullement de m’être trompé. Un CARNAGE peut en cacher un autre, mais du moment que le résultat fasse gicler les plaies, tout le monde est satisfait.
Titres de l'album:
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