Sinon, votre Death Metal, vous l’aimez comment ? Plutôt brutal, avec batterie compressée et riffs interchangeables ? Plutôt macabre, lancinant et aux obsessions d’outre-tombe ? A la suédoise, froid, glauque comme un cimetière oublié sans cadenas à l’entrée ? Ultra technique et bourré de finesses instrumentales, de quoi se fader quelques méchantes équations mentales ? Ricain et bourrin ? Anglais et frappé ? Un peu tout ça à la fois ? Moi, je l’aime old-school, ancienne école comme on dit chez nous, tel qu’il était pratiqué à sa conception, par les maîtres du genre de Floride ou d’ailleurs. Un peu plus tôt dans l’année le projet FREITOT mené de front par trois musiciens nationaux m’avait donc pris à revers de sa nostalgie mortifère, et aujourd’hui, c’est encore en France que je prends mon pied, par l’entremise du premier longue durée d’un quintette qui assume ses influences, et capitalise ses références. Quintet de Béthune et environs, IN PURULENCE ne cache aucunement de son nom des accointances sévères avec la frange la plus impitoyable du Death nostalgique, et nous sert encore saignants dix morceaux qui ont largement leur place sur la table des mets les plus séduisants. Ce tas de barbaque tartare, garantie sans nerfs ni bas morceaux est donc le reflet de leur fascination musicale, et s’articule autour de rythmiques écrasantes, de riffs baignant dans leur jus, et de vocaux ténus, le tout agencé avec beaucoup de spontanéité. Fondé en 2014, et articulé autour du line-up Aze : guitare rythmique, Kildengaard : chant, Hrothgar : guitare lead, Gravdal : batterie et BassTurd : basse, IN PURULENCE est un gigantesque furoncle exsudant un pus immonde, qui vous gicle à la face comme une évidence bestiale au visage d’un monde agonisant.
Sans prétendre révolutionner le genre (mais qui le peut encore ?), les frenchies pas vraiment chic jouent donc la carte de l’honnêteté et de la franchise, et bourrinnent comme des malades en rut, s’excitant devant le corps dénudé et putréfié d’une pauvre victime retrouvée morte en forêt. La leur doit d’ailleurs être méchamment profonde, et abriter les secrets les plus inavouables, tant cette première attaque longue-durée est d’une puissance effarante, évitant la complaisance pour délivrer un message Death parfaitement assimilé. Se réclamant du parrainage indirect de figures de légende comme ASPHYX, BOLT THROWER, OBITUARY ou SIX FEET UNDER, Putrid Valley s’inscrit dans une tradition de Death à l’américaine, aux coups de boutoir portés à vif, et ne s’embarrasse pas de questions inutiles. Dotés d’un niveau instrumental parfaitement respectable, mais préférant la violence à l’aisance, les IN PURULENCE sans sortir des sentiers battus d’un abattoir abandonné nous prennent à la gorge, et se montrent habiles compositeurs. Singeant les gestes précis d’un boucher psychopathe désossant le cadavre encore frais d’une pauvre bête sacrifiée, ces cinq musiciens nous permettent de humer le délicat parfum vintage du Death de l’orée des nineties, et y ajoutent même un grain de folie très personnel s’axant autour de chœurs véritablement possédés, nuancés par des mélodies à l’étouffée. On retrouve donc les atmosphères malicieusement macabres de l’AUTOPSY des premiers jours, mais aussi l’efficacité redoutable du SUFFOCATION le plus tolérable, et le massacre prend vite des airs de calibrage industriel.
Distribué par les commis nationaux de Great Dane records, spécialisés dans la viande de qualité, Putrid Valley est un disque qui empeste la mort à tous les sillons. Tout en collant à une éthique old-school, le quintet s’offre une production parfaitement contemporaine, qui réfute tout principe d’automatisme d’enregistrement (la batterie vit et respire, et dans ce style-là, le détail est important), et qui lui permet de tenter des choses un peu surprenantes au fur et à mesure de l’avancée du LP. Si leur fascination pour la première guerre mondiale ne fait aucun doute (« Verdun », « The Last Attack », « Butchery Of War », « Patriots »), elle nous permet une thématique moins usée que les exactions classiques à base de Gore cheap et de sadisme bon marché, et confère à ce premier essai une patine historique assez appréciable. Mais c’est surtout la musique qui mérite le respect, puisque tout l’album est construit sur une évolution redoutable d’intelligence. Abordant l’aspect progressif sans pour autant renier l’immédiateté d’un style facilement reconnaissable, les IN PURULENCE avancent tel un char d’assaut respectant un plan de bataille bien élaboré, tout en mutilant sévère au passage. Si les premiers morceaux ne semblent se concentrer que sur les détails les plus morbides de l’aventure, avec en ouverture un terrifiant « No Retreat » qui de ses blasts en coulée de lave ne laisse planer aucun doute, un morceau comme « Verdun » évoque à merveille cette bataille de l’enfer, dont l’horreur se voit retranscrite par une rythmique suffocante et des riffs gigantesques. Beaucoup plus pertinent qu’une simple blitzkrieg routinière, les titres des béthunois sont logiquement structurés, et permettent même quelques samples judicieusement placés qui en accentuent l’ambiance pesante, ce qui a le mérite de rendre les breaks fulgurants encore plus efficaces.
Alors on subit, mais consciemment. Et on adhère au principe comme on adore les préceptes, et entre une basse lourde comme un obus tombé du ciel (« The Last Attack »), et de soudaines montées de fièvre en sifflantes (« Patriots »), le plaisir est intégral, et la jouissance fatale. Véritable machine de guerre passée directement de prototype à produit viable Putrid Valley est beaucoup plus qu’un simple charnier retrouvé au détour de l’histoire, il est l’explication d’une tuerie sans pitié, démontrée par A+B, mais gardant toujours une part de mystère viscéral. Hymne à l’ultraviolence, mais manifeste de pertinence, ce premier LP des IN PURULENCE est plus qu’un galop d’essai, c’est un coup de maître qui résonne dans le patrimoine européen de la plus forte des manières, et qui se pose en nouveau jalon pour le Death Metal hexagonal. Bien plus précieux qu’un simple jet de bile foireux, bien plus estimable qu’une souillure sur les murs des chiottes de l’underground, ce premier LP est l’illustration sonore de la force et de l’horreur, et surtout, un écho fantastique au passé qui trouve ici un présent respecté. Semper fi les gars, et merci pour ça.
Titres de l'album:
1- No Retreat
2- The Beginning Nightmare
3- Flower and Corpse
4- Bloody Skin
5- Butchery of War
6- The Last Attack
7- Verdun
8- Marshall Haig
9- Patriots
10- Human Dismembering
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51