Je pourrais me faciliter la tâche et vous dire que tout ce que vous avez à savoir sur cet album est formidablement bien résumé dans les trois minutes et quarante secondes de « Thunder From The North », incroyable tempête d’ouverture. Et après tout, cette facilité aurait l’avantage de ne pas vous tromper sur la marchandise et de vous épargner un long laïus qui finalement, sera bien vain de ses explications. Car tous les amateurs de Hard que vous êtes connaissez déjà les finlandais de TEMPLE BALLS, ce groupe incroyable qui parvient à mélanger AIRBOURNE, KIX, BON JOVI, H.E.A.T et les POODLES. Vous avez déjà consacré assez de votre temps à disséquer les deux premiers albums du groupe pour savoir que ces mecs-là s’y connaissant comme personne en party Hard-Rock de première bourre, de celui qui rend vert de jalousie Andrew W.K et les STEEL PANTHER. Alors à quoi bon jouer du clavier pendant une heure pour vous écrire ce que vous avez déjà lu de vos propres oreilles ? Pour remercier le groupe de garder le cap et de nous offrir le meilleur disque de sa carrière, ce qui n’est pas rien et qui mérite bien quelques lignes respectueuses.
Je m’étais pourtant déjà largement répandu sur le formidable et excitant Untamed, il y a deux ans qui avait approché les 90 pour cent de satisfaction personnelle. Mais en écoutant ce troisième chapitre de la saga nordique, je ne peux m’empêcher de penser que les cinq finlandais (Arde Teronen - chant, Jimi Välikangas - basse, Jiri Paavonaho & Niko Vuorela - guitares et Antti Hissa - batterie) disposent encore d’une marge de manouvre gigantesque avant d’atteindre la perfection. Cette constatation hallucinante et pourtant évidente en dit long sur le potentiel de TEMPLE BALLS au moment d’apprécier cette salve de onze nouveaux morceaux, mais dès cette ouverture pantagruélique, on sent que les musiciens ont tout donné pour que vous obteniez le plaisir promis.
Le Hard-Rock à la nordique, on connaît pourtant par cœur depuis des années, et nous devrions être depuis longtemps habitués à sa qualité hors-norme. Pourtant, à intervalles réguliers, des groupes nous font comprendre que l’iceberg est loin d’avoir révélé toute son ampleur, et que les dégâts à venir risquent d’être encore plus graves qu’on ne le pensait. Produit par la référence Jona Tee (H.E.A.T.), soutenu par le label transalpin Frontiers, Pyromide pourrait être le Pyromania finlandais lâché en 2021 en souvenir de 1983. On y retrouve la même envie de reprendre les recettes habituelles pour les détourner Pop, et si l’époque et le Billboard ne sont plus les mêmes, le résultat est équivalent. De là à taxer les TEMPLE BALLS de DEF LEPPARD finlandais, il y a une glissade que je ne me permettrai pas, la musique étant trop euphoria et chargée d’adrenalize pour se satisfaire de parallèles faciles.
Nonobstant ces allusions et galéjades privées totalement lénifiantes, autant reconnaître que Pyromide est plus qu’un simple troisième album, et un véritable feu d’artifices du 14 juillet comme on peut en voir dans toutes les grandes villes de France. Sauf que cette pyrotechnie-là vient de Finlande, et qu’elle éclaire le ciel comme un million d’étoiles à deux doigts de l’extinction. Mais plus que DEF LEPPARD, c’est du côté du BON JOVI de Slippery When Wet qu’il faut chercher le point d’ancrage de cet album, qui s’obstine avec panache à reproduire la recette magique de « You Give Love a Bad Name » et de l’hédonisme américain des années 80. En savourant un tube de la puissance décoiffante de « Long Ways, Long Lies », on ne peut s’empêcher de penser à la domination du beau Jon sur les charts de 1986, tant les ressemblances sont frappantes. Son exubérant, attitude, couplet de velours pour refrain de stade, le parallèle est évident, et le résultat est le même. A la différence près que les charts n’ont cure aujourd’hui du Hard-Rock d’hier, et que BON JOVI n’aurait jamais pu pondre l’intro en sextolets incandescents de « T.O.T.C. ». Heavy, léger, Hard-Rock, Pop, entraînant et dansant, Pyromide est une pyramide de tubes dont on n’aperçoit jamais le sommet, et qui nous entraîne dans un voyage incroyable vers le Hard-Rock de papa, joué par des enfants qui ont encore plus la hargne.
Il est d’usage de considérer les albums produit dans le nord de l’Europe comme des mines à hits, mais je dois avouer que les TEMPLE BALLS sont allés cette fois-ci jusqu’au bout de la formule. En jouant la mélodie à outrance sans oublier le tranchant des guitares, les cinq musiciens nos offrent donc un véritable festival de sourires aiguisés, et des tubes comme s’il en pleuvait, et entre l’euphorie (encore) de « Fallen Youth », et l’émotion syncopée de « Bad Bad Bad », le tsunami inonde les cotes de nos souvenirs, et la noyade à des allures de bain de minuit en bonne compagnie. Chœurs évidemment prépondérants, harmonies travaillées mais assez sauvages pour rester naturelles, en à peine plus de trois minutes, le carton est plein, et l’effet immédiat, mais durable.
En up tempo velu, le groupe reste assez léger pour ne pas s’empeser (« What Is Dead Never Dies »), et lorsque les musiciens imitent SWEET et SLADE, ça donne un standard qu’on fredonnera encore dans cent ans (« Unholy Night »). Alors, on finit par comprendre que traquer le petit défaut ou la redite malheureuse ne sert pas à grand-chose, puisque Pyromide est exempt de toute scorie. Très crédible en mode Heavy dru, le groupe déroule des arrangements mixant le LEP et JOVI (« Heart Of A Warrior »), se lovant presque au creux de l’épaule d’HAREM SCAREM, tout en citant la vague des TRIXTER et autres SLAUGHTER.
En quarante-trois minutes à peine, TEMPLE BALLS résume son parcours, et en propose un panaché enivrant. Plus efficace que dix shots de vodka, et sans les effets secondaires de gueule de bois, ce troisième longue-durée de la bande finlandaise va à l’avenir passer pour le mètre-étalon du genre, et définir de nouveaux standards de qualité. Et si la tendresse n’est pas absente (« If Only I Could »), c’est bien l’énergie incroyable qui irradie de cet album qu’on retient principalement, pour les effets qu’elle a sur l’organisme. Plus dynamique qu’une centrale nucléaire au bord de la rupture, plus brillant que les nouvelles jaquettes de George Clooney, Pyromide est un sphinx, une construction historique à la gloire de la domination nordique sur le Hard-Rock le plus fondamental et heureux.
Mais ça - et malgré cette chronique - vous le savez évidemment déjà.
Titres de l’album:
01. Thunder From The North
02. Long Ways, Long Lies
03. T.O.T.C.
04. Fallen Youth
05. Bad Bad Bad
06. What Is Dead Never Dies
07. Unholy Night
08. Heart Of A Warrior
09. You Better Run
10. If Only I Could
11. Something To Die For
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