Un groupe de vieux briscards canadiens qui se font plaisir en 2022 en sortant leur premier album dix ans après leur formation, c’est toujours sympathique, et prouve que les efforts et l’obstination paient. Et en voyant ces mines réjouies sur quelques photos prises en studio, on se dit que l’aventure a dû être belle, et que le résultat importe presque moins que le processus. Mais chez Metalnews, nous ne jugeons pas le processus, mais bien le résultat, ce premier album de plus de cinquante minutes se réclamant d’un Heavy Metal hautement mélodique, aussi réminiscent de la scène américaine que de la NWOBHM.
Scott Goddard (chant), Rick Szanyi (guitare), Shawn Tolman (basse), Dale Penney (batterie) et Andy Skuse (guitare, claviers, chœurs) nous présentent donc ce Race Against Time éponyme, qui semble destiné à devenir le postulat le plus exact de leur philosophie. Plein de foi, ces cinq musiciens jouent donc une musique volontiers rétrograde, mais qui ne prend pas la poussière pour autant. Leur Heavy Metal est généreux, harmonieux, énergique, très agréable à l’écoute, et loin des produits contrefaits d’une scène old-school un peu feignasse sur les bords.
RACE AGAINST TIME, c’est un peu le parangon de cette nostalgie d’une époque où la sincérité et l’honnêteté musicale avaient encore un sens. Lorsque cette musique que nous adorons avait une raison d’être, de la profondeur, et un parfum rebelle irrésistible. Et un titre comme « Fight for It » résume à lui seul l’attitude d’un groupe qui ne brade pas ses valeurs sur le marché de l’occasion. Guitare acérées, chant ferme, rythmique solide mais souple, entre SAXON et DIAMOND HEAD, avec quelques réminiscences de MAIDEN, pour un voyage au long cours sur la rivière de la passion. Résolument dur sous sa carapace, mais sensible dans le regard, RACE AGAINST TIME navigue donc entre deux eaux, les courants Heavy et Hard qui s’écoulent en parallèle depuis la nuit des temps.
Autoproduit, disponible sur la toile en version digitale sur toutes les bonnes plateformes, Race Against Time est un plaisir absolument pas coupable, entre tradition et lucidité contemporaine. Inutile de chercher la petite bête ou la concession à l’époque, cet album aurait pu indifféremment naître en 1985, 1992 ou 2006, et cette atemporalité joue clairement en sa faveur. Absolument pas ancré dans un passé précis, mais survolant trois ou quatre décennies de Metal, Race Against Time n’est pas vraiment une course contre la montre, mais plutôt une pause dans le déroulé d’une époque où les disques ressemblent de plus en plus à des produits à date de péremption courte. Ici, la qualité et le goût restent intact des heures et des jours après écoute, et on prend un réel plaisir à se replonger dans ces chansons épiques qui rappellent DIO (« Chase the Dragon »), le jeune QUEENSRYCHE (« Into the Shadows »), ou un SAXON des jours rudes (« Line You Never Cross »).
On craque donc sans vraiment résister, et on a totalement raison. En l’absence de toute ambition d’innovation, ce premier album fait montre d’une confiance sans failles en son approche formelle, solide, crédible, et enthousiasmante. Entre agressivité, violence, fluidité et séduction, RACE AGAINST TIME tire bien son épingle du jeu, et peut s’appuyer sur le potentiel individuel de musiciens remarquables à leur poste. En premier lieu, le chanteur Scott Goddard à la voix lyrique, puissante et gorgée de feeling Metal. Le vocaliste profite d’un instrumental solide et de chœurs bien placés pour dérouler ses parties musicales et rejoindre les rangs des frontmen aux larges épaules. Niveau guitare, le compte est bon, entre riffs traditionnels et soli intelligents et puissants, quant à la rythmique, elle possède cette assise indispensable qui permet aux morceaux de se montrer à leur avantage, entre jeu syncopé et mid martelé.
Le petit plus ? La constance. L’album ne connaît pas de ventre mou, et tient son intensité jusqu’au bout, la faisant même monter d’un cran à l’occasion de « Way of the Warrior », phénoménale démonstration de passion et de frissons. Et même en se montrant pointilleux, et en profitant d’un mandat pour fouiller les moindres recoins, on ne trouve aucune pièce à conviction susceptible d’être citée dans l’enquête de crédibilité. RACE AGAINST TIME est une bête de course tout ce qu’il y a de plus honnête, et ce premier album est plus qu’une simple carte de visite : une profession de foi.
Entre LOUDNESS, et le PRETTY MAIDS des jeunes années, RACE AGAINST TIME sublime ses influences, et nous offre un éventail de possibilités assez impressionnant. Et si la nuance s’invite parfois aux agapes de la violence, elle a le mérite de rester humble et de ne pas sombrer dans le sentimentalisme. Ainsi « King of Denial », lourd comme du DIO en pleine quête se pose comme un intermède aussi lourd que moite, chevaleresque, mais abordable pour les réfractaires à la cause vintage.
Le quintet a donc attendu le dernier moment pour montrer sa facette la plus sensible, et « 11:11 » de terminer l‘album sur une touche de douceur. Un tracklisting impeccable, un professionnalisme au-dessus de tout soupçon, pour un groupe très attachant et un premier album marquant. La course contre le temps est donc gagnée, et la première place décrochée. Vous pouvez applaudir.
Titres de l’album :
01. Trapped in Time
02. Racing Against Time
03. Fight for It
04. Chase the Dragon
05. Into the Shadows
06. Line You Never Cross
07. Way of the Warrior
08. Terminal Velocity
09. Fear Is a Prison
10. King of Denial
11. 11:11
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