Ne nous mentons pas, et admettons que cette pochette est un véritable appel au voyage. Qu’il soit en train, en avion ou en voiture, à vélo ou en pédalo, en moto ou en trottinette, peu importe du moment qu’on s’éloigne d’un endroit trop connu, qui ne réserve plus aucune surprise depuis trop longtemps. Mais quelle direction prendre après tout ? Les Etats-Unis ? L’Espagne ? L’Allemagne ? Le Brésil ? Non, la Suède évidemment, pour se retrouver au coin d’un feu accueillant qui réchauffe la peau et les sangs. Car les VYPERA sont des hôtes dans la plus pure tradition scandinave, en pull pur laine et sourire garanti authentique. Sauf que nos hôtes sont tout sauf des gérants de gite, et sont plus portés sur le Rock que sur les repas autour d’une table en chêne.
VYPERA, tout le monde ou presque connaît depuis l’année dernière. Il aura suffi d’un album pour mettre le feu aux poudres, et Eat Your Heart Out a provoqué une explosion dont les secousses se sont fait ressentir jusqu’à Stockholm, faisant par la même trembler Paris, Berlin, Rome et bien d’autres villes européennes. Les originaires de Sandviken ont montré un visage aux traits très fins, et prouvé leur allégeance au Hard ‘Heavy des années 80, la chasse gardée de la Suède depuis les années 2000. Mais il y avait quelque chose de naturel dans la démarche du quintet (Andreas Wallström - chant, Christoffer Thelin & Cederick Forsberg - guitares, Andreas Andersson - basse et Johan Pettersson - batterie) qui lui permettait d’avoir deux ou trois longueurs d’avance sur ses concurrents directs. Ne restait plus qu’à confirmer cette réputation avec une suite digne de ce nom, qui aujourd’hui nous arrive dans les bras sous la forme d’un gros paquet de onze morceaux.
Race Of Time est une petite merveille. Une merveille qui certes respecte tellement les conventions qu’elle finit première de la classe sans surprise, mais une merveille quand même, qui nous rappelle à quel point la nostalgie peut-être un moyen d’expression fabuleux, utilisée par les bons manipulateurs. Alors, les photos sont délicatement jaunies, l’impression ancienne, l’expression sincère, et le résultat au-dessus de tout soupçon, et ce, pour plusieurs raisons.
La première et la plus évidente : les compositions. Les suédois ne se contentent pas de singer le son des eighties pour assumer leur statut 2023, et ont pris le temps d’élaborer un plan d’attaque peaufiné. Portées par des riffs accrocheurs et illuminées par des chœurs charmeurs, ces onze chansons séduisent, parce qu’intelligentes et pertinentes, loin d’une simple escapade old-school facile et évidente. J’en prends pour témoin le phénoménal « No Place For A Dreamer », hit culotté qui se permet un break central en son clair totalement déhanché, et qui multiplie les œillades à la Pop et au Rock, sans trahir son propos.
« Hey You », de l’autre côté du spectre, nous rappelle les WINGER, RATT et autres héros californiens d’une légende écrite depuis des décennies. « Fool's Game », qui s’appuie sur la finesse d’instrumentation joue la carte du velours, et des réminiscences de WHITESNAKE et EUROPE. Pourtant, et malgré ces comparaisons, VYPERA parvient toujours à rester personnel dans son propos, sans copier outre mesure ses héros. La performance mérite donc d’être soulignée, et plutôt deux fois qu’une.
Deuxième raison : les intervenants. Si la voix d’Andreas Wallström est pure et puissante, aussi agressive que lyrique, ce sont les deux guitares de Christoffer Thelin & Cederick Forsberg qui décrochent la timbale des compliments, et plus particulièrement celle de Forsberg qui en solo se permet à peu près tout, des harmoniques subtiles de Reb Beach au tapping fou de Bettencourt, en passant par la nuance en bend d’un Warren DeMartini. Sacré soliste pour un groupe qui fricote avec la perfection, à l’image de la bande à Joy Tempest, si elle trouvait le plus parfait point de jonction entre son avant et son après (en gros, si « Superstition » et « Secret Society » se voyaient fondues en un mash-up couillu)
Entre Hard mélodique et Heavy diabolique, les VYPERA n’ont pas choisi. Selon leur humeur, la tension monte et le silence se meurt, la pression augmente et la vitesse aussi, à l’occasion d’un « Speedin' », dur à souhait, et bande-son idéale pour bouffer des miles dans la bonne voiture. Du début à la fin, le quintet suit une ligne de conduite bien tracée, accélère et décélère, fait les yeux doux ou tourne fou, et nous entraîne sur les traces d’un passé gravé dans le marbre, avec parfois quelques arrangements de claviers d’époque, histoire de retrouver l’impulsion d’un AOR racé (« Daytona »)
Si cette perfection n’étonne plus personne depuis longtemps, elle contentera quand même les plus exigeants. La Suède ayant donné quelques signes de faiblesse ces dernières années, tombant dans le piège du consensuel forcé et de l’adoucissement excessif, un album comme Race Of Time sait rassurer et rester bien vissé sur le trône de la qualité.
Onze hits imparables, pour un best-of de la scène scandinave, celle qui n’oublie pas l’énergie au placard et les ambitions dans le tiroir. Bien plus persuasif que le dernier ENFORCER, Race Of Time bombarde donc les VYPERA espoir authentique d’une scène typique, qui gagnerait à se renouveler et à incorporer des éléments séparés.
A vous de jouer, et inutile d’apporter vos cassettes pour le voyage. Les VYPERA ont pensé à tout, des sièges en cuir jusqu’à la playlist.
Titres de l’album:
01. Hey You
02. Riding On The Wind
03. Mary Jane
04. Stormwind
05. Vicious
06. No Place For A Dreamer
07. Trying Hard To Run Away
08. Fool's Game
09. Speedin'
10. Daytona
11. Slave To Love
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