Autant débuter le weekend de façon tonitruante, histoire d’avoir la pêche avant d’aller la poser. Et quoi de mieux qu’une rondelle qui vous ramone grave la vôtre pour entamer ces deux jours chômés ? C’est donc la Slovaquie qui nous fournit notre exutoire d’aujourd’hui, sous la forme du premier longue-durée d’une bande d’olibrius qui n’ont d’autre intention que de vous faire headbanguer pendant quarante-huit heures. Enfin, vingt-huit minutes plus précisément, la durée de cet album que j’ai eu la chance d’écouter ce matin, qui ne s’embarrasse pas de fioritures inutiles, et qui rentre dans le tas 2018 tout en louchant sévèrement du côté de 87/88. Nous en venant de Banská Štiavnica, les HROBAR osent donc le radicalisme joyeux poussé à ses extrêmes, et développent de belles qualités rythmiques, piochant leur inspiration dans ce que les scènes Thrash, Hardcore, Crossover et Crust ont de plus exubérant et expressif. Fondé en 2015, et déjà responsable de deux démos (Hrobárske Historky, 2017 et Škoda Slov, 2018), ce trio à la nitro (Mišo - guitare, Martin - basse/chant et Lukáš - batterie) explose donc toutes les conventions pour se concentrer sur une forme de Hardcore à tendance Thrash empreint de culture de l’est, mais qui ne crache pas sur un chaperonnage de l’ouest, comme en témoignent ces riffs épais symptomatiques de l’école Thrashcore US, dont ils usent et abusent au travers des vingt compositions de ce premier LP. Nul besoin d’attendre une épiphanie créative, puisque Rýchla Smrť se contente de jouer la franchise absolue, courant comme un dératé le long de couplets purement Thrash’n’Punk, avant de s’éclater comme un fou sur des breaks volontiers Heavy et crade comme une démo Hardcore des années 80.
En fait, le modus operandi de l’œuvre est assez simple à piger. Une grosse dose de Thrash jouée avec une énergie purement Hardcore, pour atteindre une émulsion Crossover, débordant du saladier par l’adjonction d’une énorme pincée de Crust/D-beat à la suédoise. Bien loin des préoccupations actuelles de Black Thrash et autres oldies en mal de reconnaissance contemporaine, les trois slovaques jouent leur carte à fond sans se poser de question, et tracent leur route au travers des dédales de l’extrême, sans perdre le fil en route. Tout ceci exsude d’une énergie diabolique, un peu comme si les BULLDOZER s’étaient soudain vautrés dans une crise de priapisme à la WEHRMACHT, en gardant quand même une oreille posée sur le poste à galène diffusant une bonne dose de RATTUS au passage. Alors ça mule, évidemment, et quasiment non-stop, mais ça joue aussi, et entre ces riffs coupés au biseau et cette rythmique implacable qui n’infléchit que très rarement le tempo, la balade à des airs de folie ambiante parfaitement délicieuse et intense, et à la jonction des époques. Le chant en idiome local ne fait que rajouter une touche exotique et hystérique à l’ensemble, à tel point qu’on a parfois le sentiment d’écouter une traduction du Speak English Or Die de qui vous savez en Slovaque, sans que l’œuvre d’origine ne perdre de son impact. Mais on trouve aussi dans cette musique de tarés des traces de nos propres AGRESSIVE AGRICULTOR, des touches patentes de la scène Hardcore scandinave des années 80, et surtout, une grosse louche de bonne humeur, qui permet à l’ensemble de rester positif malgré la violence ambiante, absolument pas bridée.
Difficile d’en dire plus sur un groupe qui joue les mouches du coche informative, puisque de leur page Facebook à leur Bandcamp, les tuyaux sont rares. Encore un trio qui préfère laisser parler sa musique pour elle-même, sans s’embarrasser d’influences gênantes, qui seront de toute façon détectées par tous les spécialistes de la cause extrême. Alors on se contente de s’envoyer ces vingt compositions qui taillent dans le gras, et qui laissent repu, le bide à l’air et la panse touffue. Disposant d’une production assez sèche servant admirablement bien leur cause, les HROBAR se veulent donc au confluent de plusieurs affluents, et acceptent tout ce qui est brutal pour peu que leur enthousiasme n’en pâtisse pas. Et faites-moi confiance, ici l’enthousiasme brutal est la règle, et personne n’y échappe. Alors, de là, de l’intro-nitruante « Hrobarina » au terminal « Padla », tout est fait pour vous faire oublier votre morne quotidien, histoire de vous faire grimper aux paradis Crossover et Thrashcore, mettant tout le monde d’accord. Certes, ça sent parfois encore un peu l’amateurisme et la démo, mais ce sont aussi ces quelques petites approximations qui font le charme de cet album, qui détonne dans la production actuelle. Sentant l’underground jusqu’au bout de la corde de mi aigu, Rýchla Smrť est une grosse beigne contre les lundis moroses, et célèbre l’hédonisme d’un weekend qu’on pressent placé sous le signe de la bière, des amis et des concerts, et gageons que nos trois amis slovaques doivent déborder d’énergie une fois on stage. Toutefois, attention à ne pas réduire ce premier album à une simple éjaculation de violence rapide, puisque le trio sait aménager des ambiances plus posées et symptomatiques de la démarche d’un SUICIDAL de début de carrière, en gardant la patte métallique des guitares qui taillent dans une rythmique complètement Punk.
Et comme justement, nous sommes samedi, ne comptez pas sur moi pour vous tenir le crachoir pendant des heures. Alors si vous aimez les frontières de genre qui tombent, si vous adulez le Thrash, encensez le Hardcore, dégustez le Crossover, sans cracher sur un brin de folie Crust, alors procurez-vous immédiatement le premier long des HROBAR. Il y a des chances qu’après vous passiez le caniche au barbecue, et que vous achetiez une perceuse à béton à vos enfants les laissant détruire le salon. Mais avec telle bande-son, personne ne vous en voudra.
Titres de l'album :
1.Hrobarina
2.Do mŕtva
3.Rešeto
4.Vykopávka
5.Doktor Krompáč
6.Zubná víla
7.Tvrdá zem
8.Amen tma
9.Drevený spacák
10.Zahrabaný s diplomom
11.Buchty na pare
12.Anča Dlaňovka
13.Kopeme
14.Čakan z Černobyľu
15.Malá rakva
16.Hrobokop
17.Brigáda
18.Na háku
19.Lopatou po hlave
20.Padla
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
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Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
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Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
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S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04