Dimanche soir, plutôt que de me taper un film médiocre devant la télé, je préfère écumer les VK à la recherche d’une nouveauté affriolante. Attitude juste, d’autant plus que je n’ai pas la télé, mais qui m’a permis de tomber sur un projet assez fun dans le fond et la forme. Agité d’un Death/Thrash teinté de Crossover, RADIO MUERTE émerge de son Porto-Rico natal pour nous abreuver de sa violence agencée, et présenter l’intégralité de ses travaux sur un seul support. Cet éponyme est donc tout autant un premier moyen-format qu’une compilation, et si le mystère plane sur la formation, le Bandcamp du groupe nous apprend qu’un certain Victor Hernandez a donné un solide coup de main à la basse. Ce qui tombe bien, puisque la basse occupe les avant-postes, comme dans tout bon assaut Crossover qui se respecte, mais n‘attendez pas plus de renseignements de ma part : RADIO MUERTE reste une énigme de line-up, et a tout du one-man-band. D’ailleurs, si le/les musicien(s) veulent se manifester à la lecture de cette chronique, je les engage à le faire.
On trouve un peu de tout sur ce premier jet, de l’intro directement calquée sur celle du séminal « Hell Awaits » de SLAYER aux accélérations purement Thrashcore, en passant par les riffs velus du groove Metal le plus chenu. Doté d’une production un peu raw mais largement compréhensible, Radio Muerte fait la part belle aux guitares les plus teigneuses, et aux plans les plus coulés. Très inspiré par la vague Thrash/groove des nineties, et par l’épaisseur du jeu de Dimebag, cet EP/LP suinte la méchanceté joyeuse, et propose des embardées plutôt solides. Constamment sur la brèche, ce Thrash/Death ou l‘inverse est rudement crédible, et malgré la brièveté de ses morceaux qui rappellent parfois D.R.I, WEHRMACHT ou MUNICIPAL WASTE, reste conséquent de bout en bout, et suffisamment varié en plans pour ragaillardir et garder l’attention.
Ainsi, l’entame « A Thousand Demons » résume l’optique en moins de deux minutes, et nous explose les neurones de sa rythmique atomique qui soudain ralentit pour frôler le Doom le plus épais sur un decrescendo final qui heureusement, s’achève dans une dernière explosion de haine. « How Can I Wake? » de son côté, moshe là où il risque de nous faire tomber, et lâche un lick éminemment redondant, rappelant le meilleur de la scène new-yorkaise des années 80/90, et NUCLEAR ASSAULT en tête de liste, rehaussé d’un petit ACID BATH. La voix, geignarde, sourde et sous mixée suggère des accointances avec MASTER, mais pas question de se focaliser sur un point en particulier, tant les morceaux cavalent, et ne nous laissent pas trop d’instants de réflexion.
Alors, on encaisse, on prend une caisse, mais on apprécie cette homogénéité. D’autant que la sauce prend dès le départ, et qu’elle ne colle jamais au fond de la casserole. Alors, on savoure la gravité insistante de « Brick by Brick », le côté plus fondamentalement Thrash de « Edge of Desire », qui augmente quand même le nombre de BPM pour rendre hommage à la scène Death ricaine, on se prend l’haleine fétide Thrashcore de « Breath of Lies » dans la gueule, et on dodeline du chef avec plaisir au son du déhanché et groovy « How Can I Recover ? ». Tout ceci est donc de fort bon goût, et s’adresse à tous les nostalgiques de la vague Thrash/Death de l’orée des années 90, lorsque les frontières entre les styles commençaient à s’ouvrir pour provoquer un phénomène de Fusion.
En langue espagnole, la démence s’avance et évite que le discours ne prenne un goût rance (« Muerto en mi Mente »), alors que le final de « Beneath the Skin » clôt les débats avec une belle fermeté et un riff une fois encore très pertinent. Pas de quoi vous laisser sur le cul, pas de quoi réveiller les démons de l’originalité, mais de quoi décoiffer, faire plaisir, et donner lieu à une séance d’hélicoptère tout à fait divertissante. Et en tout cas, plus agréable qu’une soirée pourrie passée devant une télé que l’on n’a pas, à regarder des trucs qu’on ne voit pas. RADIO MUERTE killed the vidéo scums.
Titres de l’album:
01. A Thousand Demons
02. How Can I Wake?
03. This Is the End
04. Brick by Brick
05. Edge of Desire
06. Breath of Lies
07. How Can I Recover ?
08. Muerto en mi Mente
09. Beneath the Skin
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