Si le repas de famille d’un jour férié vous gonfle au plus haut point, si vous avez envie de shooter dans la fourmilière et faire comprendre aux convives que cette fausse connivence vous irrite au plus haut point, munissez-vous d’un ordinateur portable, d’un bon système d’amplification et d’enceintes résistantes. Une fois l’équipement installé juste derrière grand-mère Yetta, allez sur YouTube, et choisissez dans la playlist géante le dernier album des mexicains de DOOM HAMMER. La pauvre aïeule ne s’en remettra jamais, et il y a de grandes chances que son dentier tombe dans la soupe, éclaboussant ses voisins de table de bave et de velouté de pousses d’épinards.
Et pour cause, puisque le premier album de ce quintet furieusement énervé est de ceux qui brisent à jamais le lien de confiance familiale, vous transformant en paria pour le restant de vos jours. Mais l’intérêt de la chose étant d’échapper à ces rassemblements pénibles, le but est donc atteint, et vous avez toutes les raisons de vous réjouir. D’autant que l’album en question n’est pas que bruyant. Il est aussi savoureux.
Originaire de Chihuahua, ce quintet féroce (Rodo Valenzuela - batterie, Karen Pineda - chant, Eddie Wolffe - basse, Rodrigo Rodríguez & Andrés Valenzuela - guitares) nous propose donc avec son premier long plutôt court un Thrash bestial, nostalgique évidemment, et en écho des exactions brésiliennes et américaines d’époque…
…mais pas que, et loin de là.
Si le propos est passéiste, les arrangements sont quant à eux personnels et culottés. J’en tiens pour preuve « Nightmare Violence », boucherie étrange qui évoque autant la NWOBHM que le Thrash bestial sud-américain, sublimé par une production bizarre à la clarté étonnante et au piqué assez fin pour en saisir tous les détails. Dans un rôle de doublure crédible d’HOLY MOSES, DOOM HAMMER se propose de reprendre les théories appliquées à l’époque de Finished with the Dogs, en les poussant au paroxysme de leur violence. Fait main, cet album est donc le produit d’un artisanat local, entre Black Thrash et Thrash/Death, et s’adresse donc à la frange la plus dure du public Metal.
Il faut dire que la voix unique et graveleuse de Karen Pineda fait le job à merveille. Comme une transfuge Black Metal passée de l’autre côté du rideau de plomb, Karen use de sa voix comme d’un haut-parleur sursaturé, et transcende des morceaux à la structure classique, mais à l’interprétation personnelle.
Il est donc impossible de ne pas craquer en écoutant ces compositions fermes, mais ouvertes. Par le biais de breaks inopinés et l’utilisation d’une guitare en son clair, DOOM HAMMER ne se contente pas de recopier bêtement les épreuves du bac de chaos des cadors de la seconde moitié des années 80, allant même jusqu’à chatouiller un Metal généraliste lors d’intros fameuses, comme celle qui entame « You Never Will ».
Le tout est à l’image d’une pochette bricolée, au rose fluo prononcé. Toutefois, ne vous attendez pas à une déclaration sirupeuse de Barbie mexicaine en manque de tendresse, puisque Raging Violence porte bien son nom, et fait même indirectement honneur à HIRAX.
Tout ceci est donc assez décalé, original dans un certain sens, mais surtout, frais et dispo. En piochant dans le passé de quoi assurer son présent, le groupe nous réserve de belles surprises, en melting-pot de tout ce que le Thrash comptait d’OS il y a plus de trente ans. Bien sûr, et en toute honnêteté, tout n’est pas parfait, et loin de là. La rythmique a parfois du mal à marquer le tempo, les arrangements vocaux ne sont pas toujours heureux, le mixage un peu erratique, mais le potentiel de séduction de ce premier long est indiscutable, et fait du bien au moral.
Entre un DEATH SS du dimanche et un DETENTE crispé en studio, DOOM HAMMER louvoie avec beaucoup d’intelligence, sans négliger les brûlots indispensables à ce genre de réalisation. Ainsi, « Bloodthirsty » terrasse avec férocité, avec une Karen qui pourrait filer des boutons aux hurleurs les plus capés, « Raging Violence » éclate le bide plus efficacement qu’une dinde entière fourrée aux marrons, mais loin de se contenter de charges virulentes faciles, le quintet ose une basse proéminente, et des guitares sous-mixées, choix étrange dans un créneau qui d’ordinaire, place l’instrument aux avant-postes.
Une incongruité sympathique qui rappelle quelques représentants japonais (JURASSIC JADE par exemple), et qui permet d’échapper à la prévisibilité d’un passéisme toujours trop à la mode.
Titres de l’album:
01. The Beginning of the Violence
02. Raging Violence
03. Nightmare Violence
04. Extreme Rage
05. You Never Will
06. Bloodthirsty
07. Disorder
08. Extinction
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