Un nom passe-partout, une musique générique, une attitude plus ou moins diabolique, voilà ce que proposent les colombiens de CURSE, qui sortent enfin leur premier album. Car malgré une date de formation assez récente, le groupe a déjà connu une longue carrière, entamée en 2013 sous le nom de TORMENTOR, avant de se rebaptiser. TORMENTOR, c’est l’ancien nom de KREATOR, et le Thrash allemand n’est pas invité par hasard aux agapes de la violence. Si le niveau d’intensité de Mille et les siens n’est pas totalement atteint ici, l’énergie de DESTRUCTION permet de rattacher le projet au Big4 germain, ce que confirme sans détour le premier et long morceau « Raise the Evil ».
Power-trio dans la veine de Schmier et les siens (Jairo Rojas - basse, Diego Leal - batterie, Josue Quintero - guitare/chant), CURSE est un cas d’école de la mouvance rétro-Thrash, avec ses riffs francs, son approche classique, et son rythme modéré qui nous replonge dans la première partie de la légende Thrash des années 80. Loin de la virulence sud-américaine et de la bestialité en vogue outre-Rhin, Raise the Evil avance des théories pondérées et mélodiques, certes traditionnelles, mais charmantes à l’oreille.
Entre un SEPULTURA étonnement calme et un Sentence of Death revu et corrigé Pampelune, CURSE avance ses pions sans complexe, et nous brosse dans le sens des poils. Ce Metal honnête et tranchant est tout à fait acceptable, même de la part d’un combo qui accuse une décennie d’existence. Le côté circulaire de l’affaire, le chant raclé et vomi de Josue Quintero, les harmonies qui imposent des breaks plus médium font que le packaging vaut son pesant de clous, même si nous avons évidemment entendu tout ça des milliers de fois.
Ce qui ne nous empêchera pas de headbanguer joyeusement au rythme de « Human Cruelty », d’apprécier la paillardise facile d’un « Beer and Destruction », et de dodeliner de concert sur le rapide « Bestial Command ». Proche d’un Black Speed nouvelle génération, ce premier long n’use pas de subterfuges ni de finesse inutile, et plonge directement dans le bain d’acide de l’enfer, se laisse chatouiller la plante des riffs par les flammes omniprésentes, et rend hommage à toute une génération de frappés insatisfaits de la tendance mainstream du Metal des mid eighties.
Parfait pour passer une soirée relax, Raise the Evil ose une production sèche mais smooth, un équilibre parfait entre les graves et les médiums, et une envie sincère, même si méchamment sous influence. VENOM, HELLHAMMER, FLAMES, HOBBS ANGEL OF DEATH, et pas mal d’autres noms écrits au tableau pour situer le propos, mais une énergie qui ne se dément pas, et une tendresse particulière pour les ponts placés avec un poil de maladresse et d’enchaînements téléphonés.
On comprend assez vite le pourquoi du comment des structures, mais on joue le jeu puisqu’il est bien innocent, et que les soli proposés par le sieur Quintero sont fluides, parfois hésitants, mais toujours honnêtes. Voilà un mot qui décrit à merveille la performance des colombiens, conscients de ne rien pouvoir révolutionner, mais heureux d’apporter leur petite contribution au livre d’or du Thrash passif et nostalgique.
On notera un assombrissement de l’ambiance via « Impure Soul », aux tierces NWOBHM et au beat martelé à la BLACK SABBATH le temps d’une intro, et même si un nombre similaire de BPM s’impose de morceau en morceau, la redondance n’est pas si rédhibitoire, et le plaisir reste intact.
Si une écoute exhaustive est fortement conseillée, je peux tout de même vous aiguiller vers les hymnes les plus frappés, avec un lapidaire « Satan Spell » en tête de gondole, un « Thrash Devastation » qui mérite bien son titre, et un « Dark Desire » qui clôture le tout d’un regard de biais, sombre mais complice s’adressant à tous les initiés du cénacle brutal.
Pas de quoi faire un strike, mais éventuellement un spare, en attendant plus d’effets et d‘efficacité lors d’un second jet de boule. Au bout d’une décennie, je pense que ces trois-là savent ce qu’ils veulent et comment l’exprimer. Ils sont juste un peu timides, laissons leur le temps de prendre un peu plus confiance en eux.
Titres de l’album:
01. Raise the Evil
02. Human Cruelty
03. Beer and Destruction
04. Bestial Command
05. Impure Soul
06. Satan Spell
07. Thrash Devastation
08. Bells of Evil
09. Ripping Black Knife
10. Dark Desire
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20