Dans la série « débrouille-toi avec ce qu’on te donne c'est-à-dire pas grand-chose », le projet NEIST se pose là. Un Bandcamp avec le minimum d’infos (origine géographique, tags, production), un Soundcloud plus que sommaire, mais déjà, un maximum d’interrogations.
En cherchant des pistes via le titre du LP/EP en question, je me retrouve face au mur, puisque de What Doesn't Rape You Makes You Stronger, la sortie en question s’est transformée en Raise To Ruin.
Sur le Bandcamp, pochette, titre et date de sortie différents du Soundcloud. L’homme aurait-il jugé cette appellation un poil trop provocante et de mauvais goût pour la conserver ?
En absence de réponse, j’aime à penser que oui, et finalement, le nouvel intitulé sied bien mieux à sa musique que cette pochade cheap et vulgos qui n’aurait certainement pas satisfait ou comblé grand monde…
Mais en dépit de cette mutation patronymique, rien de spécial à se mettre sous la dent, hors identité du concepteur en question.
L’homme s’appelle donc Andy Beekman, vient de Johnstown, état de New-York, travaille donc en solo, et ce Raise To Ruin semble être sa première réalisation si j’en juge par sa page officielle.
Il a vraisemblablement travaillé avec un compère du nom de Damian Duross qui s’est chargé de la seconde guitare pour quelques titres (« Egotrip », « Breaking Bones », « Cuntempt »), mais il a assuré seul l’enregistrement et le mixage aux Stinkfat Studios.
Et sous une pochette qui rappelle bien des bootlegs de la glorieuse époque BM nordique de 93/95 (une église en train de brûler, un peu d’exotisme ne fait de mal à personne) se cache un album de Black/Death à tendance Core bien Crust sur les bords et au milieu, et heureusement pour nous, la musique est assez solide à défaut d’être originale.
Andy a donc fait le choix d’un Metal extrême par tous les pores, et signe neuf pistes assez convaincantes de violence et de brutalité, saupoudrées d’un chant bien grave comme il faut, mais tout à fait intelligible. En tant que compositeur, Andy est tout à fait capable, et trousse des morceaux sinon complexes, du moins pas totalement unidimensionnels, qui étalent un nombre conséquent de plans cohérents.
Les guitares se taillent la part du lion, disputant l’espace sonore à une rythmique écrasante qui avale goulument les fréquences, sans pour autant les digérer complètement. Mais si les thèmes sont récurrents, certains s’affirment avec un panache morbide, comme sur ce fascinant « Breaking Bones With Breath », qui justifie son titre d’une longue litanie de Death à tendance Crust/Black. Avec ses quatre minutes et trente-deux secondes, ce titre est le plus conséquent du lot, mais aussi le plus facilement mémorisable, tant sa puissance barbare vous broie les tympans de l’intérieur. Fantaisies rythmiques appréciables, ambiance délétère, on pense à une démarcation de 1349 renforcée par des accents à la GNAW THEIR TONGUES, sans pour autant tomber dans le chaos absolu.
Ce qui semble d’ailleurs être le leitmotiv de NEIST, qui tient à toujours garder une forme de musicalité, comme en témoigne le terrifiant « Amen And Goddamn » qui ose même une basse upfront du meilleur goût.
Mais ne nous leurrons pas, l’objectif est quand même de tester notre résistance à la violence musicale, ce qui semble réjouir Andy au plus haut point, et qui n’hésite pas à en rajouter dans le glauque et le sombre.
Et après une courte intro bien troussée (« The Builder »), l’homme fonce dans le tas et lâche avec aplomb un « We Are Legion » qui trompe le monde et brouille les pistes de sa cadence mesurée et de son atmosphère plutôt raisonnable.
« Egotrip » tranche plus dans le vif et se vautre dans un BM fatal à tendance Death létal, pour une efficacité maximale et des thèmes vocaux caverneux en rafale. Double grosse caisse ultra compressée, guitares lancinantes qui attendent le bon moment pour trancher, c’est efficace et se teinte d’un Death/BM à la patine légèrement Indus, renforçant le côté malsain de l’entreprise.
« Chemtrailertrash » place une longue intro samplée avant de balancer la purée (intense et sans grumeaux), tandis que « Cuntempt » et son jeu de mot borderline bouscule le statu quo pour imposer un Crust obscurci de BM assez bien farci.
« The Destroyer » joue l’hommage conjoint au ENTOMBED le plus chafouin et au NAILS le moins assassin, avec un mixage assez Dark Indus, tandis que la fermeture en forme de question « Do We Float ? » verse dans l’épilogue Dark Ambient assez envoutant avec ses arrangements flottant et son pattern rythmique décalant.
Diversité donc, et styles abordés avec aisance et créativité, c’est une constatation lucide et objective se basant sur neuf morceaux aussi compacts qu’ouverts.
Alors, nous n’en saurons pas plus sur ce changement de cap et ce nom de baptême perdu en route, mais à la rigueur, tout ça importe peu.
Il vaut mieux se focaliser sur les qualités de composition et d’interprétation d’Andy, qui démontre que les one-man band ne sont pas toujours des excuses pour justifier d’une pauvreté musicale manifeste.
Et le Raise To Ruin de son projet NEIST, n’a pas grand-chose à envier aux références du BM maculé de Death et joué avec une énergie Crust, mis à part un manque de moyens qui se sent parfois au niveau de la production un peu lâche.
Espérons qu’il parvienne à se faire connaître et qu’il puisse donner suite avec un peu plus de marge, pour nous conforter dans notre bonne opinion.
D’ici là, il a largement les moyens de ruiner votre audition.
Titres de l'album:
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