Ronnie ROMERO, extraordinaire chanteur chilien qui a fait les beaux jours d’incarnations récentes de MSG et RAINBOW, s’envole en solitaire tout en gardant fermement en main le garde-fou qui l’entraîne dans sa grotte privée. Alors qu’on s’attendait à un album solo en bonne et due forme, Ronnie s’essaie à l’exercice Ô combien difficile de l’album de reprises, en nous conviant à un goûter musical de son enfance/adolescence, lorsqu’il grandissait encore dans l’ombre des géants.
On le sait, l’album de reprises est une figure imposée assez casse-gueule, les versions originales supportant la plupart du temps assez mal des appropriations approximatives ou des relectures trop fidèles. Eloignez-vous du sujet, et votre modèle est méconnaissable. Restez collé à la réalité, et on vous accuse de mimétisme stérile. Le but étant de trouver un entre-deux fédérateur, ou bien de jouer la tangente, en s’attaquant au répertoire plus obscur de légendes, histoire que les comparaisons soient quasiment impossibles.
Et c’est exactement ce choix que Ronnie ROMERO a fait, tout du moins en partie, puisque ce Raised on Radio et son titre rappelant les reprises de JOURNEY du monsieur nous propose quelques classiques, mais surtout, beaucoup d’offline pour rendre l’album plus intéressant et moins scolaire. Et si on retrouve au casting du décalque des noms comme ceux de SURVIVOR, QUEEN, KANSAS, FOREIGNER ou URIAH HEEP, inutile de vous attendre à leurs standards, puisque le chanteur chilien est allé creuser un peu plus loin.
Restent évidemment les incontournables, comme l’imputrescible « All Along The Watchtower » de DYLAN/popularisé par HENDRIX, ou l’éternel « Since I've Been Loving You » du ZEP. En se frottant à ces deux monstres du patrimoine Rock, Ronnie a joué la défiance, et développe des versions qui méritent le détour. Toutefois, malgré un traitement personnel (spécialement sur « All Along The Watchtower » qui aurait pu être interprété par Jorn LANDE avec les Tambours du Bronx), ces deux reprises ne sont pas les plus intéressantes à découvrir sur ce Raised on Radio, qui a bloqué sur la station la plus intimiste et la moins portée sur les évidences radiophoniques.
S’il est inutile de se livrer au jeu fastidieux du track-by-track, certains morceaux méritent vraiment qu’on s’y attarde. En tête de liste, la superbe version du « I Was Born To Love You », de Freddie MERCURY, qui fut le premier single de son album solo Mr Bad Guy en 1985 avant d’être reprise par les trois autres membres du groupe pour l’album posthume Made in Heaven en 1995. Si la mélodie d’origine, sublime, est évidemment respectée à la lettre, cette proposition purement Hard-Rock donne un nouvel éclairage sur ce morceau magnifique, et une sensation presque suédoise dans les faits, avec en exergue un superbe solo signé Srdjan Brankovic. D’ailleurs, le line-up de ce projet est complété par des valeurs sures, avec Javi Garcia à la basse, Andy C à la batterie, et évidemment, Alessandro Del Vecchio aux claviers.
Mais la star de l’album est évidemment Ronnie, qui s’en donne à voix joie pour retrouver les émotions de son adolescence, alors qu’il découvrait les morceaux en question, morceaux qui allaient forger son éducation musicale et lui permettre de développer son talent incroyable. Lorsque l’homme s’attaque à KANSAS, il fait preuve d’une justesse indéniable, et lorsqu’il se frotte à Ronnie James DIO via ELF, il se déhanche bastringue avec piano complice, riff trainant et effluves d’alcool dans un bar du far-west.
Du bon, du très bon, de l’excellent et du recommandable, tout est à prendre sur Raised on Radio qui a su jouer la diversité dans l’homogénéité. Entre sensibilité exacerbée et joie sincère, Ronnie ROMERO s’est fait plaisir, mais sans négliger de s’approprier ces chansons parfois méconnues, qui deviennent siennes le temps d’un album. Ainsi, le « Girl On The Moon » de FOREIGNER sonne comme du Bryan ADAMS de la grande époque des eighties, alors que le « Gypsy » d’URIAH HEEP connaît une seconde jeunesse très énergique.
Nous restons donc sur une impression de plénitude, comme si nous avions nous-même retrouvé cette vieille radio qui crachait des tubes pendant notre enfance. Sans avoir à mettre un franc dans le juke-box, nous nous voyons offrir des versions tout à fait crédibles, des nuances d’importance, quelques accommodations surprenantes (« Voices » de Russ BALLARD, le compositeur de tubes par excellence), mais en terminant l’exercice par le grandiose et bluesy « Since I've Been Loving You » de LED ZEPPELIN, Ronnie réaffirme son allégeance au Hard-Rock, le style qui lui sied le mieux.
Belle balade dans les souvenirs d’un chanteur hors du commun, qui avec ces quelques versions personnelles s’affirme comme l’un des vocalistes les plus doués de sa génération. Entre nostalgie assumée et désir de donner sa version des faits, Ronnie ROMERO nous fait un cadeau inestimable, et remonte clairement le niveau des sorties Frontiers de ce mois de mai.
Titres de l’album :
01. Sin's A Good Man's Brother (GRAND FUNK RAILROAD)
02. Backstreet Love Affair (SURVIVOR)
03. No Smoke Without a Fire (BAD COMPANY)
04. I Was Born To Love You (QUEEN)
05. Play The Game Tonight (KANSAS)
06. Carolina County Ball (ELF)
07. Girl On The Moon (FOREIGNER)
08. Gypsy (URIAH HEEP)
09. Voices (Russ BALLARD)
10. All Along The Watchtower (Bob DYLAN)
11. Since I've Been Loving You (LED ZEPPELIN)
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