Vegan, straight edge, avec deux précisions pareilles, le choix n’est pas si vaste. Hardcore ou Grindcore ? La première solution est la bonne avec ce nouveau combo californien qui offre son premier album en pâture à un public difficile et exigent. Pourtant, les POWER ALONE sont loin d’être de nouveaux venus sur la scène, les membres du groupe ayant déjà largement traîné leur philosophie au sein d’autres combos plus ou moins établis. Pour exemple, Eva Hall a passé six ans au sein de RATS IN THE WALL avant de jeter l’éponge et de monter GATHER, alors que Dustin et Jover ont collaboré au sein de LOCKSTEP. Eva elle-même déclare que l’expérience POWER ALONE était indispensable après avoir essuyé les plâtres d’une MC au sein de RATS IN THE WALL. Alors que l’ambiance avec ces derniers était devenue anxiogène, le fait de monter un nouveau groupe avec des proches et des gens de confiance lui a redonné la foi et l’énergie nécessaire au redémarrage d’une carrière, ce qui n’est jamais chose facile quand on a des années d’expérience derrière soi. Pour information, le quintet se complaît dans une sorte d’hommage au Core des nineties, avec des influences/comparaisons plus ou moins évidentes (NAUSEA, SNAPCASE, 108), et d’autres plus sous-jacentes, comme cette précision héritée des HELMET, qu’on retrouve dans le calibrage des guitares et la précision chirurgicale de la rythmique. Rien de nouveau sous le soleil californien, mais une efficacité qui fait plaisir à entendre, d’autant plus que l’album ne dure que vingt-deux minutes, et fait le même effet qu’un immense pogo dans un pit. Malgré l’annulation d’une petite tournée prévue en 2020 pour cause de COVID, les californiens proposent une musique qui empeste le live, la rage de scène, et l’authenticité d’une génération qui croit en ses valeurs et souhaite les partager.
Dans un registre de Hardcore métallique, les POWER ALONE sont d’une puissance phénoménale. Enregistré en 2019 aux Buzzbombs studios par l’ingénieur Paul Miner, Rather Be Alone est un concentré de puissance brute, une déflagration aux conséquences immédiates, et surtout, le coup de pied au cul dont nous avions besoin en ce moment. Entre une collection de riffs à faire pâlir n’importe quel groupe de Thrash, une puissance de l’axe basse/batterie époustouflante, c’est surtout le chant unique d’Eva que l’on retient, elle qui s’époumone comme une diablesse pour faire passer son message. En s’entourant de musiciens qu’elle connaît bien, la chanteuse se laisse donc aller à une diatribe acide, malgré le fait qu’elle a dû varier son chant pour cause de nodules aux cordes vocales. Son registre est donc passé à des harangues incroyablement aigues, rapprochant parfois le tout d’un CLOSET WITCH plus maîtrisé et moins chien fou. Et l’association de cet instrumental incroyablement solide et des volutes véhémentes et passionnées d’Eva confère à ce premier album une aura un peu spéciale, protégeant un Hardcore vraiment solide et passionnant. Avec onze morceaux au compteur, dont l’homogénéité ne saurait être remise en cause, Rather Be Alone est une sorte de plaidoyer enjoignant tous les individualistes à se regrouper pour affronter l’ennemi, les institutions, l’industrie carnée, la drogue, le sexisme, et le message passe comme un coup de poing à travers la boîte aux lettres.
Inutile de tergiverser, ce premier effort fera partie des albums Hardcore de l’année à n’en point douter. Lorsque le groupe se veut plus épais et métallique, il est convaincant et écrasant comme le prouve l’énorme « Listen », qui appuie Thrash là où ça fait mal Hardcore, mais l’avantage du quintet est de savoir se rapprocher des racines plus légères et Rock immédiatement, avec en exergue l’enchaînement « All We’ve Got », qui en quarante secondes sautillantes rappelle les origines du genre. Pas plus de deux minutes par titre, avec en intro le solide et persuasif « Self Fulfilling Prophecy » aux riffs hachés et au chant vociféré. C’est solide, pertinent, mais surtout, agréable à l’oreille, cette colère devenant palpable au travers des haut-parleurs. Souvent en mode mid tempo, le groupe n’a pas besoin d’emballer les débats pour rester violent, et la densité du son, des guitares et d’une double grosse caisse éparse (« Desert ») suffisent à renvoyer la concurrence dans les cordes. Tous les titres, même plus ou moins construits sur le même moule se dévorent comme autant de pamphlets contre l’égoïsme, entre saccades bienvenues (« Where We Stand »), et oppression suffocante (« Rather Be Alone » sur lequel le chant d’Eva atteint une sorte de paroxysme de rage). Tout ce qu’on peut attendre d’un album de Metallic Hardcore est présent ici, des accélérations furieuses (« Stay True »), aux temporisations dissonantes (« Disposable »), et l’un dans l’autre, les POWER ALONE démontrent qu’en capitalisant sur leur expérience passée pour se projeter vers un avenir encore plus efficace reste le meilleur moyen de progresser de de devenir encore plus efficient. Un disque qui suinte la sincérité, qui empeste l’honnêteté, et qui s’avale comme on supporte la violence quotidienne, un peu désabusé, mais toujours révolté. Power to the people !!!
Titres de l’album :
01. Self Fulfilling Prophecy
02. Desert
03. Where We Stand
04. Cope
05. Rather Be Alone
06. Stay True
07. Disposable
08. Vanish
09. Listen
10. All We’ve Got
11. Something Real
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