Comment savoir si un album est une malédiction ou une BENEDICTION ? En l’écoutant évidemment, mais parfois, nul besoin d’approfondir, puisque c’est écrit sur la pochette en un logo reconnaissable entre mille. Pour autant, un album de BENEDICTION est-il toujours une BENEDICTION ? Là encore, la réponse est claire et sans hésitation : oui. Le quintet anglais a connu un parcours hors-normes, après des débuts historiques et la présence de Mark Greenway au chant. Mais évidemment, ce qu’on retient de ces trente années de chaos, ce sont les albums, une grosse poignée de manifestes qui ont permis au Death anglais de se faire une place enviable à la table des hostilités aux côtés de l’Amérique et de la Suède. Avec l’Allemagne en guest et la France dans un coin.
2025, le quintet revient en tenant la main de Nuclear Blast pour son neuvième album, qui les rapproche de cette dizaine sacrée faisant d’eux des leaders naturels. Mais nous n’en sommes pas encore là, et pour le moment, festoyons sur le comeback d’un des groupes les plus appréciés de sa génération, de par sa générosité et son absence totale de regrets. Et pour cause : ils n’ont jamais commis d’erreur.
Entre le mythique Subconscious Terror et Grind Bastard, entre Killing Music et Scriptures, le groupe de Birmingham a maintes fois changé de visage, mais jamais de personnalité. Darren Brookes et Peter Rew, guitaristes de leur état ont toujours maintenu la barque à flots, changeant d’accompagnateurs au fil des années. Mais avec le retour du grogneur originel Dave Ingram depuis six ans, et l’assurance d’une rythmique solide et serrée constituée de Giovanni Durst (batterie) et Nik Sampson (basse), BENEDICTION roule sur du velours et revient nous chatouiller la corde violente sensible avec ce Ravage Of Empires sans surprises, mais d’une qualité incontestable.
Avec le fidèle producteur Scott Atkins derrière la console du Grindstone Studio, le groupe se sent à l’aise, et cette assise se remarque dès les première mesures de l’album, celles de « A Carrion Harvest », entrée en matière tonitruante et rassurante : le quintet est en grande forme, et n’a pas l’intention de faire de la figuration ou de se reposer sur sa légende chèrement acquise.
La cuvée 2025 est donc excellente, et permet d‘oublier ces longues années écoulées depuis Killing Music. Trois longue-durée en seize ans, c’est un total plutôt chiche, et mieux vaut pour assurer ses arrières assurer ses avants. Attaquer pour mieux se poser, regarder alentours, et charger de nouveau au char d’assaut et à la mitrailleuse. Ce conflit permanent avec la légende oblige les anglais à puiser dans leurs ressources, pour nous présenter un plan de bataille inattaquable. Et si les premiers morceaux sont très convaincants, c’est assurément « Deviant Spine » qui gratte le plus l’oreille, grâce aux fills militaires de Giovanni Durst. Dès lors, tout s’enchaîne à bonne vitesse, et si « Engines of War » ralentit quelque peu pour nous proposer une assise rythmique à la BOLT THROWER et un groove à la CARCASS, c’est pour mieux nous rappeler la polyvalence d’un groupe qui ne s’est jamais contenté de ruer dans les brancards pour contempler les dégâts.
Le son peaufiné par Scott Atkins est une fois de plus impeccable, précis, clair et net, sans perdre en sauvagerie. L’homme ne compte pas brider ses protégés, et leur offre une approche limpide, qui permet aux guitares des fondateurs Darren Brookes et Peter Rew de charcler sans la crainte de voir sa lame s’émousser. D’ailleurs, les années n’émoussent rien dans le cas de BENEDICTION : elles offrent une maturation délicieuse qui permet de s’adapter aux exigences de l’époque sans couper les racines trop bien plantées. En jouant comme d’habitude avec la frontière séparant le Death sec du Thrash impec, BENEDICTION revisite l’époque de son émergence avec un à-propos indiscutable.
« The Finality of Perpetuation », entraînant comme l’exécution par un peloton de Karen Cheryl, prouve que les anglais en ont encore sous les baskets, et qu’ils ne comptent pas jouer les chéri-chéri de l’histoire de la perfide Albion. Dave Ingram, très en gorge, rappelle toujours le timbre unique de notre cher Barney, mais assure une cohésion entre le départ et l‘arrivée. Les ralentissements sont épais, lourds et oppressants, et pourtant, le tout exhale d’une légèreté assez peu coutumière du genre.
Et lorsqu’on connaît le style par cœur et qu’on le pratique à toute heure, tout devient facile. Facile, mais pas évident. Car tremper son inspiration dans l’air du temps sans trahir ses parents est tâche ardue, dont BENEDICTION s’acquitte sans retenue. Entre oppression et agression, l’orchestre nous permet des moments de pure folie euphorique, avec ce beat typique utilisé par « Crawling over Corpses ». Syncopes, saccades, écrasements fugaces et allusions salaces, Ravage Of Empires passe en revue les capacités et les envies, et nous entraîne dans les bas-fonds de Birmingham à la recherche de cadavres perdus.
Bien plus stimulant qu’un énième produit old-school manufacturé par de jeunes énamourés de l’arrière-garde fardée, Ravage Of Empires est une nouvelle entrée solide dans la discographie du groupe, qui y montre son visage le plus enjoué. Les sourires musicaux sont nombreux, « In the Dread of the Night » osant même aller défier les cadors US sur leur propre terrain, et la pâtée est goûtue. Les grognements de Dan qui utilisent les codes du Harmony Corruption de NAPALM DEATH sont effectifs, et toujours placés au bon moment. Et celui aménagé par « Drought of Mercy » est un immense open-space réservé à tous les fans d’un Death sans compromis ni édulcoration.
Sans se renier ni trop se renouveler, BENEDICTION assure un entre-deux savoureux et livre une œuvre plus fouillée qu’elle n’en a l’air. Indispensable pour comprendre pourquoi la nouvelle génération s’ingénie à reprendre les tics de ses aînés, ce neuvième album est une trainée de poudre qui attend la bonne étincelle. Celle de votre intérêt, régénéré par un disque à haute teneur en brutalité.
Une vraie BENEDICTION donc.
Titres de l’album:
01. A Carrion Harvest
02. Beyond the Veil (of the Grey Mare)
03. Genesis Chamber
04. Deviant Spine
05. Engines of War
06. The Finality of Perpetuation
07. Crawling over Corpses
08. In the Dread of the Night
09. Drought of Mercy
10. Psychosister
11. Ravage Of Empires
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
Bon...Je viens de me bouffer à peu près la première moitié de leur discographie là...Comme dirait le penseur, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre.J'aurai essayé ma foi... ... ...
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On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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