Saint-Pétersbourg, ma ville.
Ainsi chantait Julien Clerc sur le très beau « Ivanovitch », mais loin d’être une simple source d’inspiration, cette ville russe abrite aussi en son sein des groupes tout à fait capables, évoluant dans des créneaux différents. L’exemple de ce matin navigue en eaux Thrash fortement houleuses, des eaux internationales autrefois fendues par le MEGADETH le plus belliqueux, celui de Rust in Peace, teigneux comme un rouquin et mordant comme un requin.
Après quelques mises en bouche et mises en jambes, les russes de CONSTRICTOR laissent donc sortir leur grand boa, et nous menacent de leurs crocs acérés. Après avoir entamé leur carrière par un live et avoir lâché une démo prometteuse, les voilà donc fin prêts à aborder l’étape cruciale d’une carrière, celle d’un premier long qui se doit de tenir des promesses mais aussi d’en formuler d’autres pour l’avenir.
Huit morceaux pour cinquante minutes, c’est un timing conséquent pour le premier pas dans la cour des grands, mais ne vous inquiétez pas. Ces longues minutes sont comblées par beaucoup d’intelligence de composition et de dextérité instrumentale, ce qui fait de ce Ravages of Fate un signe du destin tout à fait viable et alarmant. Se basant sur des principes de Techno-Thrash humble, ce premier album fait montre d’un panache incroyable dans le melting-pot d’influences, rapprochant le BIG 4 d’outsiders moins connus, et emballant le tout dans une ambiance toute aussi sophistiquée que violente.
Evoquant parfois un savoureux mélange entre ANACRUSIS et MEGADETH, tout en citant quelques autres héros de l’époque (SIEGES EVEN, CORONER, METALLICA évidemment), CONSTRICTOR a joué une belle carte nostalgique sans se vautrer dans la révérence trop poussée. On trouve dans la musique du quatuor (Vadim Drozdov - basse, Alex Sakharov - batterie, Roman Strekalov - guitare/chant et Ilya Sterkhov - guitare) tout ce qui a pu caractériser le Thrash depuis la seconde moitié des eighties, et surtout de la première des nineties, avec parfois des effluves Fusion tout à fait délicieuses (« Damien », qui n’est pas sans évoquer le Groove de MORDRED ou de MINDFUNK en plus discret), mais surtout, une fluidité Heavy qui permet d‘apprécier les passages plus corsés (« In the Hands of Fate », qui n’est pas sans rappeler une rencontre fortuite entre TESTAMENT et HEATHEN, évolutif en diable mais ciselé comme de la dentelle en béton).
Ravages of Fate est un album qui prend son temps pour imposer ses humeurs et ambiances, et qui nécessite plusieurs écoutes pour se révéler dans toute sa richesse. Enrobé dans des arrangements très bien sentis, nappes de claviers ou intros envoutantes, il se montre sous un jour très professionnel, et quasiment imperfectible. Entre dureté de la section rythmique et langage fluide des guitares, il s’impose autant qu’il ne propose, et lorsque les licks accrochent l’oreille, ils rendent les tympans complètement dépendants (« Street Jackals » et son thème incroyablement redondant sur lit de soli mélodiques), à tel point qu’on se laisse hypnotiser sans opposer de résistance inutile.
Rappelant vraiment le MORDRED des premières années, et pouvant d’ailleurs passer pour un petit frère trés doué de Fool’s Game, Ravages of Fate est une petite merveille de construction progressive, sans les travers parfois pédants du techno-Thrash le plus avoué. Du début à son terme, ce premier effort en fait beaucoup pour séduire la frange la plus exigeante des thrasheurs nostalgiques de la finesse des années 80, tout comme les amateurs de violence plus ouverte. Et jusqu’au bout, les titres se succèdent dans une belle homogénéité sans oublier de proposer des choses plus variées, à l’image de la petite bombe « Insanity ».
Et comme tout bon album ambitieux qui se respecte, il se termine par un chapitre méchamment développé, étalé sur plus de onze minutes, qui clôture les débats de la façon la plus persuasive qui soit. « Ravages of Time », archétype de composition à tiroir, nous permet d‘apprécier un mix vraiment précis, et un talent indéniable dans l’agencement des idées. Apothéose d’un album vraiment prenant, avec ses clins d’œil à MAIDEN, ANACRUSIS, HELLOWEEN ou QUEENSRYCHE, cet épilogue vient confirmer le génie de ces quatre musiciens qui parviennent à recréer une ambiance que l’on a tant aimée il y a de nombreuses années.
CONSTRICTOR avale donc tout sur son passage, les préjugés sur la nostalgie, les écueils d’un hommage prononcé, et ose assimiler toutes les techniques de composition pour signer un album qui tient du miracle dans la morosité actuelle de la production. A découvrir d’urgence.
Titres de l’album :
01. The Cursed Evil
02. Witches of the Night
03. Damien
04. In the Hands of Fate
05. Street Jackals
06. Judgement Day
07. Insanity
08. Ravages of Time
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