Trois morceaux, une simple démo, pas de quoi se fendre de plus qu’une simple notule, et pourtant cette chronique existe. Tout simplement parce que les suédois de Blood Harvest ayant fourré leur nez dans l’affaire, elle semble plus juteuse qu’elle ne l’était au départ. Je me méfie toujours lorsque ce label propose des choses plus ou moins anecdotiques, puisqu’il y a souvent aiguille sous roche. Pourquoi en effet rééditer deux démos d’un obscur duo canadien, si ce n’est pour mettre en avant une musique spéciale, et une démarche artistique peu commune ? Bonne question, merci de me l’avoir posée, et après avoir écouté le produit en question, je comprends pourquoi l’underground a sonné les trompettes de l’oraison.
Fondé en 2020, le projet PERILAXE OCCLUSION est donc jeune, mais déjà très affirmé de sa personnalité. Basé sur l’association de Kaveh Afshar (INTO OBLIVION, KORROSIVE, PROTOKULT, ex-VALKYRIE'S CRY, SHOOR, ex-NECRODIOS) à la batterie et l’anonyme XT à la guitare, basse, chant et textes, PERILAXE OCCLUSION n’est rien de moins qu’une entité néfaste de plus à hanter les couloirs les plus sombres du Death Metal moderne. Fantôme à la recherche d’âmes à torturer, ce concept se complaît donc dans une violence sombre et sourde, et joue le mélange des genres pour intégrer quelques éléments électroniques et Indus à son entreprise de démolition des sens.
Créative et sordide, cette démo méritait bien une édition en 12’’ pour se mettre en avant. Loin d’un simple jet de bile à base de Swedish Death à peine travesti ou d’un glaviot craché de l’Ontario à la face des Etats-Unis et de sa légende morbide, Raytraces of Death joue le cryptique, le grondant, le tremblant, et nous évoque une musique extrême venue du fond du futur, échappé d’un ordinateur comme un virus létal, pas forcément repérable par Avast et firewall associés. Alternant les passages foudroyants avec les longs écrasements typiques, les deux musiciens jouent l’optique évolutive pour proposer un Death vraiment pesant et poisseux, mais assez ambitieux pour se prolonger au-delà d’une durée raisonnable. Pas moins de six minutes par morceau, pour un total de vingt-et-une, des riffs piqués au Doom le plus Funeral, des blasts arrachés sur le crane déjà bien dégarni du Death US des nineties, et une méchanceté d’arrière-plan totalement en adéquation avec la philosophie de Blood Harvest.
Du coup, « Fracturing the Voronoi » sonne un gigantesque coup de semonce avec son intro glauque débouchant sur un Death putride terriblement proche du Doom, avant qu’un riff incroyablement catchy ne vienne nous faucher en pleine sieste. Typique de l’art roublard des deux canadiens, ce titre d’ouverture oppose les deux écoles du Death de tradition, l’un pesant lourd dans la balance, l’autre l’allégeant en se rappelant des astuces futées et groovy d’OBITUARY et MEATHOOK SEED.
Ne vous attendez donc pas à un truc tellement underground que même les chroniqueurs les plus aguerris y laisseraient des plumes dans le goudron. Non, ici, la brutalité est froide, numérique, en phase avec les thématiques choisies pour les textes. Et si le gros morceau de la démo, « Geometric Dismemberment » propose un épilogue digne d’un enterrement de troisième classe dans un cimetière décati du fond de l’Ontario, il a au moins le mérite de prononcer un discours logique. On aime particulièrement ce son de guitare froid et clinique, qui transforme les licks les plus symptomatiques en avertissements funestes, cette voix immonde qui émerge du marigot de l’humanité, et cette humeur constamment grognon qui s’exprime parfois par coups de colère qu’on a du mal à anticiper.
Pas très avenants, les deux musiciens ont choisi la voie de l’ambition pour traiter leur propos, et nous proposent une seconde démo transformée en second EP terriblement accrocheuse, poisseuse, et vénéneuse. Une sorte de marais, de boue, de soue dans laquelle on s‘embourbe l’âme et qui réveille nos instincts les plus inavouables. Basse à la Shane Embury, blasts qui éclaboussent de sang, progressions instrumentales brutes et brutales mais travaillées, pour un Death qui piétine le Doom, le Grind, et tout ce qui traîne de plus vicieux à sa portée. Un beau cauchemar, et pas seulement pour les enfants.
Titres de l’album:
01. Fracturing the Voronoi
02. Incalculable Thresholds
03. Geometric Dismemberment
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30