Nouveau venu sur la scène du Death compact et sombre US, le quintet MALIGNANT ALTAR nous propose son premier longue-durée, après avoir aligné deux démos impeccables. Né à Houston au Texas, ce groupe aux mines patibulaires a les arguments de sa méchanceté, et de sa violence, entre tradition respectueuse et modernisme discret, et nous offre donc un concentré de son répertoire via six morceaux aussi brutaux que solides, agencés de façon à faire craquer le mur de votre indifférence, pour y tailler une brèche d’importance et s’y glisser.
A peine une demi-heure de démonstration, c’est court, mais au vu des idées développées et imposées, cela suffit largement à jauger d’un potentiel qui risque fort de s’imposer dans les années à venir. Il faut dire que malgré un acte de naissance n’accusant que trois ans d’âge, les membres de la formation ont tous traîné leurs basques dans l’underground, et le plus fameux pour certains d’entre eux. Nous retrouvons en effet au casting d’anciens membres des magiques INSECT WARFARE, mais aussi de COFFIN GRINDER, et les CV étalés sur l’entrée The Metal Archives ont de quoi forcer l’admiration et faire suivre la bonne piste : celle d’un Death éminemment sourd, bestial mais chirurgical, réminiscent de ce que le style a pu apporter à la fin des nineties, lorsque la bride était lâchée et que le Brutal Death commençait à faire de ravages.
Se revendiquant d’un low tuned Death, les MALIGNANT ALTAR jouent effectivement très gras et bas sur ce Realms of Exquisite Morbidity, et retrouvent l’impulsion du Death le plus oppressant et malsain dans les intentions. Magnifiquement produit pour faire briller les graves et les laisser creuser la fosse commune des médiums, Realms of Exquisite Morbidity est donc d’un confort d‘écoute optimal, et si les idées sont pour le moment formelles, tergiversant entre Doom/Death vraiment Heavy et Death de maniaque à la machette, le tout a de sérieuses allures de révélation. Prenons pour exemple la basse distordue qui introduit le monstrueux « Belial Rebirth (Metempsychosis) », et qui nous ramène au bon souvenir de David Vincent et Shane Embury, ou ce chant graveleux qui semble pousser son dernier râle d’agonie à chaque intervention. Et bien sûr, le classicisme des riffs en basse tonalité ne fait qu’accentuer cette sensation de moiteur morbide qui fascine dès les premières notes d’une intro bien troussée et tout sauf gratuite.
Je ne le cache pas, la véritable révélation de ce premier et court album est le talent d’un batteur qui n’a pas les baguettes dans sa poche, et qui jongle entre les fills supersoniques et les blasts épileptiques, proposant un jeu de ride et de chinoise inventif qui dynamise des morceaux déjà bien énervés. Dobber Beverly, poumon de l’album et centrale nucléaire au bord de l’implosion peut se targuer d’une technique proche des meilleurs percussionnistes BM, technique qu’il a rodée dans divers ensembles violents (DEMONIACAL GENUFLECTION, INFERNAL DOMINION, INGURGITATE, NECROFIER, OCEANS OF SLUMBER, SECT OF EXECRATION, ex-BRACED FOR NAILS, ex-INSECT WARFARE, ex-WAR MASTER, ex-IMAGES OF VIOLENCE, ex-MANTICORE (live), ex-VIRAL LOAD, ex-INEXTRICABLE ENTRAILS), et qu’il met donc à contribution pour faire du nom de MALIGNANT ALTAR la sensation du moment.
On note de ci de là quelques influences plus marquées que la moyenne, comme le très MORBID ANGEL d’outre-tombe de « Belial Rebirth (Metempsychosis) », une fois encore, qui marque le pas sur sa seconde partie et qui impose un climat étrange de mélodies biaisées. Six morceaux, dont une transition Ambient, c’est peu, mais suffisamment pour comprendre que les texans ne sont pas venus jouer les seconds-couteaux. Mais avec une entame de la trempe de « Channeling Impure Apparitions » et sa courte intro synthétique de giallo bizarre des années 70, le groupe joue sur du velours, et concasse dès qu’il en a l’occasion, grâce à une double grosse caisse monstrueuse et des baguettes virevoltant sur les cymbales et les toms.
Six minutes en moyenne par morceau, pour évoquer tous les grands héros de la scène, les SUFFOCATION, INCANTATION, MORBID ANGEL, NILE, ANGEL CORPSE ou HATE ETERNAL, avec une paire de guitaristes très capables (Beau Beasley et Joshua Bokemeyer, eux aussi très capés), et une cohésion générale tenant du pacte avec le diable.
Alors, le headbanging proposé est régulier, très honnête dans les ambitions, et l’album passe très vite, malgré quelques similitudes assez évidentes dans les motifs. Mais grâce aux idées constantes de ce batteur décidément très malin et fluide, quelques accès de colère vraiment tenaces (« Rite Of Krasue »), MALIGNANT ALTAR frappe de son sceau l’actualité brutale, et assume des présentations péremptoires, mais guidées par une foi aveugle en son potentiel. Un potentiel indéniable.
Titres de l’album:
01. Channeling Impure Apparitions
02. Usurping The Pantheon Crown
03. Belial Rebirth (Metempsychosis)
04. Realms
05. Ceremonial Decapitator
06. Rite Of Krasue
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