Imaginez un Death à la suédoise endurci d’un Black à l’américaine. Drôle de résultat ? Hybridation impossible ? Que nenni, et le troisième album des texans de VENEREAL BAPTISM est là pour le prouver. Certes, l’inspiration n’est pas toujours scandinave, et le mélange penche parfois du côté noir où il va glisser, mais l’analogie n’est pas sans fondement, et le vôtre risque d’en prendre plein la rondelle.
VENEREAL BAPTISM, c’est une certaine idée de la violence débridée, et après trois albums, nos amis fardés, cloutés et lunettesdesoleillisés tiennent toujours le cap, sans faire la moindre concession à la mode ou aux désirs d’un public de plus en plus difficile. Mais avec des pseudos comme Fermentor (guitare/chant), Adversor (guitare), War Blast (batterie) et War Command (basse), inutile de s’attendre à de la délicatesse en branche pour romantiques indécrottables. Non, ici, on défouraille, on charcle, on équarrit, on dissèque, on découpe en petits morceaux, et on fait le ragout avec une pensée particulièrement émue pour grand-maman.
Quatre ans après le fulgurant Repugnant Coronation of the Beast, le groupe revient remonté comme un diablotin, dans sa boite à musique, et nous gicle à la tronche six hymnes à la débauche totalement décomplexés et débridés, histoire de redonner le sourire à une actualité plutôt morose. La méthode des trublions est toujours la même, coups de boutoir, coups de boule, coups dans les boules, et air fier et méchant. La technique est d’usage, mais elle fonctionne toujours à plein régime, puisque les deux têtes pensantes du projet n’hésitent toujours pas à aller trop loin dans la provocation bruitiste.
D’ailleurs, pour vous en rendre compte, rien de plus simple : passez-vous « Reap the Reviled » à fond les ballons, au casque, sans bouger le cul de votre chaise. Les réactions son immédiates et épidermiques, et le barouf s’infuse dans votre organisme comme une tisane de la mort. Contretemps, BPM, voix gravissime, ronchonnements, riffs qui tournent comme des lames de scie circulaire, pour un compromis Death/Black de premier choix. Une véritable boucherie qui exhibe son étal avec une fierté non fente, et qui attire dans sa clientèle tous les viandards de la région. C’est certes grossier, mais servi aux petits oignons, et ça donne la dalle jusqu’à la maison.
Louons la performance collective évidemment, mais aussi les petites prouesses individuelles. Ainsi, les fils malins et les petits coups de baguette sur la ride de War Blast sont plutôt finauds, tout comme les soli développés qui paient leur tribut à MORBID ANGEL et PESTILENCE.
Vous aurez bien compris le principe à ce stade de la chronique, et il est presque inutile pour moi d’aller plus loin. Entre War Metal, Horror Death et Libidinous Black, VENEREAL BAPTISM choisit de ne pas choisir, et nous offre une belle faciale mélangeant liquide séminal et sang, pour bien marquer le coup et nous tordre le nôtre. Cette efficacité se transforme rapidement en chaleur de fournaise, et si quelques plans Crust et Death viennent aérer la machine pour ne pas qu’elle crame, le tout est aussi sauvage qu’une levrette à l’âge de pierre.
Genre de folie à quatre partagée avec les fans, Reap the Reviled est le troisième album parfait qu’on attendait des texans, et qu’ils nous ont livré sur un plateau rouillé. Pas prêts à se calmer pour devenir plus consensuels et respectés, les musiciens tendent leur majeur à la face de convenances plutôt pénibles ces dix dernières années, et défient l’arrière-garde nostalgique de leur culot assez admirable.
Car réussir à sonner aussi bourrin tout en jouant avec la finesse n’est pas donné à tout le monde voyez-vous. Alors, certes, des pseudos qui prêtent à sourire, un look à faire rougir votre quincaillier et votre magasin de sportswear, mais du talent, du brio, de l’audace et une attitude extrême vécue, et pas par procuration.
Titres de l’album:
01. Reap the Reviled
02. Venom of God
03. Black Goat Kvlt Psalm
04. Molested Carnal Offerings
05. Scorge of Servitude
06. Thy Kingdoms Burn
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