Ils sont trois (Pachu – chant/basse, G.I Joe – guitare/chant, et Piffy – batterie), sont Italiens (de Lodi plus exactement, en Lombardie), deux hommes, une femme, un chanteur/bassiste, un guitariste, une batteuse, et surtout, ils sont animés d’intentions horrifiques à votre sujet.
Non ce ne sont pas des psychopathes déguisés en musiciens (quoi que…), mais ils sont fascinés par ce qu’on appelle avec un peu de dédain le « Horror Metal », ou « Horror Punk », ce genre né de l’esprit fécond et malfaisant des MISFITS, et propagé en Italie dès la fin des seventies par Steve Sylvester et son DEATH SS.
Alors, tout le monde vous dira qu’il connaît ce style, et qu’il connaît surtout ses limites, notamment d’un point de vue technique, mais aussi d’une inspiration assez monotone, plus graphique et textuelle que musicale d’ailleurs, mais ce serait mal connaître les capacités des DEAD & BREAKFAST.
Et si vous connaissez le film du même nom, vous feriez bien de l’oublier derechef, puisque nos amis transalpins du jour n’évoluent pas vraiment dans le même créneau.
Autant la pellicule se voulait gentiment potache et subtilement Gore, autant Rebirth prend les choses avec le sérieux qui s’impose, et propose une musique solide, pas forcément portée sur les débordements de tripaille et les facilités rythmiques d’usage.
D’ailleurs, dans ce secteur très réducteur, les DEAD & BREAKFAST font figure de trublions à ambitions, sans non plus oublier leur univers de base.
Mais leur musique est aussi efficace que variée, aussi versatile que cohérente, qualités qui font souvent défaut aux acteurs du créneau qui pensent souvent que l’imagerie est au moins plus importante que le contenu.
Ce qui vous en conviendrez, n’est pas vraiment le cas.
Evacuons d’emblée le cas de cette pochette au graphisme grossier, qui elle non plus n’est pas vraiment fidèle aux morceaux qu’elle dissimule. Certains penseront d’ailleurs qu’il s’agit là d’un des traits les plus grossiers et malhabiles qu’ils ont pu observer, mais je pense à contrario qu’elle est tout à fait adaptée à ce Heavy Metal un peu pataud et légèrement teinté de Punk qui finalement, tient assez chaud.
Mais le trio n’en est pas à son coup d’essai avec Rebirth, qui fait suite à deux précédents LP, The Zombie Show en octobre 2010 et Worst Case Scenario en novembre 2013. Dix ans de carrière au compteur pour les conteurs d’horreur Italiens, qui avec ce troisième essai se détachent sans mal de la masse de gloutonneurs Gore qui ne voient pas plus loin que le bout d’un accord de mi planté dans la jambe d’un zombie. Et sur les sept morceaux de ce court épisode, pas grand-chose à jeter, puisque chaque titre fait avancer le scénario, qui avouons-le est loin d’être le pire du trio.
Ça joue, carré, vite et sans fioritures, mais pourtant, on sent les instrumentistes affutés, la guitare bien limée, la basse chromée et la batterie polie, et l’osmose entre les trois comparses fait plaisir à voir.
Déambulant dans les cimetières Italiens du Post Punk à tendance Metal ricain, les DEAD & BREAKFAST vous offrent la crypte et le découvert avec un sourire d’enfer, et suggèrent autant d’un clin d’œil en forme de citation, les BLACK SABBATH, les CRAMPS, WEDNESDAY 13, que les MISFITS, les MURDERDOLLS, mais aussi Rob ZOMBIE évidemment, et pas seulement à cause de son patronyme.
Leur graveyard party prend d’ailleurs parfois des allures d’orgie boogie, un peu comme si des corps sans vie s’agitaient les membres pendants sur un trépignement Psychobilly, avec un démentiel et torrentiel (pluie acide évidemment) « Dead & Breakfast » qui donne envie de se joindre au carnage de son tempo virevoltant et de son refrain terriblement entêtant. Un hit d’outre-tombe ?
Evidemment !
Mais à vrai dire, Rebirth est vraiment à l’image de son titre, et semble fêter à chaque chapitre une nouvelle escapade d’une sépulture de campagne, tant chacune de ses entrées est pertinente et porteuse de thèmes et mélodies accrocheuses.
Le trio a parfaitement compris que le Horror Metal se devait de hisser ses obsessions graphiques à la hauteur d’une musique atypique, et même si la rugosité Punk gratte et infecte les plaies des morts-vivants, c’est bien le Hard-Rock et le Metal qui ramassent les fausses dents.
Ainsi, l’implacable et Speed Metal « Tarentula » cavale sur ses huit pattes comme une arachnide dérangée derrière un mausolée, tout en assumant un chorus parfaitement Heavy qui part du bon pied.
A l’inverse, « Timmy » se la joue Blues funèbre au pas très lent, procession de l’étrange aux arpèges qui démangent, avec chant/litanie susurré d’une voix de maudit, qui explose soudain dans un torrent de guitares en fusion, pour un crescendo de douleur qu’on guérit d’une balle dans le cœur.
Sans trop s’éterniser, les DEAD & BREAKFAST temporisent sans se répéter, et osent les mélanges qui frappent fort et les cocktails qui réveillent les morts, nous rappelant même le DANZIG le plus efficace dans l’art de la grimace Heavy’n’Core à corps (« Inch By Inch », et son refrain très WEDNESDAY 13).
Mais ils savent aussi se montrer révérencieux de l’art ancien et sentencieux du Hard-Rock un peu boueux et subtilement vintage, art dont ils perpétuent les figures sur un « Nightmare » qui justement rappelle leurs illustres aïeuls de DEATH SS, la fronde de la jeunesse en plus.
Et donc, entre une ouverture fracassée d’un beat chaloupé (« The Devil Inside », entre MOTORHEAD et les MURDERDOLLS) et un final en dernier coup de pelle fatal (« Rebirth », son lick diabolique, son pattern en kick limpide, et son union basse/guitare cimentée par une double grosse caisse amusée), ce troisième album des Italiens est en passe de devenir un modèle du genre, de ceux qui servent de référence aux générations en partance, et qui définissent de nouvelles limites.
Un disque qui jamais ne lasse, et qui se veut exubérant tout en restant intéressant. Loin des gimmicks archi usés du genre, Rebirth se veut apothéose de multiplicité, et se montre aussi efficace qu’enjoué.
Du Metal qui n’a retenu du Punk que sa liberté et sa franchise, puissant mais léger, rapide mais appuyé, et qui offre de véritables idées et des compositions bien travaillées.
Finalement, les DEAD & BREAKFAST sont de fins esthètes de l’embaumement de fête. Mais ils vous préfèrent vivants et enchantés que morts et enterrés. Histoire d’apprécier leur musique qu’ils n’ont pas fini de nous chanter, un beau soir d’été, dans un vieux cimetière abandonné…
Titres de l'album:
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