Jésus est mort sur la croix, puis Dieu l’a ressuscité. Pendant quarante jours. Et voilà. Après tout, il n’allait pas le ressusciter deux fois non plus, l’astuce aurait été un peu grossière. Alors, lorsqu’on renaît une fois, il est assez difficile de renaitre une seconde fois, à moins d’être un super zombie que même une balle en pleine tête ne peut arrêter. Pourtant, Michael SWEET, dévot parmi les dévots, affirme avoir connu plusieurs renaissances avec son nouvel album solo. Reborn Again ? L’homme serait-il un des privilégiés assis à la droite du seigneur qui revient à la vie quand il le souhaite ? Non, le problème est plus simple que ça, puisque Reborn Again n’est pas une nouvelle résurrection, mais un travail d’exhumation d’une renaissance précédente.
A l’orée des années 2000, STRYPER n’existe plus depuis longtemps, et Michael travaille sur des bandes solo dans le but de publier un album. Il enregistre donc des démos, puis un LP, et alors que son groupe s’est réuni pour un STRYPER Celebration Tour, ses anciens comparses ont droit à une écoute privée, et s’enthousiasment pour cette musique qu’ils jugent digne de leur ancien répertoire. Précisons qu’alors le groupe au complet n’a plus rien enregistré ensemble depuis Against The Law, et que la question d’une reformation n’a pas encore été remise sur le tapis. Mais ces nouvelles chansons, l’enthousiasme de Michael, fier de ses compositions font que l’éventualité devient de plus en plus une évidence, et que le monde est enfin prêt pour le retour d’un de ses messies White Metal les plus adorés. Ainsi, deux ans plus tard, le groupe se reforme presque au complet pour enregistrer ce Reborn qui fut le signal du départ d’une seconde partie de carrière.
Reborn en 2005 reçut un accueil plus que mitigé de la part du public, et même des fans. Les mélodies amères héritées des nineties, l’absence de soli, les riffs plus agressifs que d’ordinaire, et l’ambiance mélancolique en ont fait l’un des albums les plus mal-aimés du répertoire du groupe, qui méritait pourtant une réhabilitation. C’est ce que SWEET a dû penser il y a peu, en décidant de proposer à ses fans la version d’origine de son album, avec le son d’époque et la participation de musiciens extérieurs à STRYPER. Derek et Lou, batteur et bassiste, se retrouvent donc sous le feu des projecteurs, en tant que tandem de support de la guitare et du chant de Michael, et il était largement temps d’honorer leur fabuleux travail. Nous pouvons donc écouter aujourd’hui Reborn tel qu’il aurait dû sonner si Michael avait pu le réenregistrer selon l’avis des fans, puisque le compositeur ne s’est pas contenté d’exhumer les bandes originales sans les retravailler.
Quelles sont donc les différences majeures entre Reborn et Reborn Again ? D’abord, plus de guitare rythmique pour densifier le son. Ensuite, comme précisé, des soli, ce qui manquait cruellement à l’œuvre originale. Ensuite, des couches de chant aigu pour respecter le cahier des charges et la tessiture de Michael. Ainsi qu’une nouvelle version de « Passion », remixée pour l’occasion et…quelques synthés pour alléger le son et le rendre plus smooth. Mais la question restant en suspens était évidemment : l’opération en valait-elle la peine ? La réponse est assez évidente, et frappe les tympans assez rapidement : oui. Cette nouvelle version plus travaillée et moins brute dépasse de loin le résultat obtenu par STRYPER à l’époque, même si le ton plus dur de l’album détonne encore dans le contexte de l’époque du groupe. Si les fans furent plus ou moins déçus par l’orientation de ce album à l’époque, c’est qu’ils en étaient restés au son policé des années 80, brillant, angélique, qui correspondait à un besoin du moment, et à des impératifs commerciaux. Alors, évidemment, entendre ses héros dans une version plus « humaine » avait de quoi surprendre, même si Against The Law s’éloignait déjà des sucreries divines des précédents albums.
J’ai personnellement beaucoup d‘affection pour ce disque qui signifiait le retour d’un des quatuors les plus mal-aimés de la galaxie Hard-Rock des années 80. Il y avait bien sût pas mal d’opportunisme de la part de Michael et des siens, qui s’adaptaient aux exigences plus crues des années 2000, mais il contenait aussi de très bonnes chansons qui méritent encore de faire partie de la setlist live de STRYPER. Un petit bijou de la délicatesse acoustique comme « Passion » aurait pu faire partie d’un best-of de leftovers de Richard MARX, tandis que le musclé « Live Again » indiquait que le groupe ne s’était pas relevé de son tombeau pour jouer les porte-drapeaux. Certes, en tombant sur le burner d’ouverture « Open Your Eyes » et son riff saccadé à outrance accompagné d’un chant grave, il y avait de quoi s’inquiéter sur la direction empruntée par les américains. Mais avec le recul des années, ce sont les chansons elles-mêmes qui se défendent, et en 2021, dans leur version d’origine, elles se défendent terriblement bien.
Sans faire oublier la version de STRYPER, mais en l’agrémentant d’arrangements idoines (le clavier qui allège le riff bateau de « Reborn »), Reborn Again propose une alternative sympathique, et nous permet de redécouvrir des perles comme le psychédélique et très BEATLES « Rain ». En ressort une sensation de plénitude, une envie de bouger ses petons dans l’action (« Ten Thousand Years », toujours aussi efficace), et un plaisir divin ne cachant pas ses déviances plus nuancées dans la foi.
Bonne idée donc que d’avoir ressorti cet album honni, puisqu’il trouve ici un éclairage nouveau, moins surfait, et plus personnel. En tant qu’album de STRYPER, il pouvait être pointé du doigt, mais en tant que travail en solo de Michael SWEET, il est presque intouchable. Une seconde renaissance plus convaincante que la première, et sans avoir à faire rouler la pierre du tombeau.
Titres de l’album:
01. Open Your Eyes
02. Reborn
03. When Did I See You Cry
04. Make You Mine
05. Passion
06. Live Again
07. If I Die
08. Wait For You
09. Rain
10. Ten Thousand Years
11. Passion (Remix)
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