Oui je l’avoue, je suis l’actualité vintage Thrash de très près, et j’ai de bonnes adresses pour ça. La plupart du temps, c’est dans l’underground que je trouve mon bonheur, les grosses sorties n’étant que des passages obligés de l’actualité, et certainement pas l’exercice le plus à même de me faire retrouver mes sensations d’adolescent. A l’époque, je fouinais dans les magazines pour trouver LE collector le plus difficile à dénicher, et je fantasmais sur ces sons que j’allais souvent mettre des années à pouvoir écouter. Aujourd’hui, avec le net, la frustration n’existe plus, et tout est disponible en quelques microsecondes pour qui sait chercher, et je dois avouer…que c’est franchement dommage de ne plus être frustré. Dans les années 80, nous maudissions notre manque de moyens, qui nous forçait à faire un tri drastique dans les achats, alors que depuis que la musique est devenue « gratuite », tout le monde peut piocher à sa guise, légalement via Youtube ou les plateformes payantes, ou beaucoup moins honnêtement via quelques serveurs peu regardants sur les transactions formelles. Nonobstant cette constatation de vieux con, célébrons l’arrivée du premier LP des anglais de LOCKDOWN REVAMPS, que peu de gens connaissent jusqu’à présent, mais qui risquent avec un peu de bonne pub de devenir la nouvelle sensation à la mode dans leur bastion. Avec l’imposition d’une nouvelle quarantaine en Angleterre, il y a peu de chances que des européens puissent venir voir le groupe jouer live, mais en attendant que la situation ne se débloque, voici quelques morceaux qui vous en diront plus sur ces musiciens au cours-long, ou l’inverse, qui avec Recreated In Hate donnent un aperçu de leurs possibilités violentes.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour en savoir plus, puisque même l’entrée The Metal Archives du groupe ne donne aucun tuyau, date de formation, line-up ou autres indication parfois précieuse. Le Bandcamp officiel du groupe n’est pas plus disert, et se contente d’un résumé d’intentions, mais nous apprend quand même que le combo existait déjà dans les années 80, et qu’il a enregistré de nouveau quelques anciennes chansons histoire de nous les proposer en format long. Ce sont donc visiblement des vieux de la vieille qui constituent l’ossature de ce projet, chose impossible à deviner en écoutant les morceaux, d’un formalisme très marqué. Pour être sincère, en mixant très fort dans votre tête le souvenir de DESTRUCTION, SLAMMER, MEGADETH et MORTAL SIN, vous aurez un aperçu assez exhaustif de ce que proposent les anglais de LOCKDOWN REVAMPS, qui en quarante minutes font le tour de leur question Thrash vintage, en restant raisonnables et en osant une vélocité toute relative. On sa souvent l’impression que cette musique aurait pu être plus puissante et inspirée si elle avait accepté de décoller un peu plus son tempo d’un mid un peu trop insistant, et même si les musiciens assurent des parties aussi mélodiques que mordantes, on ressort…frustré de cette modération qui nous ramène aux heures les moins enthousiasmantes du Thrash anglais. Non que cet album soit mauvais, loin de là, mais il reste souvent collé à un Heavy Metal qu’on aurait aimé moins chantant, d’autant que les musiciens en sont des bons, et qu’ils manient leur instrument avec flair.
Avec flair, mais trop raisonnablement. D’autant plus que d’autres griefs se rajoutent à la liste, dont le principal reste cette linéarité de chant rauque qui vient plomber les plans les plus séduisants. Ainsi, « Aftermath » aurait pu se montrer méchamment performant avec ses sifflantes et harmoniques diaboliques, mais les lignes vocales trop prévisibles et maugréées plus que hurlées gâchent le meilleur de guitares qui auraient mérité plus de folie dans le timbre. L’autre problème important, déjà souligné, est l’absence d’emballement de la rythmique, qui frappe poliment, mais ne dérape jamais, nous entraînant dans une léthargie que certains morceaux font durer de leurs cinq ou six minutes. Dommage, parce que les riffs tricotés sont bons, classiques mais efficaces, les soli propres et nets, mais ce manque de caractère de l’ensemble le condamne à voler en rase-mottes, alors qu’il aurait pu s’envoler à des hauteurs plus respectables. Des sensations modérées donc à l’écoute de ce premier album, qui aurait peut-être dû voir le jour il y a longtemps, et qui sonne en effet passéiste. Mais là n’est pas son plus grand problème donc, et malgré une entame puissante avec riff hautement redondant à la « Lebanon » de MORTAL SIN, les LOCKDOWN REVAMPS peinent à faire monter la mayonnaise, sans toutefois se vautrer dans le ridicule achevé de leurs collègues des années 80. « Slaughter » donne toutefois le change dans un registre de Speed/Thrash à la DESTRUCTION, avec son refrain assez entêtant, mais las, l’album finit par lasser de son obstination crasse a ne pas s’écarter d’un droit chemin d’équilibre un peu trop stable.
N’en voulons pas trop aux anglais d’avoir voulu se faire plaisir, d’autant que Recreated In Hate propose quand même deux ou trois idées porteuses intéressantes. Mais si le groupe envisage un avenir avec de nouvelles compositions, il lui faudra faire preuve de plus d’audace pour pouvoir concurrencer la jeune garde.
Titres de l’album:
01. Chase The Dragon
02. Slaughter
03. Power Is The Path
04. Anihilated
05. Final Dawn
06. Nightmare
07. Aftermath
08. Seventh Vial
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