Affirmation : un groupe capable de pondre un hymne de la trempe de « United Metal Maniacs » mérite le respect absolu de toute la communauté Metal extrême. Trois minutes et treize secondes de condensé de méchanceté absolue, synthétisée par tous les moyens possibles, de ces blasts d’intro jusqu’à ce refrain imparable qui nous ramène au meilleur d’EXCITER, VENOM, RAZOR et IMPALED NAZARENE. Ce titre à lui seul justifie l’écoute de ce quatrième longue-durée, venu briser un long silence qu’on pensait fatal.
Mais ce serait mal connaître les barbares de RIOTOR que de les croire si facilement occis ou aplatis pour le compte. Après tout, Rusted Throne avait marqué un hiatus de cinq années lui aussi, et autant dire que les canadiens préfèrent marquer le pas et revenir plus forts, qu’enchaîner et faiblir sur le champ de bataille.
RIOTOR c’est un peu ce cousin germain complètement branque, qui à chaque visite vous raconte des trucs de plus en plus incroyables, et qui mange avec les mains. Une sorte de fils illégitime né des unions contre-nature du KREATOR d’Endless Pain et de l’IMPALED NAZARENE d’Ugra Karma. Un rejeton pas vraiment fait pour respecter l’étiquette des repas de famille, et qui lance toujours une blague douteuse au moment du dessert. Capable de se lever de table et de hurler « pleasure to kill », la gueule pleine d’un paris-brest trop riche, et les doigts pointant du poing les traîtres et autres conspirateurs.
Recrudescence of Darkness tombe donc à pic pour nous rappeler que l’underground ne s’arrête jamais, et qu’il héberge certaines des entités les plus maléfiques de la création. Depuis le début de sa carrière, le quintet canadien (Mikalcoholic - chant, Stefanatik - batterie, Kevinator et Gabrihell - guitares, Nick Speed - basse, soit un line-up quasiment inchangé depuis les origines) n’a eu de cesse de provoquer la fanbase à grands coups de rythmiques mi-Thrash, mi-Black, de vociférations éructées d’une voix ferme, et de riffs circulaires empruntant tout autant à la vague nordique des années noires qu’au mouvement Thrash national popularisé dans les années 80. Et si le résultat de cette opération de destruction peut parfois paraître un peu redondant, il n’a jamais cessé d’être efficace et jouissif. Comme en témoignent une fois encore ces onze crachats acides qu’on prend en pleine face et qui font fondre les chairs.
Entre Black/Thrash et Thrash/Death, RIOTOR n’hésite guère, et fonce dans le tas, sans se préoccuper de la technique de mise à mort. Mais en insérant moult mélodies dans ses attaques frontales, le quintet de Quebec City joue un jeu extrêmement dangereux, mais Ô combien lucratif. Ecrasant de puissance et de folie, Recrudescence of Darkness s’inscrit dans une logique de progression lente mais sûre, et multiplie les actes de bravoure, entre violence crue et bestialité retenue. De fait, on se laisse aller aux plaisirs rétrogrades d’une brutalité franche, et on accepte le postulat suivant, sans rechigner : RIOTOR fait du vieux avec du vieux, et finalement, on s’en cogne complètement.
Rois autoproclamés de la vague Rétro-Thrash/Death/Black canadienne, les cinq musiciens frappent fort, très vite, en prenant soin de décorer leur barouf de quelques figures de style, entre fills diaboliques à la batterie, et déliés de guitare tout à fait honnêtes. Car les soli sont performants, en tout cas pour un groupe de ce créneau, mais c’est surtout la puissance globale qu’on note, et qui se manifeste à chaque couplet, chaque break et chaque envolée lyrique paillarde.
De là, impossible de vous mettre en avant un autre titre de l’envergure de ce déjà mythique « United Metal Maniacs ». Il vaut mieux considérer l’album comme un tout, avec une deuxième partie plus relevée et plus ambitieuse, portée par des morceaux comme « The Pigs of the Martyr », seul ralentissement notable qui ose des chœurs guerriers en arrière-plan, ou encore « Devil’s Pass », final catchy en diable avec son entame portée par une guitare redondante et saccadée juste ce qu’il faut.
RIOTOR excuse donc facilement sa longue absence, en nous fracassant d’un comeback impitoyable, manifeste de violence débridée qui flattera les psychopathes occultes et autres sociopathes incultes.
Titres de l’album :
01. Birth of Depravity
02. United Metal Maniacs
03. Onward to Devastation
04. Matamore
05. Tower of Silence
06. Fraternal Genocide
07. The Pigs of the Martyr
08. Turning Land to Red
09. Death Scythe
10. Heaps of Lies
11. Devil’s Pass
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41