Non mais sincèrement, vous y croyez vraiment ? Je veux dire, c’est un réflexe évidemment, mais au moment de prononcer le fatidique « bonne année », y’a-t-il un minimum de conviction dans vos paroles ? Ou bien n’est ce qu’une formule, comme le sempiternel « ça va ? » qu’on espère répondu d’un « oui et toi ? » pour ne pas avoir à subir l’énumération de problèmes pourrissant la vie de votre interlocuteur…Je le dis sincèrement, je n’ai guère envie de vous souhaiter une bonne année, pour la simple raison qu’elle va être encore plus merdique que ses grandes sœurs. Regardez autour de vous, et recensez ce qui pourrait susciter un espoir quelconque. Vous ne voyez rien ? C’est normal puisqu’il n’y a plus rien à quoi s’accrocher.
Je me cogne que mes propos vous dépriment, puisqu’ils ne sont que le reflet d’une réalité incontestable. La pollution désormais irréversible, les conflits qui poussent comme des champignons atomiques, le pouvoir d’achat de plus en plus faible pour la plèbe, l’absence de perspectives pour nos gamins, et cette sale prémonition que tout va empirer au fil des mois. Il y a de quoi renoncer sans être blâmé non ? Mais heureusement pour nous, certains continuent la lutte au nom d’une fraternité globale qu’ils défendent bec et ongle.
Et les hollandais de SEEIN' RED ont endossé ce rôle depuis des années. De longues années même.
Fondé dans les années 80, ce trio sans peur mais avec beaucoup de reproches a traversé les époques sans changer d’un iota son discours. Haine des extrêmes, haine des inégalités sociales, haine de l’injustice, main tendue vers les plus faibles, le cahier des charges d’un crédo Hardcore à la scandinave qui tire même vers le Thrashcore et parfois le Grind. De retour après un long silence consécutif à une reformation très attendue, les SEEIN' RED voient toujours rouge, et s’agitent tel le proverbial taureau devant les moqueries d’un toréro qui ne va pas tarder à gicler du sang par les narines.
Olav (batterie), Jos (basse) et Paul (guitare/chant) n’ont donc pas éteint la flamme, et se montrent encore plus vindicatifs que pendant leur jeunesse. Avec Refuse Resist, ils singent non SEPULTURA, mais tous les grands frères Hardcore les plus virulents, en affichant dès la pochette leur symbolique. Cette photo historique montrant le héros August Landmesser refusant de faire le salut nazi est le message le plus direct adressé par le groupe aux factions d’extrême droite qui commencent dangereusement à s’approcher du pouvoir un peu partout. Enregistré en une seule session chaotique de trois heures, Refuse Resist est plus qu’un simple signal d’alarme tiré. Il est un manifeste de tolérance et de colère, tournée vers les instances politiques et leurs complices du peuple. Un gigantesque « fuck you !!!! » hurlé à la face des collabos qui se réjouissent du retour des chemises noires, devenues costumes et tailleurs. Ou plutôt, ceci :
Ce disque est le reflet de ce glissement vers l’extrême-droite. Les contours du fascisme que nous observons actuellement sont une forme de capitalisme en crise et en décomposition. Il repose sur l’hyper-nationalisme, la violence ouverte, la terreur étatique, le sectarisme, l’injustice et la recherche de boucs émissaires. Nous sommes attaqués et nous devons nous lever et riposter! La plupart des paroles de ce disque traitent de cette lutte contre la politique par la classe ouvrière et de l’accélération de l’exploitation de cette société capitaliste.
Il fallait bien vingt-sept jets de bile pour décrire l’ambiance de délation permanente dans laquelle nous vivons. Les coupables sont faciles à trouver, les bénéficiaires de minima sociaux, les immigrés, les musulmans, les femmes au travail, les célébrissimes islamo-gauchistes, et évidemment les médias de gauche qui s’obstinent à prôner la tolérance et l’acceptation de l’autre.
Ces vingt-sept morceaux enregistrés à la vitesse de la lumière sont des indicateurs du ressentiment de ceux qui possèdent encore une âme et un cœur. Témoignant d’une passion pour la violence Hardcore des origines, et les LÄRM, DISCHARGE, PANDEMONIUM, STRAIGHT AHEAD et autres brailleurs égalitaires, SEEIN' RED sonne plus brut et incorruptible que jamais, et nous livre ce qui pourrait bien être son grand œuvre. Mais trop modestes et trop occupés à s’affairer à rétablir la justice pour l’admettre, les trois musiciens se contenteront sans doute de dire qu’il n’est que la suite logique d’une aventure commencé à l’orée d’une des décennies les plus moroses. Et quelque part, ils auront raison.
Commencer une nouvelle année en se prenant une telle décharge dans les reins n’est pas le meilleur moyen de nourrir les quelques illusions qui nous restent. Mais le temps des illusions est révolu depuis longtemps. Et s’il faut tout détruire pour reconstruire, s’il faut prôner l’anarchie pour assainir, alors nous le ferons. C’est la condition sine qua non pour continuer à se regarder dans la glace sans avoir envie de vomir.
Alors pour les « bonne année » et « meilleurs vœux », vous repasserez. Et pas vos slips.
Titres de l’album:
01. Rebels
02. Stayin' Underground
03. Too Many
04. Gegen Dreck
05. Orange Soap
06. General Strike
07. Vastgoed Maffia
08. Nightmare
09. Routine
10. Animals Killed
11. Bloed Op Dansvloer
12. How It Works
13. Wijs Gemaakt
14. Red Attack
15. Themselves
16. Politie
17. Live Free
18. Volksmenners
19. Four Decades
20. Dilemma
21. Tired Of Religion
22. Ruin Our Lives
23. Onschuld
24. New Recipy
25. Links AF
26. Bleak Future
27. Once And For All
Perso, à part leurs deux premiers albums qui sont vraiment géniaux, le reste est quelconque et prétentieux.
08/03/2025, 16:08
Tout comme Gargan, bien plus ADIPOCERE que HOLY à l'époque.HOLY étant bien trop atmo-avant-garde-mélo-musique-du-monde pour moi.Pout autant, GLOOMY GRIM et TRISTITIA ont été de très grandes révélations au mili(...)
08/03/2025, 10:09
Le catalogue était culte avec ses descriptions d'albums !!! ("la batterie va à 1000 km/h", "l'album de la maturité",...) Ma discothèque s'est constituée au début en grande partie grâce à eux.
07/03/2025, 16:48
@ Mortne2001 :J'ai maté les films que tu conseillais et que je n'avais pas encore vu (voir même entendu causer...) :- ODDITY : Mouuuais... ... ...Idée de base pas mal mais des incohérences scénaristiques qui gâche totalement t(...)
04/03/2025, 12:25
Possible qu'ils tournent, étant donné que Bobby est devenu un meme depuis quelques jours....
04/03/2025, 10:50
De mon côté, j'ai forcément découvert Holy Records avec Metallian dans les années 90. J'avais acheté le premier Septic Flesh parce que j'avais aimé la pochette. J'ai aimé la zique dans la foulée. J'aimais bien (...)
03/03/2025, 13:09
Pour moi Holy, c'était principalement Elend, groupe qui m'est toujours resté cher. Mise à part ça je n'étais pas un holy maniac hehe. Pour la distro, j'étais plus Adipo, même si je me souviens avoir passé des heures sur le(...)
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Yep, c'était le war volume III de chez SOM. De mémoire les deux autres étaient ceux de Bloodthorn/And Oceans et Bethzaida/Anata. Un peu comme à la même époque le Thorns/Emperor mais c'était chez Moonfog :)
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Leivato ne sera sans doute pas longtemps considéré comme allant à contre courant... Puisque fort d'une créativité inépuisable ce groupe crée lui-même un nouveau style.Pour l'instant ce second album est donc le manifeste d&apo(...)
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28/02/2025, 10:25
Holy Records était un label ambitieux avec une identité bien marquée, et une vision artistique large qui réunissait l'ensemble de leurs signatures. Même le style visuel se reconnaissait instantanément. C'était aussi ma distro' fran&cc(...)
27/02/2025, 20:00
Autant ils nous ont habitué à quelques pochettes bien merdiques, autant es deux dernières dont celle-ci sont magnifiques !
27/02/2025, 10:50