Qu’est ce qui fait qu’on s’intéresse à un album plutôt qu’à un autre ? Evidemment, la connaissance du groupe, de la scène, d’un ou plusieurs musiciens impliqués…Mais dans le cas d’un groupe inconnu, les raisons sont souvent plus obscures. On écoute bien sûr avant de se décider à en parler, mais certains arguments tendent à attirer l’attention des chroniqueurs les plus tête brûlée…dont je pense faire partie.
Ce second album de l’obscur projet hongrois ÉRTEKTELEN avait tout pour se faire négliger, si ce n’était pour deux détails qui ont leur importance. D’abord, cette pochette grotesque, primitive et étrange, et ensuite, cette appellation Psychedelic Black Metal qui a évidemment titillé ma curiosité. Grand fan d’avant-garde bruitiste et chaotique, je me suis donc penché sur le cas de ce projet, sans en savoir grand-chose. Pas de line-up, pas de site, juste une entrée sur le Bandcamp d’un label national, mais surtout, des formulations alléchantes, que je ne peux m’empêcher de reproduire ici :
PAS de métronome
Les premiers plans étaient des patterns de batterie, sans aucune autre musique
La batterie a été enregistrée via le micro d’un iPhone
La plupart des erreurs ont été conservées
La guitare, la basse et les synthés sont des improvisations.
Immédiatement, la curiosité est piquée au vif, et on se laisse tenter, au risque de perdre trente minutes d’existence et quelques nerfs. Après tout, les projets expérimentaux libres sont légion dans le domaine de l’extrême, et plus encore du Black Metal, l’un des sous-genres les plus réceptifs à la créativité brute. Mais entre l’imagination et sa concrétisation, il y a encore un fossé qui sépare les œuvres grotesques des travaux les plus remarquables. Et après quelques écoutes attentives, j’affirme que Reménytelen se rapproche un peu plus de la seconde catégorie, en biaisant un peu.
Car la musique proposée par ÉRTEKTELEN ne s’adresse évidemment pas à tout le monde. Elle est très atonale, rappelle parfois les VIRGIN PRUNES coincés dans un univers à la Moorcock, se montre plutôt rigide, mais épidermique, sincère, et redoutablement imprévisible. On passera évidemment sur la volonté de tout enregistrer sans vraiment réfléchir, qui donne pourtant naissance à des idées et des enchainements tout à fait digestes. L’improvisation ne découle donc pas sur un brouhaha inaudible, et si le son de batterie est en effet rachitique, il contribue à l’atmosphère étrange développée par un disque qui refuse toutes les convenances, mais qui respecte quelques règles de bienséance.
Difficile de vendre un longue-durée sans en dire trop sur son contenu, l’effet de surprise restant un facteur important. Mais les fans de SHINING pourront trouver l’expérience séduisante, tandis que les accros au BM le plus classique la conspueront de toute leur haine. Impossible de ne pas choisir un camp, et les pro/anti vont s’affronter jusqu’à la nuit tombée.
Sans aller jusqu’à parler de révélation, j’admets que les hongrois (ou le hongrois d’ailleurs…) ont réussi à m’embarquer dans leur délire, en touchant à peu près à tous les secteurs de jeu du Black Metal. On passe donc de l’Avant-garde/expérimental de premier choix au Raw Black qui écorche les oreilles (le synthé est particulièrement crispant), et de temps à autres, on a le sentiment qu’ÉRTEKTELEN pourrait incarner le VELVET UNDERGROUND du Black Metal le plus expressif, eu égard à cet ascétisme de moyens et ces dogmes qui prônent la vérité et non le maquillage de façade pour séduire le chaland.
Reste un disque unique, fait de bric et de broc, de fulgurances, de répétitions, d’approximations, de séquences assourdissantes, de cris et hurlements, et de longues digressions pas forcément progressives et plutôt itératives. On peut bien sûr détester ce genre d’exercice, mais il est tout aussi facile d’adhérer au propos, sans se montrer élitiste.
« Vanderer Of The Solar System » aurait pu être du MAGMA venant du fin fond d’un espace véhément, tandis que le final « Fuck It All In The Grand Finale » n’est rien d’autre qu’un bon gros majeur tendu à la face de la logique et des attentes.
Bref, en gros, la philosophie est la suivante : si tu n’aimes pas, on s’en tape. Si tu aimes, c’est ton problème. Un drôle de choix pour un drôle d’album.
Titres de l'album :
01. Locating Of The Cunt
02. Professors Of The Cave
03. Grandmaster Of The Fools
04. Vanderer Of The Solar System
05. Connection Between The Cunt And The Planet
06. Fuck It All In The Grand Finale
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