Troisième album pour NITRATE, le projet mélodique du bassiste Nick Hogg, originaire de Nottingham, et renouvèlement de personnel pour s’adapter aux exigences du marché. Toujours fidèle à une recette qui a fait ses preuves sur les deux premiers tomes du concept, Nick a cette fois-ci décidé de s’entourer de pointures du métier, parfaitement conscient de l’importance de cette troisième marche à franchir. Toujours estival dans ses plans de sortie, et deux ans après Open Wide, acclamé par la presse spécialisée, Nick nous propose donc cette fois encore de nous immerger dans la culture Pop 80’s, avec de fréquentes allusions aux géants du Billboard des années Reagan.
On a souvent parlé de DEF LEPPARD pour situer sa démarche, mais aussi de STARSHIP, JOURNEY, SKID ROW ou même les suédois de ROXETTE, et il semblerait que Renegade propose enfin le plus parfait équilibre entre tous ces ingrédients disparates, possédant toutefois un point commun : leur appétit de mélodies, et leur soif de refrains anthémiques dignes des sitcoms américaines d’il y a trente ans et plus.
Pour fêter ce troisième anniversaire discographique, Nick n’a pas hésité à taper dans le haut du panier. C’est ainsi qu’on le retrouve flanqué d’un nouveau chanteur, Alexander Strandell (ART NATION) s’étant emparé du micro pour le malmener de ses harangues harmoniques puissantes. Tom & James Martin (VEGA) s’occupent des guitares et des claviers, tandis que Mikey Wilson (KIMBER) s’est assis sur le siège du batteur. Avec l’increvable Alessandro Del Vecchio aux chœurs et aux nappes de synthés, et Dario Nikzad (HELL TO PLAY) à la lead, le groupe est devenu une sorte de who’s who du Rock mélodique contemporain, ce qu’on sent immédiatement en écoutant les premières pistes de l’album, qui parviennent à marier l’énergie d’un HEAT aux strates vocales glitter de DEF LEPPARD.
Aucune surprise donc sur ce troisième album, qui continue dans la lignée des deux précédents, mais qui franchit un cap de qualité et de professionnalisme. La production, parfaite et légèrement rétrograde permet à chacun de s’exprimer à son plein niveau, tandis que les compositions élaborées par le maestro Hogg sont toujours à la recherche de cette perfection AOR des années 80, quelque part entre JOURNEY et la vague mélodique nationale des SHY. Les fans de Rock joué avec délicatesse mais fermeté seront une fois de plus aux anges, sans avoir à subir la standardisation des produits estampillés Frontiers et handicapés par les productions Del Vecchio. Ne vous inquiétez donc pas de retrouver son nom au générique, puisque Nick Hogg tient toujours fermement la barre, pour diriger son navire sur les eaux du Pacifique et ainsi rallier les côtes américaines musicales.
C’est particulièrement frappant sur certains morceaux, dont le magique et délicat « Big City Lights », qui aurait été un tube incontournable dans les années 85/86. Guitare sobre mais présente, performance vocale hallucinante, mid tempo tranquille sur rage contrôlée, pour un cocktail hautement radiophonique qui aurait fait le bonheur des FM de l’époque.
Mais on ne résume évidemment pas un album à l’un de ses titres, et Renegade se présente sous la forme d’un best-of des années AOR nostalgiques. Avec un parfait compromis trouvé entre les claviers et la guitare, et un chanteur d’exception, ce troisième album vise l’immaculée conception harmonique, et finit par la trouver. Se présentant sous la forme d’un hommage au JOURNEY des grandes années, et acceptant le parallèle avec un disque comme Raised on Radio, sans négliger pour autant l’importance Californienne en matière de Hard accessible, Renegade est sans conteste le meilleur album de Nick via NITRATE, et en tout cas le plus mur, le plus pensé, le mieux dosé, et le plus à même de nous ramener dans le temps à la recherche de sensations adolescentes pas si perdues que ça.
Evidemment, si votre but est d’avoir le frisson au son d’énormes riffs béton, vous risquez d’en être pour vos frais. Même les titres les plus suggestifs désignent des chansons polies aux entournures, à la distorsion sage et à l’électricité maîtrisée, ce que prouve le très BON JOVI « Danger Zone », qu’on aurait pu trouver sous une forme plus souriante sur le séminal Slippery When Wet.
Inutile de fait de recenser tous les tubes de cet album pour en faire la promotion, puisque chaque titre a été calibré comme tel. « You Think You've Got It », roule sur le velours d’un mid tempo souligné d’un clavier discret, s’en remettant une fois encore à la voix fantastique de Strandell, tandis que « Renegade », le title-track épice un peu le repas pour oser un up tempo énergique et galvanisant.
Sinuant sans cesse entre le romantisme synthétique et la virilité électrique, NITRATE trouve son bonheur dans le compromis, et séduira à n’en point douter tous les fans de Hard mélodique et d’AOR très attachés à leurs racines. Ceux-là même qui craqueront sur le burner soft « Children Of The Lost Brigade », ou sur le sensuel et chaloupé « Alibi », totalement réminiscent des grands de l’AOR des années 80.
Evidemment, les détracteurs habituels argueront du caractère consensuel de la réalisation, et de ses difficultés à s’éloigner des sentiers battus et de son optique générale. Pourtant, les nuances sont bien là, dans la douceur de « Lay Down Your Arms », dans l’agressivité modulée de « Edge Of Surrender », et même un peu partout pour qui connaît le style et l’aime pour ce qu’il est. Ce qui n’empêchera pas NITRATE de fédérer encore une fois un public exigeant et amateur de mélodies célestes comme celle de « Take me Back », final euphotique aux couleurs un peu passées de nostalgie.
NITRATE n’est sans doute pas le renégat du Rock mélodique, mais il en est l’un de ses soldats les plus fidèles.
Titres de l’album:
01. Danger Zone
02. Renegade
03. You Think You've Got It
04. Big City Lights
05. Why Can't You Feel My Love
06. Children Of The Lost Brigade
07. Addicted
08. Alibi
09. Lay Down Your Arms
10. Edge Of Surrender
11. Take me Back
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