V’la le bordel !
C’est en gros ce que pourrait dire un fan de MASSACRE en prenant acte de la nouvelle mouture du groupe en 2021. L’accro qui en était resté au dernier grognement du groupe se souvient sans peine que le line-up était alors articulé autour des membres classiques Rick Rozz et Terry Butler, mais beaucoup de temps s’est écoulé depuis la sortie du plutôt joyeux mais anecdotique Back From Beyond et sa référence finaude au seul classique du groupe à ce jour : From Beyond. Il faut dire qu’à l’image de DEATH, l’histoire de MASSACRE n’est pas des plus simples au niveau de l’arbre généalogique. Et alors qu’on pensait une fois encore la bête au tapis, étalée pour le compte par des forces obscures, la voilà qui ressurgit des enfers Lovecraftiens…sous une forme encore différente.
Cette fois-ci, c’est Kam Lee, le fossoyeur de mélodies qui a remis la bête sur pieds, et autant dire que l’homme a su s’entourer pour l’occasion. Outre ses borborygmes, on retrouve la gravité de la basse de Mike Borders, membre fondateur ave Kam depuis 1985, mais aussi une pléiade d’invités prestigieux venus donner corps à la vision des deux précurseurs. Les guitares se partagent ainsi entre Jonny Pettersson (ASHCLOUD, BERZERKER LEGION, GODS FORSAKEN, HEADS FOR THE DEAD, HENRY KANE, HUMAN HARVEST, MONSTROUS, NATTRAVNEN, PALE KING, SYN:DROM), Scott Fairfax (MEMORIAM, BENEDICTION (live), AS THE WORLD DIES, EMOTIONLESS FUCKING SCAB, HELLFROST AND FIRE, ex-CEREBRAL FIX), et l’increvable insomniaque Rogga Johansson (BLOODGUT, DEAD SUN, DOWN AMONG THE DEAD MEN, ECHELON, EYE OF PURGATORY, FONDLECORPSE, FURNACE, GHOULHOUSE, GOD CRIES, GRISLY, HEIR CORPSE ONE, HOUSE BY THE CEMETARY, HUMANITY DELETE, JOHANSSON & SPECKMANN, LOBOTOMY DEPT, MEGASCAVENGER, et encore, je résume…), tandis que la batterie se voit maltraitée des peaux par Brynjar Helgetun (CRYPTICUS, DOMINANT, GODS FORSAKEN, JOHANSSON & SPECKMANN, JUST BEFORE DAWN, KAM LEE, LIKLUKT, THE SKELETAL).
Le guests ne sont pas en reste, et ainsi, nous avons le plaisir macabre de découvrir les participations de Marc Grewe (INSIDIOUS DISEASE), Dave Ingram (BENEDICTION), Anders Odden (CADAVER) et Pete Slate (DRUID LORD), venus prêter main forte au sextet pourtant déjà bien chargé. Enregistré par Dan Swanö et mixé par Jonny Pettersson, Resurgence a donc le son idoine pour coller aux désirs de Kam Lee, qui n’hésite pas à affirmer ses positions dans une déclaration ne laissant planer aucun doute :
Tout tourne autour de Lovecraft, n’est-ce pas ? Mais honnêtement, esthétiquement, MASSACRE avait besoin de deux choses principales pour être fidèle à son éthique. D’abord, le retour aux racines du Death Metal de tradition, avec ce son typique de la fin des années 80 et du début des années 90. Musicalement, le disque devait conserver ce style rétro nostalgique, mais aussi, revenir à l’esthétique des textes chargés d’influences fortement tirées des histoires et du mythos fictionnel de Lovecraft.
Musiciens capés, retour peaufiné dans les moindres détails, pochette chouette pour annoncer un Halloween approchant à grands pas, qu’en est-il réellement de ce quatrième album du monstre MASSACRE, qui ne doit sa légende qu’à son passé d’éclaireur morbide des années 80 et son illustration iconique d’un Death Metal pur jus sur le séminal From Beyond ? La sentence est irrévocable, et ce, après seulement quelques titres. Si Promise était une catastrophe annoncée, si Back from Beyond était sympathique mais anecdotique et même parfois gênant, Resurgence sonne exactement comme ce qu’on espérait, à savoir comme un comeback un peu foireux, soutenu par des musiciens respectés de la scène, et une passe d’armes tiède entre l’ancien et le nouveau line-up du groupe. De sa légende, MASSACRE n’a retenu que le côté passéiste de l’histoire, et offre aux fans (s’il en reste encore suffisamment) une relecture de ses propres répétitions, proposant un Death générique, classique, certes, agréable en oreilles, mais pas forcément transcendant. Rogga doit se sentir à l’aise dans cette incarnation qui ressemble à s’y méprendre à bon nombre de ses side-projects, et si les quelques samples disséminés amuseront les plus petits, la musique elle, risque d’ennuyer fortement ceux qui espéraient de MASSACRE un retour en grande forme.
Soyons clair. Ce quatrième chapitre n’est pas le plus désagréable, mais il n’est pas non plus le plus indispensable. Certains riffs parviennent même à ressusciter les émotions morbides ressenties il y a trente ans (« Book Of The Dead »), le groove impulsif est dansant et chaleureux (« Servants Of Discord »), la vitesse de croisière raisonnable et les soli assez intéressants, mais le tout sonne si anonyme que n’importe quel nom eut fait l’affaire sur la pochette.
Heureusement pour nous, Kam et Mike ont pris grand soin de ne pas s’éterniser et risquer de paraître impolis, et l’effort s’arrête lorsque la patience commence à s’épuiser. Le tout est aussi conventionnel qu’une nouveauté OSDM qui justement se réclame de groupes comme MASSACRE, Kam est toujours en voix, mais tout ça ne suffit pas, loin de là. Aussitôt écouté, aussitôt oublié, Resurgence va juste permettre deux choses à MASSACRE :
Titres de l’album:
01. Eldritch Prophecy
02. Ruins Of R’lyeh
03. The Innsmouth Strain
04. Whisperer In Darkness
05. Book Of The Dead
06. Into The Far-Off Void
07. Servants Of Discord
08. Fate Of The Elder Gods
09. Spawn Of The Succubus
10. Return Of The Corpse Grinder
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20