Où ça ? En Suède. Qui ça ? Des Suédois. Mais pourquoi faire ? Parce que.
On se demande si l’Europe est toujours constituée d’une myriade de pays, ou bien si ces pays ne sont que des satellites de la Suède, tant la production nationale bat le haut du pavé depuis une vingtaine d’années. Suède par ci, Suède par-là, attitude, prédominance, leadership, et tout le saint-frusquin. Et encore une fois, ce matin, la Suède est mise à l’honneur via l’un de ses plus vaillants représentants, le quintet WILDNESS, déjà bien connu des amateurs de Hard Rock mélodique.
WILDNESS, c’est une philosophie, une éthique, un comportement mélodique, et l’une des valeurs fondamentales du Rock suédois. Avec déjà deux longue-durée à son actif, le groupe se permet aujourd’hui de proposer un troisième tome encore plus léché que ses aînés, et évidemment prêt à conquérir le monde. Ainsi, sous couvert de traditionalisme nostalgique, WILDNESS s’offre une place de choix sur le podium des sorties de fin d’année, période durant laquelle les groupes tirent leurs plus grosses cartouches.
Si WILDNESS est un quintet dans les faits, il est surtout le vecteur d’expression de son batteur, Erik Modin, principal compositeur et producteur. Producteur, mais aussi arrangeur, mixeur et responsable du mastering, des responsabilités écrasantes pour un musicien lambda, mais que le batteur endosse avec une facilité déconcertante. Et alors que le petit monde du Hard mélodique peine encore à se remettre du chef d’œuvre Ultimate Demise, Erik enfonce le clou avec dix nouvelles compositions, se situant quelque part entre l’hégémonie hédoniste des eighties et la confiance harmonique aveugle des années 2000.
Et c’est avec joie que nous retrouvons Erik Forsberg (chant), Marcus Sjösund (basse), Adam Holmström & Pontus Sköld (guitares), lieutenants de ce batteur à l’inspiration intarissable, qui en une poignée de chansons parvient encore une fois à nous entraîner dans son monde, en réminiscence des stars du Billboard des années 80. Resurrection n’en est pas une évidemment, puisque le groupe n’est pas mort, mais plutôt un réveil après deux ans d’absence, une plaie COVID encore ouverte, et des tournées annulées à tour de bras. Un réveil en fanfare pour garder les yeux ouverts dès la sonnerie du réveil, une sorte de douche agréable qui stimule le corps et l’esprit. Et encore une fois, les fans du groupe le retrouveront en grande forme, et toujours aussi séduisant.
Après avoir foulé la scène des festivals, et avoir ouvert pour des artistes comme DOKKEN, H.E.A.T, DEE SNIDER, CRASHDÏET, DRAGONFORCE, ARCH ENEMY, WARRANT ou encore VIXEN, WILDNESS est devenu une machine à mélodies bien rodée, une usine à harmonies au rendement optimal, et ce nouveau répertoire est là pour prouver qu’Erik n’a pas perdu la main, traduisant parfois son idiome natal en reformatage du TOTO le plus historique (« Best Of Me », qui a de faux-airs de « Mr Friendly »).
Entre énergie débridée et amour de la chose bien faite, WILDNESS truffe de petits arrangements sa musique, livre un travail impeccable, et une partition immaculée. Aussi jumpy qu’il n’est bouncy, aussi romantique qu’il n’est énergique, Resurrection est un précis à l’usage des spécialistes de la question Hard-Rock scandinave, et quelque part, une nouvelle borne sur le chemin de la perfection dans la domination. On reste le sourire béat pendant près de cinquante minutes, avec des dents blanches reflétant la lumière, et le derrière s’agitant dans tous les sens sur la chaise (« The Final Fantasy »). Et n’espérez pas pouvoir rester de marbre face à cette démonstration de style : dès « Nightmare », l’envoutement est total, les claviers d’époque, et l’aventure passionnante.
De l’AOR au Hard velu, WILDNESS se la joue une fois encore sauvage de salon, avec un comportement éduqué et des manières de circonstance. Des manières qui obligent un compositeur à aller chercher le meilleur de lui-même, pour satisfaire une fanbase exigeante, l’apanage de tous les artistes hors-normes. Et un, et deux, et trois, et quatre, le tracklisting passe et jamais les rêves ne trépassent, entre bande-originale de série B US de 1987 (« Release The Beast »), et la roucoulade synthétique à la FOREIGNER (« Lonely Girl »).
Le résultat final, évidemment bluffant, n’est pas surprenant. WILDNESS est l’un des groupes les plus talentueux de sa génération, et se permet même de défier les NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, leur donnant une belle leçon de passéisme remis au goût du jour.
En étant totalement honnête, ce troisième album puise sa substance dans le passé, et s’abreuve de mélodies déjà largement éprouvées. Mais on ne peut pas s’empêcher de craquer pour ces chœurs omniprésents, pour ces guitares mordantes, et pour ces refrains anthémiques à reprendre à pleins poumons en live. La copie est à ce point parfaite qu’on pourrait se croire projeté dans le temps, où le moindre solo semble émerger d’une époque lointaine où l’AOR était la norme commerciale la plus respectée.
En bon rats des charts, WILDNESS aligne les tubes plus vintage que nature (« Fading Sun » et « Dawn Of Forever », les deux visages d’un même groupe, entre SURVIVOR et EUROPE) et parvient une fois encore à distancier la concurrence pour la laisser très loin derrière. La tête dans les étoiles, le cœur battant la chamade, le coucher de soleil suédois continue de briser les cœurs et de fasciner le reste de l’Europe, bien à la peine quand il s’agit de se souvenir d’avant-hier.
Titres de l’album :
01. Nightmare
02. Release The Beast
03. Tragedy
04. Love Resurrection
05. Best Of Me
06. The Final Fantasy
07. Lonely Girl
08. The One And Only
09. Fading Sun
10. Dawn Of Forever
11. Eternity Will Never Fall
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