Resurrection

Wildness

21/10/2022

Frontiers Records

Où ça ? En Suède. Qui ça ? Des Suédois. Mais pourquoi faire ? Parce que.

On se demande si l’Europe est toujours constituée d’une myriade de pays, ou bien si ces pays ne sont que des satellites de la Suède, tant la production nationale bat le haut du pavé depuis une vingtaine d’années. Suède par ci, Suède par-là, attitude, prédominance, leadership, et tout le saint-frusquin. Et encore une fois, ce matin, la Suède est mise à l’honneur via l’un de ses plus vaillants représentants, le quintet WILDNESS, déjà bien connu des amateurs de Hard Rock mélodique.

WILDNESS, c’est une philosophie, une éthique, un comportement mélodique, et l’une des valeurs fondamentales du Rock suédois. Avec déjà deux longue-durée à son actif, le groupe se permet aujourd’hui de proposer un troisième tome encore plus léché que ses aînés, et évidemment prêt à conquérir le monde. Ainsi, sous couvert de traditionalisme nostalgique, WILDNESS s’offre une place de choix sur le podium des sorties de fin d’année, période durant laquelle les groupes tirent leurs plus grosses cartouches.

Si WILDNESS est un quintet dans les faits, il est surtout le vecteur d’expression de son batteur, Erik Modin, principal compositeur et producteur. Producteur, mais aussi arrangeur, mixeur et responsable du mastering, des responsabilités écrasantes pour un musicien lambda, mais que le batteur endosse avec une facilité déconcertante. Et alors que le petit monde du Hard mélodique peine encore à se remettre du chef d’œuvre Ultimate Demise, Erik enfonce le clou avec dix nouvelles compositions, se situant quelque part entre l’hégémonie hédoniste des eighties et la confiance harmonique aveugle des années 2000.

Et c’est avec joie que nous retrouvons Erik Forsberg (chant), Marcus Sjösund (basse), Adam Holmström & Pontus Sköld (guitares), lieutenants de ce batteur à l’inspiration intarissable, qui en une poignée de chansons parvient encore une fois à nous entraîner dans son monde, en réminiscence des stars du Billboard des années 80. Resurrection n’en est pas une évidemment, puisque le groupe n’est pas mort, mais plutôt un réveil après deux ans d’absence, une plaie COVID encore ouverte, et des tournées annulées à tour de bras. Un réveil en fanfare pour garder les yeux ouverts dès la sonnerie du réveil, une sorte de douche agréable qui stimule le corps et l’esprit. Et encore une fois, les fans du groupe le retrouveront en grande forme, et toujours aussi séduisant.

Après avoir foulé la scène des festivals, et avoir ouvert pour des artistes comme DOKKEN, H.E.A.T, DEE SNIDER, CRASHDÏET, DRAGONFORCE, ARCH ENEMY, WARRANT ou encore VIXEN, WILDNESS est devenu une machine à mélodies bien rodée, une usine à harmonies au rendement optimal, et ce nouveau répertoire est là pour prouver qu’Erik n’a pas perdu la main, traduisant parfois son idiome natal en reformatage du TOTO le plus historique (« Best Of Me », qui a de faux-airs de « Mr Friendly »).

Entre énergie débridée et amour de la chose bien faite, WILDNESS truffe de petits arrangements sa musique, livre un travail impeccable, et une partition immaculée. Aussi jumpy qu’il n’est bouncy, aussi romantique qu’il n’est énergique, Resurrection est un précis à l’usage des spécialistes de la question Hard-Rock scandinave, et quelque part, une nouvelle borne sur le chemin de la perfection dans la domination. On reste le sourire béat pendant près de cinquante minutes, avec des dents blanches reflétant la lumière, et le derrière s’agitant dans tous les sens sur la chaise (« The Final Fantasy »). Et n’espérez pas pouvoir rester de marbre face à cette démonstration de style : dès « Nightmare », l’envoutement est total, les claviers d’époque, et l’aventure passionnante.

De l’AOR au Hard velu, WILDNESS se la joue une fois encore sauvage de salon, avec un comportement éduqué et des manières de circonstance. Des manières qui obligent un compositeur à aller chercher le meilleur de lui-même, pour satisfaire une fanbase exigeante, l’apanage de tous les artistes hors-normes. Et un, et deux, et trois, et quatre, le tracklisting passe et jamais les rêves ne trépassent, entre bande-originale de série B US de 1987 (« Release The Beast »), et la roucoulade synthétique à la FOREIGNER (« Lonely Girl »).

Le résultat final, évidemment bluffant, n’est pas surprenant. WILDNESS est l’un des groupes les plus talentueux de sa génération, et se permet même de défier les NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, leur donnant une belle leçon de passéisme remis au goût du jour.

En étant totalement honnête, ce troisième album puise sa substance dans le passé, et s’abreuve de mélodies déjà largement éprouvées. Mais on ne peut pas s’empêcher de craquer pour ces chœurs omniprésents, pour ces guitares mordantes, et pour ces refrains anthémiques à reprendre à pleins poumons en live. La copie est à ce point parfaite qu’on pourrait se croire projeté dans le temps, où le moindre solo semble émerger d’une époque lointaine où l’AOR était la norme commerciale la plus respectée.

En bon rats des charts, WILDNESS aligne les tubes plus vintage que nature (« Fading Sun » et « Dawn Of Forever », les deux visages d’un même groupe, entre SURVIVOR et EUROPE) et parvient une fois encore à distancier la concurrence pour la laisser très loin derrière. La tête dans les étoiles, le cœur battant la chamade, le coucher de soleil suédois continue de briser les cœurs et de fasciner le reste de l’Europe, bien à la peine quand il s’agit de se souvenir d’avant-hier.  

 

         

Titres de l’album :

01. Nightmare

02. Release The Beast

03. Tragedy

04. Love Resurrection

05. Best Of Me

06. The Final Fantasy

07. Lonely Girl

08. The One And Only

09. Fading Sun

10. Dawn Of Forever

11. Eternity Will Never Fall


Facebook officiel


par mortne2001 le 02/10/2022 à 18:26
90 %    661
Derniers articles

1000Mods + Frenzee

RBD 24/03/2025

Live Report

Datcha Mandala

mortne2001 22/03/2025

Live Report

Wishbone Ash

mortne2001 18/03/2025

Live Report

Peter Hook and the Light

RBD 14/03/2025

Live Report

Fanzinat - Projection du Documentaire

mortne2001 23/02/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : HOLY RECORDS

Jus de cadavre 23/02/2025

Vidéos

Obscura + Gorod + Skeletal Remains

RBD 17/02/2025

Live Report

Doom, Rock'n'Roll & Vin rouge

Simony 10/02/2025

Interview

Voyage au centre de la scène : le tape-trading

Jus de cadavre 09/02/2025

Vidéos

Carcass + Brujeria + Rotten Sound

Mold_Putrefaction 28/01/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Ivan Grozny

Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.

26/03/2025, 13:37

MorbidOM

Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)

26/03/2025, 11:24

Humungus

Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.

26/03/2025, 08:33

Gargan

Boycott de ces deux festivals. La bêtise ambiante fait de l'alpinisme, toujours en quête de nouveaux sommets.

26/03/2025, 07:52

Buck Dancer

C'est possible pour Vektor, en tout cas ils ont partagé un split EP ensembleIl n'y a que moi qui pense à Behemoth sur les deux morceaux en écoute ? 

25/03/2025, 09:21

Ivan Grozny

Cryptosis, c'est bien le groupe qui ouvrait pour Vektor lors de leur dernière tournée ou je confonds ?

24/03/2025, 19:45

LeMoustre

Commande en cours. Obligé tellement l'album précèdent est bon. 

24/03/2025, 13:33

Tranbite

J’aime bcp Doom on skies

24/03/2025, 08:45

Humungus

Vous le croyez ou pas, mais je n'ai jamais entendu causer de ce groupe...Au vu des deux critiques dithyrambiques, je vais donc forcément me pencher sur la chose... ... ...

23/03/2025, 06:33

totoro

S'il remonte un groupe qui reprend le style de Katatonia jusqu'à "Last Fair Deal Gone Down", je suis alors enthousiaste au-delà du raisonnable ! Affaire à suivre !

22/03/2025, 14:51

Laurent

Très belle affiche pour adeptes de metal extrême 

22/03/2025, 07:17

test

test

21/03/2025, 13:13

RBD

Il manquerait une petite chose à cette sélection si je ne signalais que Sindre Nedland, le chanteur d'In Vain, est décédé le 2 mars 2025. Il avait 40 ans.C'était un remplaçant qui avait assuré les concerts depuis l'&eac(...)

20/03/2025, 22:09

Jus de cadavre

Oui, tant que ça ne chambarde rien chez Bloodbath, pas de souci.

19/03/2025, 09:14

Gargan

Merci pour ce report, qui rend très bien compte de ce moment hors du temps. J’avoue qu’une setlist uniquement composée de titres d’argus ne m’aurait pas déplu (comme au courts of chaos de l’an passé si je ne me trompe pas) mais c’est(...)

18/03/2025, 21:35

RBD

On a connu des ruptures plus violentes...  J'ai l'impression qu'il faut comprendre qu'il va lancer sa propre formation pour reprendre de vieux titres de Kakatonia (pardon, c'était trop tentant et je ne le pense pas vraiment) voire approfondir leur style. Ce se(...)

18/03/2025, 20:21

LeMoustre

Sans Sy Keeler le groupe a perdu son identite

17/03/2025, 07:56

RBD

C'est le groupe du chanteur de feu Paean. Il faut que j'essaie l'album de 2022.

15/03/2025, 15:41

DPD

Franchement Alcest mérite mieux qu'un de ces énièmes groupes de post-rock ou post-metal à la con ou tout est recraché.

15/03/2025, 11:50

Tourista

Korsakov ?? Comme le groupe Néerlandais ?   Choix original.

15/03/2025, 08:31