Voici un nouveau venu sur la scène Thrash espagnole, un espoir qui visiblement a de grandes ambitions, puisqu’il n’est même pas passé par la case démo ou EP avant de sortir son premier longue-durée. Belle confiance en son répertoire donc pour RETADOR, qui avec cet éponyme introductif compte bien se faire une place à la fournaise Thrash européenne. Fondé en 2020, ce quatuor (Migueli - basse, Juan Jolocaust - batterie, Rolo - guitare et Jofre - guitare/chant) propose donc ses services à tous les amateurs de violence maîtrisée et de mélodies malmenées. Et en découvrant cette nouvelle montagne par la face nord de « Retador », hymne parmi les hymnes, on se dit qu’elle ne risque pas d’accoucher d’une souris.
RETADOR est donc aussi classique qu’un combo rétro-Thrash peut l’être. Une franchise rythmique, une science des riffs formels, des soli très intéressants, pour une dizaine de compositions fraîches. Entre ultraviolence rythmique et séduction harmonique, le quatuor de Malaga navigue avec aisance, et nous foudroie de son énergie. Visiblement prêts à défier la première division espagnole, RETADOR ne se pose pas de question inutile, mais sait utiliser tous les ingrédients à sa disposition pour préparer un plat plutôt relevé.
Entre Heavy vraiment corsé, accroches en syncopes et petites fantaisies de cordes, Retador impose sa patte, et rappelle une version plus masculine des magnifiques DETENTE, la voix de sorcière de Jofre rappelant méchamment les timbres féminins les plus hystériques de la scène. Tempo variable mais souvent véloce, explosions de haine, breaks écrasants appuyés par des chœurs convaincants, la formule est d’usage, mais fonctionne à plein régime. D’ailleurs, « La Venda » ne nous laisse d’autre choix que de nous soumettre à cette volonté de brutalité fluide, choix que nous acceptons avec délice tant la torture est agréable.
Evidemment, l’originalité n’est pas de mise, comme dans quatre-vingt-quinze pour cent de la production Thrash actuelle. On peut presque anticiper les plans tant ils sont traditionnels, mais la folie de l’ensemble, cette façon débridée d’aborder la brutalité instrumentale, cette basse coulée et ronde et ces cris de belette en langue natale font de ce premier album un gros uppercut dans ta face de rat, laissant quelques dents au sol, qu’aurait pu compter un LAAZ ROCKIT des années 90.
Speed, Thrash, Power, Thrashcore, tout est passé en revue avec brio, mais l’allant ne connaît aucun ralentissement, comme si ce premier album était une course contre la montre récompensant le groupe le plus persuasif. « Títeres » nous ramène sur les traces de la scène Power Metal allemande des années 80, avec ces chœurs d’arrière-plan scandés comme des leitmotivs, et la production, incroyablement effective, permet de distinguer toutes les idées sans avoir à tendre l’oreille.
On appréciera aussi les capacités en terrain plus lourd, propice à des ambiances plus tamisées (« Violencia », hargneux comme du HOLY MOSES), mais les interventions les plus crues font aussi partie des bonnes surprises de cet album. Le turbo-nucléaire « Deseo de Matar » lâche les blasts avant de stabiliser son rythme tout en restant salement catchy, et si les thèmes abordés sont classiques (violence de la société, injustices, dérives policières, totalitarisme...), le rendu possède cette folie qui fait les excellents premiers jets.
Doués techniquement, mais modestes dans la forme, les RETADOR nous présentent donc un travail impeccable, certes encore un peu timide dans la traduction de la nostalgie, mais diablement efficace et à cheval entre la fluidité ibère et le radicalisme en vogue outre-Rhin dans les années 80.
Des digressions plus structurées (« Juicio Final » qui n’est pas sans évoquer le grand TESTAMENT fugacement avant de partir en vrille), pour un final à la hauteur des attentes (« B52 »), et un bilan largement positif pour ces sympathiques espagnols, promis à une belle carrière pour peu qu’ils développent leur propre singularité.
Un album à l’aise dans la discographie Xtreem Music, toujours prompt à découvrir la nouveauté à placer en tête de gondole, quelques réminiscences SLAYER, pour une dizaine de brulots incendiaires. RETADOR incarne donc un challenger sérieux, dont les mouvements rapides et agiles peuvent déstabiliser certains cadors.
Titres de l’album :
01. Retador
02. La Venda
03. Furia
04. Títeres
05. Violencia
06. Ton 618
07. Deseo de Matar
08. Corrupción
09. Juicio Final
10. B52
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09