Par un mardi ensoleillé, pouvait-on rêver mieux qu’un nouveau projet Black/Death norvégien ? Nous sommes d’accord, d’autant plus que ledit projet n’est pas n’importe lequel. Un nouveau supergroupe dans le ciel sombre du Black Metal à l’ancienne avec quatre musiciens capés, qui connaissent non seulement l’air (qui est de plus en plus frais), mais aussi la chanson.
Jugez du peu : L.J. Balvaz (BALVAZ, CADAVER, DISGUSTING), K.B. Fletcher (DISGUSTING), Frost (SATYRICON, 1349) et Anders Odden (CADAVER, ORDER, SATYRICON live), la crème de la crème de la nuit, pour un premier album qui trahit évidemment ces influences originelles que DARKTHRONE a honorées de son vivant. Mais comme le précise la bio succincte fournie par le label Darkness Shall Rise, ULVEHUNGER est tout sauf une copie carbone. Une copie peut-être, mais ni définitive ni absolue. Envisageons donc le tout comme un hommage à cette scène du nord qui depuis l’orée des années 90 n’a cessé de nous fasciner.
ULVEHUNGER est donc la somme de ses talents individuels, et entre la guitare acide et pernicieuse de K.B. Fletcher et la frappe mythique de Frost, le concept survole les débats, et en remontre à cette génération old-school qui ne recule devant rien pour sonner comme ses aînés. Sauf que ses aînés justement étaient là bien avant eux, et savent toujours faire bouillir la marmite. Sorte de melting-pot géant fusionnant l’esprit guerrier de MARDUK et 1349, le vice suintant de MAYHEM, l’ascétisme puriste de DARKTHRONE et la grandiloquence en surimpression de SATYRICON, Retaliation est une contre-attaque de l’arrière-garde, et d’une puissance non négligeable.
Mais loin de la guerre éclair de vieux soldats sur leur dernier champ de bataille, ce premier album a des airs de cure de rajeunissement au gaz moutarde, comme le prouve le très effectif et accrocheur « Forces of Doom ». Syncopes aguicheuses, refrain qu’on retient, agressivité maîtrisée, un véritable tour de force qui n’a pas besoin de se raccrocher au passé pour exister. D’ailleurs, le ventre de l’album est digne d’une série d’abdos bien raides, et ne traîne pas la patte. Conscient de l’enjeu, mais l’abordant avec un certain détachement, ULVEHUNGER se contente de faire ce que ses membres savent faire de mieux, booster un Black d’obédience classique d’un Death revanchard et insistant, pour produire un effet constant et durable sur l’organisme.
Mis à rude épreuve par les charges les plus virulentes. Il en faut dans le bide pour encaisser le lapidaire « Declaration of War », aussi traditionnel que le MARDUK période Legion, mais aussi perfide que son pendant Mortuus. Mais loin des comparaisons qui finalement peinent à mesurer l’aire de la zone détruite, Retaliation s’apparente à une vengeance des anciens qui en ont plus qu’assez qu’on pille leur back catalogue sans demander la permission.
Solide, stable et persuasif, ce premier album est évidemment pro de bout en bout. Enregistré au Tomb Studio (ORDER, WITCH CLUB SATAN) et produit par Anders Odden, avec un mastering de Patrick W. Engel au studio Temple Of Disharmony, il fait trembler les pavillons et fait se dresser les nôtres de ses secousses mortelles et de son ambiance paradoxalement aussi torride qu’elle n’est glaciale. On a beau connaître les tenants et aboutissants depuis des décennies, on se laisse emporter par ce tourbillon de méchanceté crasse, qui trempe les guitares dans le fiel, tout en tartinant les mélodies d’un miel létal.
Les quarante minutes de combat passent donc comme dans une blitzkrieg, et inutile de compter sur la solidité de votre ligne Maginot ; les soldats pénètrent vos lignes avec une aisance confondante, allant même jusqu’à vous rallier à leur cause d’un diablotin « The Mighty Pentagram ».
Là est donc le secret d’une formation déjà historique sur le papier, mais validée par un instrumental inattaquable. Avec ses fréquents clins d’œil à l’époque HELLHAMMER/BATHORY, ses emprunts au vocabulaire norvégien de l’ère 1991/1994, et ses soli mélodiques très travaillés, Retaliation séduit, hypnotise, et pulvérise, pour mieux brûler le no man’s land qui sépare le camp ennemi du camp…ennemi.
Et si « Desecrator » en entame choisit de jouer le Black/Thrash transcendé des blasts toujours efficaces de Frost, si « Sacrifice » aurait pu se retrouver sur l’un des Jubileum de BATHORY, « Consumed by Hate » s’écarte de cette route bien tracée pour semer les graines de la discorde, achevant de saluer la virtuosité d’un des batteurs les plus respectés du milieu.
Parce qu’il est bien joli de bomber le torse en exhibant son CV, encore faut-il prouver qu’on a encore les capacités à faire transpirer. Et ce sont les grandes eaux qui coulent de notre front lorsque les riffs les plus redondants nous mettent au diapason, alors que nos pieds s’agitent au contact d’une air double grosse caisse poussant sur le carrelage.
ULVEHUNGER n’a donc pas l’intention d’être une simple anecdote plaisante, mais revendique son statut de groupe à part entière. Après une réussite pareille, impossible de ne pas attendre une suite, qui permettra de digérer les premiers échos pour se projeter vers l’avenir. Un avenir évidemment aussi sombre qu’une nuit norvégienne, lorsque les musiciens fardés de blanc et de noir rentrent chez eux après une dure journée dans la forêt.
Titres de l’album :
01. Desecrator
02. Sacrifice
03. Leave Them in Disgrace
04. Consumed by Hate
05. Castle of Blood
06. Forces of Doom
07. Declaration of War
08. Rise From the Shadows
09. The Mighty Pentagram
10. Covenant of Pestilence
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