Le conducteur solitaire était en fait deux, et pas des moindres. Toujours à l’affut d’une bonne affaire, Serafino a une fois encore accouché d’un projet prometteur sur le papier, mais qui exigeait une confirmation musicale. Après tout, aligner les noms fameux ne suffit pas à faire un bon disque, et la présence de stars interplanétaires ne garantit pas une excitation artistique qui semble pourtant logique. Frontiers a déjà prouvé par le passé que sa recette s’engluait parfois dans les crises d’ego ingérables, alors autant faire preuve de méfiance au moment de juger de la pertinence de ce nouveau duo.
Après s’être acoquiné avec George Lynch, Michael Sweet s’accouple avec le bras très droit de l’armada Frontiers, ce cher Alessandro Del Vecchio, couteau suisse qui ne dort jamais, mais dont la lame est toujours affutée. Pour peu que la tâche qui lui soit confiée ait un réel potentiel. Le point de départ de cette collaboration est une fois encore un heureux hasard. Serafino, en manque de gros coup, avait poliment demandé à son partenaire de composer un titre prévu pour être chanté par une bonne partie de la famille Frontiers. Après avoir contacté Sweet, les deux hommes sont restés en lien, le chanteur de STRYPER ayant fait part de son envie de pousser l’effort jusqu’à un album complet avec son confrère italien.
Trop heureux d’obliger et d’ainsi travailler avec l’une des plus belles voix du circuit, Alessandro s’est mis à coucher ses idées sur partition, avant de les partager avec le guitariste/chanteur américain. Emballé par le brouillon, Michael s’est ainsi lancé corps et âme dans un projet qui lui permettait de dévoiler une autre facette de son talent et une autre portion de sa passion. Le prosélyte chrétien s’est ainsi exprimé en ces mots :
J’ai toujours été un fan de Metal, mais ce que j’aime le plus dans ce style, c’est son côté « chanson ». Des chansons qui vous touchent, corps et âme, du genre de celles que les groupes des seventies et des eighties composaient. Je suis fier de pouvoir dire que j’ai autant écouté IRON MAIDEN et JUDAS PRIEST que LOVERBOY, TOTO, FOREIGNER ou JOURNEY, parmi tant d’autres. C’est ce qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Quelqu’un aux goûts diversifiés.
De l’autre côté, Del Vecchio ne se plaint pas non plus de ce travail à quatre mains, d’autant qu’étonnamment, le leader de STRYPER l’a laissé jouer toutes les parties de guitare, chose à laquelle l’italien n’est pas habitué. Et pourtant il s’en sort à merveille, et si le style proposé est aussi classique qu’un rétro-FM à tendance West-Coast durcie, la passion et l’émotion qui se dégagent de ce disque en font l’une des meilleures surprises du mois.
Si Sweet du temps de STRYPER n’hésitait pas à tremper sa plume dans la mélasse pour produire des ballades sirupeuses, SOLEDRIVER se tient éloigné de cet excès de glucose, pour s’intéresser à la Californie soft des années 86/88. Et je ne cache pas mon plaisir de pouvoir savourer la voix de Michael dans un contexte plus purement AOR, genre qui sied à merveille à son timbre pur et puissant.
L’alchimie entre les deux musiciens est palpable dès l’entame « Rise Again ». Alessandro a élaboré un répertoire qui convient parfaitement à son chanteur, et les titres, bien que formels, ne manquent ni de panache ni de puissance, comme si le TOTO de Tambu rencontrait le JOURNEY d’Arrival. On se régale donc, d’autant qu’une fois de plus, les mélodies magiques de l’italien sont à même de séduire tous les fans d‘un Hard-Rock souple, aux contours délicats, mais aux formes charnues.
On se demande à quel moment l’inévitable mannequin sexy va sortir des enceintes pour aller s’allonger sur le capot d’une Porsche, déliant ses jambes dans un ballet de séduction bien connu des amateurs de MTV. Pour autant, inutile d’espérer un faux best-of des tubes Billboard que le Hard-Rock a imposés à la fin des années 80. SOLEDRIVER n’est ni WHITESNAKE, ni WHITE LION, ni POISON, mais bien un projet unique et viable, et à l’aise dans son époque nostalgique. Les claviers discrets en parfum d’orgue Hammond des seventies, les poussées angéliques de Sweet, plus en voix que jamais, et la science exacte des arrangements de Del Vecchio font de ce Return Me To Light une belle réussite, même si parfois, un ou deux titres plus génériques rappellent les travers de l’italien qui a tendance à uniformiser sa production pour la rendre trop généraliste.
Mais en tombant sur une petite perle comme « Eternal Flame », on excuse les quelques facilités et moments de pilotage automatique. Des hits, encore des hits, des classiques en devenir, pour un cheminement logique des années 70 à aujourd’hui.
Plus aéré que nombre d’autres projets Frontiers plus ambitieux, SOLEDRIVER incarne la quintessence d’une collaboration sincère, et renforcée par la frappe fluide et épurée de Michele Sanna.
Je suis très honoré de faire équipe avec Michael, car nous partageons cet amour des albums qui sonnent bien, et parce que nous sommes deux musiciens qui s’investissent toujours à cent pour cent. Je suis sûr que vous finirez par chantonner ou siffloter en écoutant cet album.
Et le bonhomme a raison. L’énergie développée, la sincérité en mélodies majeures, et quelques montées en puissance plus purement Rock (« To Be Saved », irrésistible) transforment ce simple projet annexe en album incontournable de cette fin d’année 2023. Juste ce qu’il faut, pas trop de rab pour ne pas écœurer, et puis des souvenirs ensoleillés plein la tête (« Soul Inside ») et des amours jaunies par le temps qui passe (« Wounded »).
Del Vecchio et Sweet peuvent se montrer fiers de leur bébé, qui affiche une santé de tous les diables. Ou plutôt de tous les saints, pardon Michael.
Titres de l’album:
01. Rise Again
02. Anymore
03. Pieces Of Forever
04. Hope’s Holding You
05. Spinning Wheel
06. Out Of The Dark
07. Eternal Flame
08. To Be Saved
09. Return Me To Light
10. Soul Inside
11. Wounded
Alessandro Del Vecchio Facebook
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