Le modernisme et l’ouverture, sont des concepts plutôt surfaits ne croyez-vous pas ? Tiens, prenez notre nouveau gouvernement. On nous promettait du renouveau, et finalement, on se retrouve à faire du presque neuf avec du carrément vieux.
Alors moi, je veux bien admettre le progrès et la mode comme philosophies d’évolution inévitable, mais après-tout le protectionnisme et l’approche rétrograde ont du bon.
Tiens, ils vous évitent même de sales déconvenues, et surtout, la désagréable illusion d’avoir perdu le fil en route et d’être complètement dépassé. Car on n’est jamais dépassé lorsqu’on n’est jamais passé, et qu’on évite l’écueil de l’avancée à tout prix, au risque de conchier ce qu’on a vénéré la veille.
C’est certainement l’optique que doivent respecter ces Américains brutaux, qui préfèrent se concentrer sur une musique extrême telle qu’on la pratiquait il y a vingt ou trente ans, plutôt que de verser dans le Néo-Thrash ou le Deathcore de bon aloi commercialement, mais assez stériles et déjà obsolètes dans les faits.
De fait, du Thrash, du Death, mais ceux des fondements, des 80’s et du début des 90’s et rien d’autre. Ringard ?
Pas tant que ça. Honnête dirais-je. Et salement corsé dans le fond et la forme.
HELLCANNON nous vient donc de Buffalo, dans l’état de New-York, ville qui les a vus naître aux alentours de décembre 2008, et qui depuis suit avec une certaine fierté leur parcours honnête et sans concessions. Quatuor assemblé de Ryan Fiorita (chant/guitare), Jim Nickles (guitare), Joe Leising (basse) et Marcus London (batterie), HELLCANNON peut s’enorgueillir d’une discographie assez conséquente, et d’un parcours live sans tâche.
Trois longue durée (Infected With Violence en 2010 et Terminal en 2014, en sus de ce petit dernier), un EP (Soothsayer) et une démo initiale (Raiders of the Waste, 2009), ainsi qu’une poignée de singles, les américains sont plutôt prolifiques, mais ne parlent jamais sans rien dire. Ainsi, chacune de leur sortie est un pas de plus vers la perfection qu’ils semblent viser, à savoir jouer un Thrash à forte connotation Death qui trouve son inspiration dans les modèles établis à la fin des années 80. Et en trouvant un équilibre parfait entre la vélocité du Thrash et la crudité du Death, ils nous offrent un tableau assez séduisant de l’extrême nostalgique, de celui qui agite nos pavillons depuis quelques années déjà en faisant appel au ressenti le plus primal.
Et loin de se contenter de singer SEPULTURA, IMMOLATION ou MORBID ANGEL, Return To The Wasteland propose sa propre vision des choses et nous dépeint un panorama assez désolé, détruit à grands coups de rythmiques puissantes et de riffs assassins. Classique ?
Oui, mais joué et incarné avec conviction, avec toutefois quelques poussées de violence assez patentes, qui relancent constamment une écoute qui ne saurait se satisfaire d’un succédané de brutalité instrumentale déjà usée avant d’avoir été tissée.
Enregistré et produit par Jim Nickles aux Shredly Studios et couvert par un superbe artwork vintage de Raul Gonzales, Return To The Wasteland joue la variété dans l’outrance, et se permet des allusions changeantes aux différents courants de l’underground métallique d’il y a deux décennies. En choisissant la voie d’un Death/Thrash barbare mais pas dénué de nuances, les originaires de Buffalo se distinguent de la masse grouillante de nostalgiques du riff acéré, et tanguent en permanence entre les vagues Thrash et Death, sur lesquelles ils surfent avec un brio incontestable.
Ils s’autorisent parfois quelques déviances plutôt sautillantes, comme sur ce « Road Warriors » qui joue les MOTORHEAD de la galaxie VENOM/RAVEN, avec son beat guilleret et ses riffs qui sentent bon le SODOM le plus paillard et germanique.
Mais ne vous y fiez pas, leur but reste de détruire toute résistance de votre part et de vous faire perdre pied dans un ballet outrancier de Thrash affolé, manipulé de touches Death prononcées, sans jamais verser dans le chaos désorganisé ou l’orgie de blasts stérile.
Musicalement, l’affaire tourne très rond, comme un vieux vinyle retrouvé dans le fond d’un tiroir à l’abandon, qui soudain revient à la vie grâce à la passion.
Les hits de l’impossible s’accumulent, et de « Warhaze » et son intro inquiétante et désertique à « For Those Who Have Betrayed Us » et son message franc et tout sauf mystique, les allusions à KREATOR, à l’early CANNIBAL CORPSE/DEICIDE se multiplient, sans jamais verser dans le plagiat ou l’hommage trop révérencieux.
Les quatre instrumentistes savent jouer, c’est indéniable, et se montrent parfois suffisamment audacieux pour que leur troisième album se place sous des cieux un peu moins ombrageux. On pourrait d’ailleurs les rapprocher des TOXIC HOLOCAUST pour cette façon d’aborder le Death/Thrash d’une mentalité Punk assez crue (« Day of Demise »), ou d’un DEPREMACY pour cette assombrissement Black d’un Thrash vraiment puissant (« Blood Moon Rising », riffs massifs pour construction en évolution presque progressive).
Ils savent en outre instaurer un climat qui ne perd pas de temps pour vous agresser (« Gate Between Realms », à l’intro explosive et au mid tempo incisif s’écrasant sur un Death lent et maladif), et profiter de chaque minute consacrée pour passer en revue toutes les armes utilisées (« For Those Who Have Betrayed Us », qui sonne comme un beau crossover entre KREATOR et MASSACRE).
En gros comme en détail, un survol de quelques décennies de violence musicale, qui évite de verser dans les poncifs et d’approcher les extrêmes pour ne pas sombrer dans l’auto-parodie.
Bien sûr, les plus exigeants vous diront que tel riff a été piqué à Jeff Hanneman ou Mille Petrozza et que telle rythmique sent bon le duo Butler/Andrews, et que de manière générale, Return To The Wasteland recycle des plans déjà entendus, mais l’investissement du quatuor et son besoin permanent d’ouverture confère à ce troisième album une aura particulière, comme un métissage underground à l’équilibre assez parfait.
Mais chacun y trouvera son compte ou pas, et il n’y a aucun mal à se servir des meilleurs trucs des magiciens du Metal d’antan. Ce que les HELLCANNON ont parfaitement compris, afin de tirer à boulet rouges de leur enfer sur des fans qui savourent l’attaque à rebours.
Alors de là, le modernisme voyez-vous…On s’en fout !
Titres de l'album:
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24