En faisant un petit effort de mémoire (ou en remontant gravement le fil d’actualité des chroniques…), vous vous souviendrez qu’en novembre dernier, j’avais devisé sur le phénoménal Blowing Chunks des PIZZATRAMP (qu’à l’époque j’avais benoitement appelés les PIZZA TRAMP…), et dont j’avais d’ailleurs dit le plus grand bien. Il faut dire que leur Punk Hardcore de sales gosses méchamment teinté de Crossover m’avait vraiment séduit, et les choses n’ont pas vraiment changé aujourd’hui…Quelques mois plus tard donc, je me retrouve une fois encore derrière mon clavier, près des toilettes où ils risquent de venir jouer, pour vous entretenir de leur nouvel EP, Revenge Of The Bangertronic Dan, qui fait mieux que rééditer la performance déjà soulignée.
Depuis, ces branleurs venus du Pays de Galles ne se sont pas du tout calmés, bien au contraire, et reviennent donc nous balancer la sauce sur une dizaine de titres, pour un gros quart d’heure de fun outrancier à base de rythmiques saupoudrées de moutarde et de riffs de gros bâtards. Et, je le précise une fois de plus, la magie opère comme à chaque fois, et je vous assure que taper en headbanguant comme un frappé n’est pas chose aisée…
PIZZATRAMP, ce sont toujours trois amigos un peu locos, qui jouent plus vite que leur ombre, mais mieux que leurs voisins. On retrouve donc avec une joie non feinte Sammy Two Cabs (basse et grognements), Jimmy No Whammy (guitare et hululements), et Danny Bang Bang (batteur rapide et cohérent) pour une nouvelle fête pas forcément improvisée, mais qui balance salement la purée. Les influences n’ont toujours pas changé, et autant admettre que les bougres se rapprochent toujours plus de la scène de Venice des SUICIDAL en skate que de celles des MUNICIPAL WASTE en goguette. Ils n’ont pas non plus rallongé leur inspiration, puisque celle-ci s’épanouit toujours autour des une ou deux minutes règlementaires, et c’est justement ce qui fait la force d’une musique fédératrice qui ne s’embarrasse pas de longueurs inutiles. Leur leitmotiv ? Jouer partout où ils le peuvent pour répandre les effluves de leur Hardcore Thrash ludique et pratique, mais méfiez-vous, comme ils vous le disent, plus vous les payez, moins ils font d’efforts, et plus ils picolent leurs morts. Alors, pas de risque, donnez-leur une ou deux bières pour qu’ils puissent se chauffer, et leur enthousiasme fera le reste. Niveau hymnes à reprendre en chœur, les salopiauds ne se sont pas foutu de notre gueule, et Revenge Of The Bangertronic Dan, malgré sa brièveté en déborde par tous les pores, et s’adresse plus aux frappés du slam qu’aux fans de riffs gras pour gros porcs. Ici, le riff est véloce mais féroce, et survole des parties rythmiques qui cavalent comme des shoplifters en rade, et gageons qu’en Galles du sud, l’ambiance est aussi chaude qu’en Californie, malgré les kilomètres à parcourir.
Alors, autant commencer sans dératés, et surtout, sans intro à rallonge, via « Duvet Mover », introduit à la RAMONES, pour une minute et trente-quatre secondes de Punk Hardcore médium qui soudain s’affole pour tomber dans la rigole. « Rag And Bone » se prend pour les SLAYER qui reprennent du MINOR THREAT, ou pour les STUPIDS qui se coltinent Mike Muir sur le siège arrière. Ça mule comme un samedi après-midi sur le bitume, et les roues commencent à chauffer devant tant de vitesse incontrôlée. Ruptures, basse grondante et vibrante, hommage à peine déguisé aux sacro-saintes 80’s révérées, doublement de chant pour montrer que les deux singes connaissent la grimace, et en moins de cinq minutes, nous sommes déjà conquis face à tant de bruit.
Bruit certes, mais hautement accrocheur et mélodique, parfois servi sur un plateau de mid (« Beast », le genre de hit qu’on entend une demie fois et qu’on chante presque en patois), parfois accommodé à la sauce D.R.I. (« My Back’s Fucking Fucked »), tout en gardant du coin de l’œil la tendance actuelle au métissage bordélique et mutuel.
Impossible de résister à la bonne humeur affichée, tant celle-ci se transforme rapidement en exubérance affirmée, et il est plaisant de constater que les années n’ont pas de prise sur l’inventivité de ces adorateurs de bière et de pizza réchauffée. Ils jouent toujours aussi cohérent et serré, même s’ils ne crachent pas sur un bon calembour en musique (« The Idiot’s Guide To The Internet »). Ce qui fait la recette magique de cette équipe ? Un don certain pour décocher le plan idoine tout en passant pour des crétins, alimenter la gégène en breaks simples mais efficace, et surtout, partager le chant pour basculer en avant. Et les mecs y mettent du leur, vitupérant et crachant comme de beaux diables, ressuscitant de fait l’esprit Hardcore initial qui postillonnait ses slogans pour éclabousser les premiers rangs.
Mais ne cherchez pas d’explication, ni d’expiation, et appréciez cet EP sans modération. Car c’est ainsi qu’il a été conçu, et régurgité bien velu (« Dominate, Destroy », le plus dru et ventru de la gratte sur l’avenue, bienvenue). Et comme pour bien montrer qu’ils sont là pour s’amuser et dévaler, les trois olibrius terminent leur nouvel effort sur trois pépites en format court, qui vous font dévaler le trottoir la tronche hilare (« Social Chlamedia », dans vos gueules les accros de Facebook, « Gipping In The Parsley », qui frise le Thrashcore sur les bords, et « Dead Nan P's », une fois encore one-two-three-fourisé, et qui nous laisse sur le cul le sourire figé).
Et voilà, le compte est bon et le vôtre réglé. Mais je ne vais pas vous cacher que croiser la route des PIZZATRAMP à intervalles réguliers est un plaisir qui se partage et qu’il est sain de célébrer. Avec une chronique évidemment, mais aussi en vous incitant à les écouter pour faire de ce Revenge Of The Bangertronic Dan votre nouveau disque de chevet. Il le deviendra à coup sûr, chez tous les nostalgiques d’un Crossover bien mur, mais pas encore assez pour tomber de l’arbre Hardcore et s’écraser. Allez, laissez-vous aller et prêtez-leur vos toilettes. Après toutes ces bières, ils l’ont bien mérité.
Titres de l'album:
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