WOLFEN c'est avant tout un film de Michael Wadleigh, sorti en 1981, qui abordait la thématique de la lycanthropie si chère aux réalisateurs fantastiques. Et bien avant les affrontements dramatiquement teen de la saga Twilight, ou les scènes de baston high-tech de la série des Underworld (mais que Kate est belle en vampire quand même...), c'était une façon de concevoir la différence en l'abordant sous l'angle de la fantasmagorie et du bestiaire fantastique, un peu à la manière (beaucoup même) du fameux et contemporain Loup Garou de Londres de John Landis. Après, chacun voit midi à sa porte, mais cette métaphore était loin d'être inintéressante, même si elle a été depuis récupérée par les grands studios et le merchandising et a perdu toute sa substance. Mais en second lieu, WOLFEN c'est aussi un groupe, qui se sa musique essaie de se rapprocher du concept, en se plaçant en convergence du Heavy Metal et du Power Metal, maniant les deux comme la créature subissait les caprices de la lune pour se transformer en bête sauvage. Ici, c'est l'électricité si chère à Mary Shelley qui transforme ce combo en grosse bête poilue, car une fois que les guitares sont branchées et les amplis réglés, la colère opère, et la sagesse laisse place à l'agressivité la plus crue. Nonobstant ces quelques faits, il est utile de signaler que ce quintet de Cologne n'en est pas à sa première nuit laiteuse, puisqu'il sévit le jour, mais surtout la nuit depuis le milieu des années 90, et que sa production discographique a connu un pic d'intensité dans les années 2000. Rise of the Lycans et son concept fantastico-canin est en effet le sixième longue-durée du groupe, et fait suite à Evilution et son jeu de mot assez lénifiant, qui en 2014 nous avait laissés en pointillés Metal, attendant une suite plus que probable. Ce sont donc quatre années qui ont été nécessaires à l'écriture de ce nouveau chapitre, qui reprend peu ou prou les choses là où elles avaient été laissées, en pleine terre fertile germaine qui ne laisse jamais aussi bien pousser ses fleurs Heavy que lorsqu'elles respectent les codes de floraison du pays.
Vingt-quatre ans de carrière, quatre démos, six albums, le parcours des WOLFEN est en tout point remarquable, mais est-ce pour autant que leur musique stimule la poussée d'endorphine ? Tout dépend de vos inclinaisons, mais si celles-ci s'épanouissent dans un Metal franc du collier à l'agressivité développée, il y a de grandes chances que vous connaissiez déjà la bande et que vous soyez fans de son approche. Car ces cinq musiciens (Andreas von Lipinksi - chant, Frank J. Noras & Andreas Doetsch - guitares, Nicolas Filter - basse et Sigfried Grütz – batterie) n'ont pas vraiment changé leur fusil d'épaule depuis leurs débuts, pratiquant avec toujours autant de foi un Heavy fort en gueule et épais en décibels, qui respecte la tradition allemande d'un Power Metal à la PRIMAL FEAR/BLIND GUARDIAN, tout en gardant les pieds fermement ancrés dans un terreau classique à la GRAVE DIGGER/RUNNING WILD. Des comparaisons certes faciles et quelque peu restrictives, mais qui balisent assez bien le terrain couvert. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de retrouver le groupe au catalogue d'un label de puristes comme Pure Steel Records, qui ne tarit d'ailleurs pas d'éloges promotionnels sur ses poulains. Mais à quelle sauce sommes-nous mangés en 2018, puisque la sortie de ce LP date déjà d'il y a quelques mois ? Une sauce classique, qui mélange avec bonheur les ingrédients lourds et rapides, trouvant un équilibre efficace entre les deux optiques, et osant un progressif de rigueur pas uniquement obnubilé par les prouesses individuelles. On retrouve le souffle épique des œuvres les plus belliqueuses du genre, le tout teinté d'un lyrisme puissant qui ne laisse pas indifférent, même si le groupe ne parvient pas toujours à prendre ses distances avec les impératifs du cru. C'est donc à une philosophie tout ce qu'il y a de plus formelle à laquelle nous faisons face, à base de théories de riffs francs et massifs, de saccades épisodiques, et de cavalcades fières et tumultueuses, pour une aventure aux confins du fantastique, qui profite du talent de chacun pour narrer une histoire que l'on connaît déjà bien.
Et que les accros aux finesses d'usage et aux fioritures audacieuses passent leur chemin. Ici, on joue direct et sans ambages, même si les morceaux font parfois preuve sinon de culot, au moins d'un minimum d'audace mélodique pour séduire les moins rompus à l'exercice Heavy de base. Se basant sur la complémentarité de deux guitaristes qui connaissent leur boulot, les WOLFEN peuvent aussi compter sur l'organe de tête d'Andreas von Lipinksi, qui possède un timbre chaud et légèrement rauque, qui permet aux parties les plus formelles de décoller un peu plus haut du sol. Il est d'ailleurs le centre d'attraction d'un groupe qui instrumentalement parlant ne prend pas grand risque, tout en apportant du plaisir aux nostalgiques d'un Heavy/Power, mais c'est surtout lorsque les allemands s'éloignent un peu de leur zone de confort qu'ils deviennent vraiment séduisants, à l'image de ce « Science & Religion » qui propose une variation sur un thème à la MAIDEN, qui s'il n'est pas vraiment novateur, offre un léger reflet à la QUEENSRYCHE des premières années. Rise of the Lycans en substance n'a pas joué la facilité, puisque chaque morceau est d'une ampleur conséquente, et que la durée individuelle grandit au fur et à mesure de l'avancée. Mais heureusement pour nous, bien loin de tomber en panne sèche, le quintet semble avoir casé ses idées les plus percutantes en seconde partie de métrage, ce qui à le mérite de nous laisser sur une bien meilleure impression que son entame ne le laissait présager. Ainsi, difficile de résister à la dramaturgie puissante de « TimeKeeper » et son gimmick en « tick, tick tick » de « Frantic » version Power mélodique, constellé de soli convaincants et incandescents, ou à la fougue sans compromis de « Succubus », qui se rapproche d'un Thrash light à l'américaine, et qui développe de beaux arguments rythmiques rappelant un crossover entre METAL CHURCH et ICED EARTH. Inutile de dire que le boulot est plus que propre et carré, et animé d'une volonté de respecter les influences tout en y apportant sa touche personnelle, d'autant plus que la production touffue et compacte renforce encore plus cette sensation de percée en force.
Et comme tout bon album du cru, ce sixième tome se termine de façon épique, avec un long déroulé de plus de sept minutes qui permet de satisfaire tous les fantasmes Heavy des accros du lyrisme pesant, et « New World Order (Genesis Project part 4) » de se rapprocher encore plus d'une version alourdie d'IRON MAIDEN. On y pioche tout sauf au hasard des riffs menaçants mais mélodiques, une rythmique appuyée comme un marteau de forgeron claquant sur une enclume, et évidemment, des lignes vocales dramatiques, dans la plus droite lignée des complaintes de Bruce Dickinson. C'est bien sûr tout à fait traditionnel dans le fond et la forme, mais tellement bien mis en place et exécuté qu'on se prend au jeu, en bon enfant du Metal boom de la NWOBHM que nous sommes. Et même si Rise of the Lycans n'a pas la cruauté d'un lycanthrope brossant ses poils sur les cadavres de ses victimes à la pleine lune, il n'en reste pas moins un excellent album de pur Heavy à l’allemande, un style qui peut laisser de marbre, mais sans qui nous ne serions pas grand-chose aujourd'hui. Et si l'absence d'audace se fait parfois ressentir, notamment sur la première partie de l'album, le résultat n'en est pas moins brillant, et symptomatique d'une école de pensée qui fait encore de nombreux adeptes de nos jours.
Titres de l'album :
1. Rebirth of the Regulators
2. Genetic Sleepers
3. Forgotten Dreams
4. Xenophobia
5. Science & Religion
6. Timekeeper
7. Rise of the Lycans
8. Succubus
9. New World Order
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