Rising Phoenix

Hell Riders

25/05/2024

Wanikiya Record

Metalleux, tu as l’air triste. Tu as la mine défaite, ta veste en jean est froissée, tes patches sont ternis, et tes badges rouillent. Tu as remisé au placard tes vieux clous trop usés, et les posters accrochés au mur de ta chambre commencent à se détacher. Tu n’y crois plus, et la flamme est en passe de s’éteindre. Je ne peux décemment te laisser dans un état pareil. Ta fidélité envers notre musique mérite un soutien indéfectible, et je te propose de réévaluer les choses sous un autre angle. Un angle international, puriste, qui te fera entrevoir les possibilités restantes. Une sorte de thérapie old-school qui ne peut que te faire du bien.

Le deuxième album des italo-suisses de HELL RIDERS.

Formé par Davide Girardi (aka Dave Jolly, chant) et Riccardo Marcassa (aka Richard Crowley, guitare) à Porlezza, dans la province de Côme, HELL RIDERS est un pur produit de la scène italienne influencée par la NWOBHM de l’orée des années 80. Avec un line-up complété par Caty Van Alchemy (basse), Jimmy Dirt (batterie) et Luke Mad Manta (guitare), le groupe nous propose aujourd’hui son second album, cinq ans après s’être présenté au monde via le brûlant First Race. Soutenu par le label national Wanikiya Record, le quintet se lâche donc une fois encore, honorant ses influences les plus évidentes d’un respect total des codes, de la production à l’instrumentation.

Rising Phoenix est donc à l’image de sa pochette. Une renaissance que les plus purs et durs attendaient de poing ferme, et qui aujourd’hui permet de souffler à nouveau cet air torride de la perfide Albion. Entre Heavy traditionaliste et Heavy classique, HELL RIDERS n’a pas choisi de choisir. Neuf morceaux taillés dans le Rock le plus dur, et qui se voient agrémentés de quelques mélodies sobres, et de tierces en réminiscence de la passion de Lars Ulrich pour l’Europe de l’ouest.

Il n’y a évidemment rien à attendre de ce disque d’autre qu’un Metal non édulcoré, joué comme si l’éphéméride était restée bloqué sur l’année 1982. Des riffs sobres et directs, un chant fluet mais décidé, une rythmique aussi simple qu’un binaire pulsé, et évidemment des refrains d’acier précédant des soli musclés. La liste est ainsi complète, et le metalleux s’en voit fort enchanté.

S’il est certain que cet album ne développe aucun argument contemporain, il n’en reste pas moins une profession de foi touchante. Plus crédible que bien des productions vintages actuelles qui forcent le trait et finissent par pomper intégralement leurs références, Rising Phoenix évite justement de trop se rapprocher du soleil pour ne pas se brûler les ailes. La technique est simple : un jeu d’intros très bien troussées et aux harmonies Folk (celle de « Ritual of Scales » rappelle même Cat Stevens, c’est dire), des variations qui tombent pile au bon moment, tout ceci sans nuire à la puissance de l’ensemble. Après tout, il faut de l’imagination pour meubler cinquante minutes de musique, et les italo-suisses en ont suffisamment.

Ces éléments contrebalancent le côté prévisible de certains riffs qui semblent décalqués de piste en piste, et la différence entre un « Moon Trucker » et un « Cyber Machine » n’est pas toujours évidente. Ceci étant dit, les cadors de l’époque, les DIAMOND HEAD, SAXON et autres TRESSPASS ne jouaient pas forcément non plus la diversité, et comme cet album se revendique de leur héritage (tout comme celui du Rock italien des années 70), il n’est pas anormal qu’il suive les mêmes pistes bien creusées.

Mais comme la créativité reste présente en filigrane, le problème n’en est pas un. J’en veux pour preuve l’hymne absolu « Rising Phoenix », et plus encore, le long et hypnotique « 181013800 », déjà sorti en single il y a quelques semaines. Archétype d’un Heavy Metal noble et guerrier, cette suite de plus de six minutes accélère délicatement le tempo, pour couvrir un terrain plus vaste. Et lorsque les HELL RIDERS durcissent le ton, ils se montrent plus que crédibles.

Entre la seconde vague de Heavy française et un proto-SATAN en gestation, Rising Phoenix semble coincé entre deux décennies, position qui lui sied pourtant très bien. Si la plupart des vocalistes du cru se sentent capables de rivaliser avec Ronnie James, Rob ou Bruce, Davide Girardi fait avec ses propres moyens, un peu limités, mais qui lui permettent quand même de se montrer hargneux et persuasif.

La seconde partie d’album, plus aérée, est la plus passionnante. On y retrouve ces cordes fragiles, ces mélodies graciles et cette agressivité contrôlée qui font le charme des disques rétrogrades mais sincères. On pourra arguer d’un timing un peu trop étendu, mais la sensation est tellement agréable que les griefs disparaissent d’eux-mêmes. « Valley of the Stones », médium mais ferme, et « Tell Me the World » lourd, emphatique et proche d’une Power-Ballad à la BLACK SABBATH sont les deux derniers atouts d’un disque qui n’en manque pas, et qui bat le rappel des troupes Metal.

HELL RIDERS n’ouvre peut-être pas la porte des enfers, mais il vous conduira aux paradis des guitares acérées et des refrains fédérés. Et je note déjà un léger mieux sur ton visage mon petit metalleux. Comme quoi, avec le bon traitement, tout va toujours mieux. Tu peux repasser ta veste et repartir en croisade. Très frères t’attendent déjà.    

       

Titres de l’album :

01. Moon Trucker

02. Cyber Machine

03. Cartomancer

04. Ritual of Scales

05. Rising Phoenix

06. 181013800

07. Armageddon

08. Valley of the Stones

09. Tell Me the World


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par mortne2001 le 29/06/2024 à 17:49
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