Du Hard’n Glam indonésien ? Pourquoi pas, la musique n’ayant pas de frontière. C’est en tout cas l’option retenue par les EASY PEACY, qui avec leur premier album marquent leur territoire à grands coups de mélodies superbes et d’énergie sensuelle. Assez proche de que THE LOCAL BAND aurait pu produire s’il avait composé des morceaux originaux, EASY PEACY se nourrit de sons seventies et eighties, décidant de recréer cette ambiance folle qui avait vu naitre le genre dans un accès d’exubérance. Son parcours est plus qu’une simple carrière, c’est une mission. Une mission parfaitement résumée par une accroche irrésistible sur leur Bandcamp :
We are 21-century preachers of rock music and messenger of the Holy Book of Rock And Roll.
Simple, efficace, imagé et fidèle à la réalité. Loin d’une simple copie enregistrée à la hâte pour montrer que le Hard-Rock mélodique s’insinue partout, Rising Sun est un premier album pensé, soupesé, naturel et spontané, quoi que réfléchi dans sa production. On se croirait vraiment revenu dans la première moitié des années 80, cette période que singent depuis des années les HAUNT et NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, et la sensation est totalement bluffante.
Drivé par un chanteur qui n’est pas sans évoquer Jeff Scott Soto et Joe Lynn Turner, EASY PEACY roule sur du cuir neuf, et fait fi d’un look parfois un peu approximatif. Musicalement euphorique, le sextet combine avec un flair imparable les guitares agressives et les synthés accessibles, dans un dosage digne des meilleurs FOREIGNER (celui des débuts s’entend) et du JOURNEY des années platine. Et malgré un premier morceau/intro tout en douceur et harmonies paisibles, l’album s’envole vite vers les paradis Rock et nous livre une cargaison de chansons qui s’incrustent dans la tête et dans le cœur.
Romantiques ? Oui, et parfaitement assumés. Les musiciens font fi de toute querelle de genre, et mixent Hard Rock, Rock mélodique, AOR, et Pop-Rock en prenant soin de ne pas abuser d’une composante. La tendresse se dresse donc parfois du fond de la classe pour venir réciter son poème devant l’assemblée, avec un lyrisme fort à-propos (« Evelyn », superbe allusion amoureuse en prénom féminin pour respecter la tradition). Est-ce pour autant que les EASY PEACY se contentent d’une Saint-Valentin avec bouquet de roses et restaurant chic ? Non, car l’énergie du Rock les anime de la même façon que la sensibilité Pop, et en profitant d’un niveau technique enviable et d’une ouverture d’esprit notable, ils signent parfois de petits brulots catchy en diable, comme ce bondissant « God Is Looking For Rock And Roll » qui n’est pas sans évoquer le BALANCE le plus ambiancé.
Diversifié, pas uniquement concentré sur des hits de supermarché Hard-Rock, Rising Sun est un lever de soleil magnifique aux teintes dorées qui annonce une très belle journée. Largement aussi crédible que n’importe quel cador old-school en activité depuis des années, EASY PEACY maîtrise le langage universel du Rock n’Roll bien balancé, et développe des arguments de star confirmée, en tapant sur l’épaule les STRUTS et leur brit-Glam enflammé (« Easy Peasy », l’hymne incontournable de ce premier album, charnu et lippu).
Mais le Glam, durant les eighties, avait très bien compris l’importance de cordes acoustiques, et nos amis indonésiens perpétuent donc cette tradition sensible et mercantile. « Slow As Fuxx » n’est sans doute pas l’intitulé le plus subtil lorsqu’on propose une ballade à la POISON/SLAUGHTER, mais grâce à ce chanteur incroyable qui sort ses tripes, le titre ne s’englue pas dans le sentimentalisme à outrance. On ne louera jamais assez cette puissance vocale à l’aise dans les aigus comme dans les médiums, et lorsqu’il est renforcé de chœurs juvéniles, comme sur ce chaloupé en son clair, il prend toute son ampleur universelle et séduit les masses de demoiselles.
Par un drôle de choix, EASY PEACY choisit d’enchaîner avec du LED ZEP pur et dur, et retrouve l’impulsion des seventies, qui ont été la décennie de référence en matière de Rock amplifié. « N.P.T. », et sa mélodie sublime nous éloigne encore un peu plus de la violence intrinsèque, mais ne perd pas de vue le but initial : se promener dans les couloirs du temps pour en ramener les souvenirs les plus vivants.
Et comme la présentation se termine sur les chapeaux de roue (« Rising Sun »), l’impression laissée est en béton armé.
Sacré groupe pour un sacré album. Les EASY PEACY signent une entrée en matière tonitruante et pleine d’assurance, qui certes renifle le trottoir de la Californie, mais qui a le mérite d’uriner sur ses propres plates-bandes. Dix morceaux, dont au moins huit sont à la hauteur des standards requis, c’est une réussite absolue, et un délice qui laisse repu.
Plus Rock assoupli que fanfreluches assorties, Rising Sun cède parfois à la tentation du bisou dans le cou, mais reste alerte et preste. Un grand de demain ? Nous verrons bien.
Titres de l’album:
01. Into The Sun
02. Supernova
03. The Whisperers
04. Scary In The Night
05. Evelyn
06. God Is Looking For Rock And Roll
07. Easy Peasy
08. Slow As Fuxx
09. N.P.T.
10. Rising Sun
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30