Encore un nouveau venu sur la scène Thrash mondiale, venant de Bulgarie cette fois-ci. Un quatuor féroce aux idées traditionnelles mais au rendu assez exceptionnel. MENTAL DESTRUCTION fait partie de cette catégorie de groupes qui savent ne pas avoir inventé la poudre, mais qui sont doués pour la faire parler. De Plovdiv, MENTAL DESTRUCTION espère donc nous rallier à sa cause, via quelques riffs bien sentis et une pugnacité assez remarquable. Deux armes redoutables, et indispensables, lorsqu’on a remisé ses désirs d’originalité au placard.
Après une première démo en 2011, le quatuor (Cvetomir Stoyanov - basse, Stoicho Djokov - guitare, Kosta Hadjizlatev - chant et Veselin Liskov "Kordata" - batterie), au line-up quasiment inchangé s’est muré dans le silence, ne nous offrant qu’un unique single il y a neuf ans, avant d’enfin trouver la créativité nécessaire à l’enregistrement d’un premier longue-durée.
Road of Redemption est désormais disponible, gratuitement sur YouTube, et laisse transparaitre des influences évidentes, tout du moins au niveau des époques. Si la base de composition utilise évidemment les astuces eighties les plus éprouvées, le jeu témoigne d’une fascination pour l’ouverture des nineties, lorsque les artistes du cru élargissaient leur répertoire pour survivre dans une décennie peu complaisante envers les héros violents d’antan.
Un poil de SLAYER donc, une grosse louche de CHANNEL ZERO, quelques allusions plus ou moins directes à TURBO, pour un glaçage Hardcore épais et relevé. Voilà plus ou moins le menu proposé par les bulgares, qui s’apparente plus à un bon plat de viande qu’à un yaourt nature.
De la grosseur donc, des muscles, mais aussi une bonne dose de finesse qui s’articule autour de plans mélodiques, parfois en son clair, qui permettent d’aérer ce premier chapitre. Mais si ces petits détails apportent une plus-value à l’ensemble, c’est bien l’énergie dont fait preuve le quatuor qui lui permet de s’extirper de la masse. On prend acte de cette méchanceté rythmique sur le title-track, modèle d’intelligence et de construction évolutive, qui propose une relecture bien vilaine des dogmes de HEATHEN et PANTERA, via une diction polymorphe entre la Bay-Area et le sud des Etats-Unis.
Quelques références sautent parfois aux yeux, comme celle de l’EXODUS moderne, ou de l’EXHORDER le plus champêtre, mais l’un dans l’autre, et en misant sur l’insistance d’un chant éraillé à la mode Hardcore, MENTAL DESTRUCTION réussit à développer une musculature personnelle, aux biceps saillants. En combinant fougue et harmonies, le quatuor bulgare parvient à dépasser ses propres limites, en utilisant parfois les codes du SACRED REICH le plus punky (« Road Life »).
Une production précise qui permet de mettre en avant les arrangements les plus minimes, des soli de qualité, une cohérence d’ensemble solide, pour un premier jet très professionnel, et déjà définitif. Les qualités sont nombreuses, et les titres passent facilement grâce à un habile jeu de chaises musicales laissant les convenances debout.
Seul écueil à franchir, la voix monocorde et sans aucune variation de Kosta Hadjizlatev, qui gagnerait à insuffler quelques nuances dans ses harangues. Le chanteur montre vite les limites de ses capacités, et plombe parfois un instrumental qui ne demande qu’à décoller. On s’en rend encore plus compte sur les morceaux les plus détaillés, qui souffrent durant leurs crises mélodiques d’un lestage un peu trop lourd de la part du chanteur très influencé par la scène Hardcore.
Mais en évitant le piège du ventre mou grâce à un « Advise » bien senti et quelque peu différent, Road of Redemption se montre digeste et bricoleur quand il le faut. On arguera évidemment que les idées restent un peu trop sages pour vraiment sublimer un classicisme de profondeur, mais en tant que premier essai, Road of Redemption reste une carte de visite à garder précieusement, qui risquera éventuellement de servir dans un futur plus ou moins proche.
Pas mal de groove, une utilisation de la vitesse à bon escient, pour une relecture 80’s/90’s efficace à défaut d’être tenace. Quelques fantaisies de phrasé pour se rapprocher de MACHINE HEAD (« Soul Taker »), un final suffisamment méchant pour nous laisser sur les dents avec un inédit de TESTAMENT (« No Sorrow No Pain No Hate »), et le but humble est atteint sans problème.
Venant sanctionner quinze ans de carrière, Road of Redemption permet aux MENTAL DESTRUCTION de se présenter officiellement, et de faire étalage de leurs capacités, certaines, mais pas totalement exploitées.
Titres de l’album:
01. Purifire
02. Dark Passenger
03. Road of Redemption
04. Road Life
05. Cause
06. Advise
07. Soul Taker
08. The New Breed
09. No Sorrow No Pain No Hate
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