Célébrons immédiatement la découverte de la pochette la plus laide de 2021, offerte par les finlandais de FATAL EFFECT. Etant moi-même un enfant du Thrash boom des années 80, j’ai pourtant connu des graphismes d’un amateurisme affligeant, mais force est d‘admettre que Leevi Kämäräinen, l’auteur de cette ignominie, a du organiser un concours dans une école élémentaire d’Oulu pour faire gagner à un élève le droit de faire figurer son dessin illustrant les danger de la route sur la cover du quintet. Nonobstant cette constatation somme toute importante, ce premier longue-durée est heureusement plus léché que son illustration, et nous présente un Thrash venu du froid, solide, rigoureux, mais assez chaleureux pour nous réchauffer les tympans en ce mois de juin tout moisi.
Formé en 2017, FATAL EFFECT a toujours joué la carte de l’honnêteté. Le petit laïus de présentation sur son Bandcamp en dit d’ailleurs plus long que bien des discours, et le groupe avoue une stupidité d’adolescents mâtinée de technique de musiciens adultes. Adeptes de la philosophie old-school actuelle, les finlandais ne souhaitent rien d’autre que prolonger l’esprit des eighties, ce que l’on ressent dès les premières mesures de ce Roadkill qui écrase les lapins la nuit et les vieillards le jour. Toutefois, aussi rétrogrades soient ces musiciens (Jim Junkkari - chant, Valtteri Pietarila - guitare, Joona Hotakainen - guitare, Jonne "Kalju" Ylikulju - basse et Joonas Alaräihä - batterie), ils n’en gardent pas moins prise avec la réalité 2021 en agrémentant leurs tranches de nostalgie d’une sauce tout à fait contemporaine. Assez proche d’un mélange entre Speed fumasse, Thrash coriace et Crossover salace, les finlandais nous délivrent des compos très honnêtes et efficaces, à l’image du complétement dingue « M.C.P.D. », qui mixe les riffs à la DESTRUCTION, l’hystérie collective d’un M.O.D, et la rigueur à la AGONY, pour produire assez d’énergie pour faire tourner une centrale pendant un an.
Enregistré par Joonas Alaräihä, mixé et masterisé par JP Pulkkinen aux Snowroad Studios d’Oulu, Roadkill est donc une affaire ludique mais sérieuse, à l‘image du leitmotiv de ces garçons enragés : jouer une musique technique avec un état d’esprit d’adolescent attardé. On saisit mieux l’essence même de cette philosophie en s’envoyant un hit terrassant de la trempe de « Putrid Eviction » qui prend plaisir à mixer l’euphorie de jeunesse d’un OVERKILL et l’approche plus fine d’un WARBRINGER. Rois de la transition, les FATAL EFFECT injectent une fluidité extraordinaire à leur musique, qui lors de breaks en solo se rapproche même de la fusion Funk des années 90.
En gros, déménager vite en riant mais sans rien casser, courir comme des dératés mais en sachant ou aller, jouer vite et furieux tout en restant précis. Simple sur le papier, mais beaucoup plus complexe dans les faits, cette attitude permet à ce premier album de se démarquer de la masse grouillantes des copieurs du BIG4, puisqu’on ne trouve sur cet album aucune trace des quatre grands cavaliers. Peut-être un poil d’EXODUS quand le tempo se stabilise et que les guitares se veulent plus classiques (« New War Order »), mais heureusement pour nous, le chant totalement débridé de Jim Junkkari, enfant illégitime de Schmier et Dawn Crosby vient ruiner ces quelques instants de classicisme de son timbre possédé.
« Roadkill Relaxation », en tant qu’introduction au monde accidenté des finlandais pose les bases, et joue le versant Hardcore de la montagne Thrash. Mais rapidement, on se rend compte que le niveau technique des musiciens vole plus haut que la moyenne, spécialement en prenant acte des fills et contretemps démoniaques du batteur Joonas Alaräihä qui place quelques fantaisies de baguettes à intervalles réguliers pour dynamiser des riffs parfois très Punk. Avec une basse à la D.D Verni qui tape le bœuf avec Lemmy, des soli propres à défaut d’être éblouissants (mais qui descendent quand même la gamme à vive allure et en y restant), et une admirable régularité dans la continuité, les FATAL EFFECT aiguisent notre curiosité et la satisfont même de leurs options très personnelles et joyeuses.
Entraînant, crédible, agressif mais souple, le Thrash proposé par Roadkill vaut mieux que sa pochette réalisée pour une campagne de la prévention routière sous acides, et nous entraîne dans un passé joyeux, tout en gardant les pieds sur la terre de 2021. Du traditionnel personnel, soit la quintessence de la génération actuelle.
Titres de l’album:
01. Roadkill Relaxation
02. Violent Repercussions
03. Soul Harvest
04. M.C.P.D.
05. Putrid Eviction
06. New War Order
07. Twisted Tale
08. Feel The Effect
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20