« MARYLOU & THE MIRROR ce sont les influences saturées de 3 mecs explicitement recrachées sous la forme d’une musique trop métal pour les rockeurs, et trop rock pour les métalleux. »
En gros, des mecs qui dès le départ prennent toutes les précautions pour pouvoir dire le moment venu, « on vous avait prévenus, ne venez pas vous plaindre parce que ça ne vous plaît pas. » Je me méfie toujours des mecs comme ça, ça pue la nonchalance pas assumée, les types qui jouent un truc entre deux ou trois eaux pour s’attirer les faveurs et se tirer en douce si l’affaire est foirée, les mains toujours propres.
D’autant plus qu’ils ne sont absolument pas obligés de faire profil bas, puisque justement, leur musique pourrait bien plaire à tout le monde. Tiens, même leur pochette à des airs de Death Magnetic, l’album qui devait réconcilier METALLICA avec sa fanbase.
Mais soyons un peu sérieux et parlons d’eux, puisqu’ils attendent dans l’antichambre, la mine satisfaite et le verbe discret.
Les MARYLOU & THE MIRROR viennent de Toulouse, ne reprennent pas Nougaro, mais pas non plus CLASSE X ou PUNISH YOURSELF, et quelques autres héros locaux. Non, ils font leur truc dans leur coin, à trois si possible (Fred – chant et basse, Sylvain – guitare et Kevin – batterie), mais évoquent à tour de bio/bras une certaine Marylou qui serait passée dans leurs rangs par le passé, sans vraiment qu’on sache s’ils fantasment ou disent la vérité.
Et on s’en fout.
Ce qu’on doit savoir absolument, c’est que ces trois-là connaissent leur Noisy Rock, leur Hardcore, et leur Rock’n’Roll tout court par coeur, qu’ils ont des influences précieuses dans leur musette et que leur Rock Around the Coffin ne doit rien à Bill Haley, mais pas plus aux CRAMPS.
Non, à terme, on pense plus à l’école de MacKaye, FUGAZI en tête, pour cette version assez hermétique d’un Core’n’Roll un peu étouffé, et très libre de ses orientations. On y trouve une guitare complètement free, une rythmique qui se lie et de dénoue, un chant un peu goguenard et dans les vapes parfois, et des morceaux, qui ne se ressemblent pas, mais qui rassemblent sous une même bannière de distorsion et de mélodies étouffées dans l’œuf.
Trio saturé ?
Oui, c’est complètement ça.
Alors après un Egocentric Songs (With A Fucking French Accent) qui déjà plaçait ses billes il y a quelques années, c’est encore dans le giron de Crazy Mother Fuckers Records qu’on retrouve les Toulousains, pour ce Rock Around the Coffin enregistré, produit et mixé par Clement Soulignac aux studios La Friche. Une cover signée du trait de Fabien Alexandre, et le tour est joué, vous avez peut-être entre les feuilles un des meilleurs albums du style de ce début d’année.
Et un morceau comme « Rock Around the Coffin » avec ses huit minutes de progression constante et maladive vous le prouvera en…huit minutes.
Guitares tendues ou relâchées, nappes vocales en trio qui remplissent l’espace, et longue avancée Noisy qui pourtant ne rechigne pas à planter des crocs Post Rock dans des harmonies bizarres, un peu diluées dans une descente un peu brutale de vie qui ne tourne pas rond.
On pense aux THUGS, un peu à UNSANE en version vraiment plus posée, et donc à FUGAZI, mais en moins straight et précis. Enfin, en somme, un Rock bien dans ses pompes qui ne font pas la même pointure.
On sent quelques références, des allusions à Tarantino sur les samples de « I'll Rape Your Dead Body, You Fucking Racist Bastard », qui ne semble faire aucun mystère de son message, mais qui chaloupe quand même comme un vieux Hardcore fusion un peu ragga des nineties.
Tiens, moi aussi je vais faire le malin, et dire que tout ça m’a fait penser à une association un peu branque entre les DOGS et VIRAGO qui liraient de concert le même manuel pour jouer le Post Punk des 80s à leur sauce, un peu passée, mais encore assez relevée.
Et toujours cette grosse basse de Fred, qui traîne, qui plombe, mais qui donne le ton. Lourd, et primesautier à la fois, et ça, j’aime bien.
Mais le trio aime aussi la légèreté d’un tempo plus up et un peu cassé, pour une grosse dose de Rock burné, qui rappelle un peu les bonds d’un Jon SPENCER en pleine séance de fitness du dimanche matin. « Rot With You », c’est sec comme un muscle qui a porté trop d’amplis, et pourtant, ça groove, encore. Les riffs sont acides, presque autant que ceux de HUSKER DU lorsque le temps se couvrait, et cette fois-ci, l’assemblage basse/batterie est plus ludique, et permet à Sylvain de tricoter deux ou trois trucs bien fuzzy.
Au contraire, « Pee » prend son temps parce que la prostate à cet âge-là, c’est la galère. Alors on attend devant la porcelaine, que ça veuille bien sortir, et on en profite pour tancer une longue intro qui couve le feu de l’urètre qui fait son capricieux, avant que ça ne coule enfin d’une grosse pression Noisy un peu Dark sur les bords de la cuvette.
On crie bien sûr parce que ça fait mal, mais on finit par apprécier la libération d’un gros Post Rock qui ose enfin le bombastic et un riff un peu plus coulé. Et putain que ça fait du bien…
« Au Regard des Absents » termine le tout, en douze minutes, dans un créneau qui mixe le NEUROSIS le plus contemplatif et le HYPNO5E le moins franc. Harmonies qui tournent et virent, longues répétitions en mantra, pour un Post Metal/Post Rock pas du tout superfétatoire, mais qui joue la montre pour imposer ses idées d’ailleurs.
Où ça ?
Je n’en sais rien. Toulouse la nuit peut-être. Ou Détroit. Mais dites-moi les gars, vous mettez en terre quel genre de cercueil en fin de compte ?
Parce que votre album là, ça m’a plus l’air de célébrer la vie non ? Enfin je n’en sais rien. Mais par pitié, arrêtez de vous faire passer pour de gentils crétins.
On connaît la musique, et vous aussi.
Titres de l'album:
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