Le Rock est vivant…Alive and well ? Visiblement oui, mais pas seulement lui, ses fidèles représentants aussi…Et en termes de fidélité et d’abnégation, les suédois de UNIVERSE INFINITY en connaissent un rayon, eux dont la carrière ne fut pas entamée avant-hier. Car c’est sous le nom plus bref de UNIVERSE que ces originaires d’Upplands-Väsby ont commencé leur parcours en 1982. A l’époque, leur style était bien évidemment orienté vers les sonorités nostalgiques des années 70, et ces preux chevaliers se voyaient alors comme les descendants les plus directs de DEEP PURPLE, de WHITESNAKE, de CACTUS ou LED ZEPPELIN, tout en conférant à leur musique un côté Hard-Rock beaucoup plus prononcé. On trouvait alors dans leur entourage des faciès et noms fameux comme ceux des futurs EUROPE John Norum et Joey Tempest, bien avant que ces derniers ne connaissent le succès planétaire qu’ils apprécièrent quelques années après…Et c’est justement en 1985 que les UNIVERSE eurent enfin le loisir de sortir leur premier LP éponyme, qui contenait alors quelques perles mélodiques comme "Rollin' On", "Stories from the Old Days", ou "Strong Vibrations", et qui déclencha quelques réactions enthousiastes de la part du public national et des médias européens. S’engageant alors dans la voie de la continuité, et en préparant une suite à cette entame prometteuse, les scandinaves connurent alors les sempiternels problèmes de line-up, perdant leur chanteur Kjell Wallen, vite remplacé par Janne Åström…Ils enregistrèrent quelques démos, mais aucune ne sut attirer l’attention des labels, et c’est très logiquement résignés qu’ils préfèrent jeter l’éponge collective en 1988, pour se consacrer à des projets individuels. Mais ils gardèrent néanmoins le contact, ce qui leur permit de remettre le couvert en 2002 sous l’impulsion du guitariste Per Nilsson…Las, une fois de plus, le destin capricieux les garda éloignés d’un comeback discographique, avant que les années ne se montrent enfin plus clémentes à leur égard…
C’est donc en 2018 que le grand retour se fête, avec l’arrivée d’un nouveau vocaliste, le plutôt doué et volubile Andreas Eklund (ex-HOUSE OF SHAKIRA), et la sortie coup sur coup de leur premier album inédit depuis plus de trente ans, mais aussi de la réédition de Universe, leur premier véritable LP, remis sur le marché par les bons soins de la maison allemande Pride And Joy. Double actualité donc pour les suédois au line-up renouvelé (Andreas Eklund - chant,
Michael Kling - guitare/chœurs, Per Nilsson - guitare/chœurs, Hasse Hagman - basse, Anders Wetterström - batterie et Freddie Kriström - claviers), qui ont enfin la chance de prouver leur valeur aux yeux d’un monde qui saura leur faire un regard plus que doux…Bénéficiant d’une exposition inespérée, celle de la vague nostalgique venue du froid qui squatte les médias depuis près d’une décennie, mais aussi celle d’un pays d’origine presque toujours garant d’un label de qualité incontestable, ce Rock Is Alive a donc tout pour casser la baraque, à commencer par les bonnes compositions. Certes, rien de foncièrement original à se mettre sous la dent, puisque les UNIVERSE INFINITY n’ont pas exploré les confins de l’univers pour trouver l’inspiration qui gisait sous le bout de leurs cordes. C’est donc à une solide démonstration de Hard-Rock mélodique à laquelle nous avons droit, très inspirée des codes d’honneur en vogue dans les années 70, mais qui mélange avec bonheur le savoir-faire respectif de W.E.T., HARDLINE ou WHITESNAKE. Du gros son donc, des volutes vocales lyriques, des riffs éprouvés mais efficaces, et une rythmique implacable et malléable, pour cinquante minutes de tradition « à la suédoise », AOC qui en dira long aux amateurs…Niveau intégration, saluons la performance d’Andreas Eklund, qui s’est glissé dans la peau du frontman comme un caméléon, et qui donne l’impression d’avoir toujours fait partie de la bande. Bande qui elle aussi fait montre d’une osmose tangible, alors que le temps perdu aurait aisément pu les séparer artistiquement parlant. Point s’en faut, puisque outre une ossature basse/batterie soudée comme un tuyau de robinet étanche, on note l’implication totale de deux guitaristes qui connaissent leur affaire, et qui tricote en duo comme en solitaire.
Alors, finalement, tout ce temps, toutes ces chances, et ce hasard en errance valaient-ils la peine qu’on les affronte pour enfin pouvoir s’exprimer sans frein ni regrets ? Oui, évidemment, puisque Rock Is Alive se montre méchamment performant et séduisant, parfois lyrique et emphatique, parfois doux et romantique, mais toujours pertinent et plein d’allant. Toutes les fragrances du Hard-Rock noble et fier sont passées en revue, et le plaisir auditif est absolu. J’en conviens, les ficelles sont connues, et les thèmes rebattus, mais le classicisme ne doit pas occulter la dextérité et la pertinence, puisqu’aucun morceau de ce second album ne présente de faiblesse notable. Et entre des charges appuyées et dramatisées comme « Red Submarines », aux petites prouesses techniques remarquables, et les clins d’œil appuyés à un AOR de qualité (« Start Give All Your Love », « Company’s Coming »), le panorama est ensoleillé et chamarré, tirant parfois sur la rigueur d’un BONFIRE en pleine conquête d’un marché ricain ou d’un DANGER DANGER épuré de ses aspirations les plus maquillées. Couplets hargneux, refrains engagés, breaks veloutés et soli peaufinés, tout ceci sent le travail admirablement bien fait, et le rendu profite d’une production bien réglée qui n’en fait pas trop, mais qui gonfle les entournures pour garder le moteur au chaud. Le groupe a formidablement bien négocié le changement de siècle sans trahir son identité, et c’est à un album typiquement 80’s relooké 2K que nous avons droit, comme le prouve le burner impitoyable « Born In Flames », que le roi David Coverdale aurait pu s’approprier, ou le binaire burné « Rock Is Alive » qui multiplie les appels du pied au DEEP PURPLE de « Highway Star ». Quelques syncopes placées en embuscade sur terrain Fm pour séduire ces dames (« We Were Just Dancing »), un chaloupé Heavy qui rappelle que les cousins de EUROPE évoluaient autrefois dans le cercle des intimes (« Lady Luck », et son gimmick de chorus imparable qui rendrait Joey Tempest vert de rage), pour un final progressif typique mais harmonique (« Streets of Hate »)…
Bilan donc largement au-dessus de la moyenne pour les UNIVERSE INFINITY qui nous bluffent de leur vitalité. Pour un peu, on aurait pu les croire cryogénisé, et sorti de leur caisson pour reprendre du service en béton, comme si les années ne s’étaient pas perdues au détour d’une promesse oubliée. De quoi en remontrer à bien des petits jeunes qui peinent à faire preuve d’autant d’efficacité, et réconcilier les générations. Une façon comme une autre de faire le lien entre WHITESNAKE et la relève de la garde, sans tomber dans le passéisme ni l’excès de jeunisme. Assumer son âge, mais rester alerte et plein d’espoir. C’est peut-être comme ça qu’on garde le Rock en vie après tout…
Titres de l'album:
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49