Non, il y a peu de chances qu’on appelle son groupe ELECTRIC GUITARS par hasard. Généralement, le second degré dans ce cas précis, ça ne marche pas, il ne faut pas non plus nous prendre pour des billes. Et puis sincèrement, sans guitares électriques, vous croyez franchement qu’on retrouverait cette pochette dans les colonnes de votre webzine préféré ?
Avec moi, tout est toujours possible, mais là, je vous assure que non. Les Danois vouent le même amour à leur instrument distordu que moi à mon Thrash velu, et c’est très bien comme ça.
ELECTRIC GUITARS, pour ceux étant passé à côté depuis toutes ces années, ce sont deux solistes qui en plus se partagent le chant, avec d’un côté Søren Andersen et de l’autre, Mika Vandborg. Une bordée d’albums sous le bras, dont le petit dernier, String Fever avait plus ou moins divisé de son incapacité (volontaire ou non) à se fixer sur un son, déviance qui semble ajustée sur ce Rock'n'roll Radio qui outre son message électrifié, se veut constat d’un désert annoncé.
Lequel ?
Celui de l’absence de Rock N’Roll sur les ondes, au grand dam de ces musiciens qui vivent par et pour lui, et qui finalement regrettent que le passé soit enterré et que les vrais héros végètent dans les limbes des fréquences sans parvenir à les envahir.
Est-ce avec Rock'n'roll Radio qu’ils vont y parvenir ? Rien n’est moins sûr, même si cet album semble être leur plus mur, sans non plus prétendre se voir recaler sur les Classic Radios passant les groupes datés au carbone 14 ou que le temps à suffisamment usés pour en éroder les aspects les plus affolés.
Pour cette nouvelle aventure, le quatuor (outre les deux six-cordistes/vocalistes déjà mentionnés, on retrouve Peter Kjøbsted à la basse et Morten Hellborn à la batterie), a fait plus ou moins équipe avec une paire de frangins locaux typiques, les fameux trublions Binzer, Jacob et Jesper, qui respectivement produisent et vocalisent, pour un rendu pas forcément flagrant de leur présence, mais qui donne un petit cachet « revival » à cette entreprise de dénonciation d’occultisme médiatique.
Pour autant, ne vous attendez pas à un D.A.D lookalike record, puisque Søren et Mika ont gardé leur son et leur approche, sans que les blondinets ne fouillent leur sacoche.
Alors, nouvel album, et ton durci ? C’est ce qu’il semble à l’écoute des premiers morceaux qui ne font pas dans la dentelle mais bien dans l’electric radio, virtuelle bien sûr, celle dont rêvent ces Danois qui ironiquement, pointent du doigt les DJ ne se montrant pas assez cléments.
Electrique, mais pas forcément éclectique. Depuis String Fever, la concision s’est faite raison, et la tonalité générale de ce nouveau brulot est homogène, et plus hardente que Blues dans ses gènes.
Mais que cela ne vous empêche pas d’apprécier l’effort, au contraire, il en vaut la peine et se donne du mal, en sortant non du chapeau mais bien de la malle aux riffs des thèmes accrocheurs et parfois lubriques, toujours dans cette veine de Hard’n’Heavy nordique qui s’inspire autant des frangins Young que des ROSE TATTOO, sans passer pour un fourre-tout.
D’ailleurs, pas de tromperie sur la marchandise, puisque dès l’entame éponyme, le la donne le ton et le binaire pataud est béton, pour un énorme hymne qui pourrait se concevoir comme un pont tendu entre le Danemark, l’Australie et les Etats-Unis, dans un effort conjoint entre AC/DC, Jimmy Barnes, et KISS, le tout arrangé à la sauce ELECTRIC GUITARS, la bonne, celle qui adoucit les épices sans leur faire perdre de leur piquant délice.
Evacuons aussi d’entrée le fameux morceau partagé avec le Binzer Jesper, « Headless Chicken », qui loin de courir comme une gallinacée décapitée, fonce plutôt tête sur les épaules pour retrouver l’allant de vinyles comme No Fuel Left For The Pilgrims ou Riskin’ It All. Riff explosif, incarnation vocale qui décoiffe les tifs, c’est bien sûr un hit, troussé, détroussé, à la jupe savamment relevée et au refrain entonné collégialement par une bande sur de son coup pendant.
Deux morceaux, et on change de station ? Que nenni, puisque cette nouvelle livraison, outre une production maison bien savonnée, qui tout en ne perdant rien de sa rugosité, permet au duo de guitaristes de soloïser en toute liberté, nous pondant encore quelques saillies homériques propres à foutre le feu à votre vieux poste FM prêt à faire ses adieux.
Pas de grosse surprise à traquer, malgré un groove parfois très Californien et très balancé et aussi influencé par KIX que par RATT ou toute la clique Hair Metal diabolisée, pour un « False Flag Operation » qui à l’époque du Strip en aurait provoqué quelques-uns dans les allées borgnes et les backstage surpeuplés.
Les Danois auraient-ils craqué pour le swag ? C’est en tout cas ce qu’ils semblent affirmer/dénoncer au travers du gravissime « Swagman », qui de sa lourde intro à la SABBATH finit par se la jouer, un peu Post Grunge abimé ou alternatif érodé, mais définitivement Heavy et allumé, sans se départir de ses mélodies.
Mais vous les connaissez, et vous savez que le tempo soutenu est leur religion absolue, et « Bambi On Ice » de le rappeler de son Hard Rock cowbellisé qui ose un refrain à la VAN HALEN/KISS bien léché. « Lucy Glow » se veut plus vintage, mais tout aussi peu policé, et traque le groove dans les cordes pour le tordre, origines nordiques obligent, tandis que « Homewrecking Woman » balance un naufrage Bluesy de femme en rupture d’outrages, avec son riff gluant et son atmosphère GRAVEYARD sous la pleine lune.
« Stay Under The Radar » se fait pourtant vite repérer sur les écrans, et mélange avec allant le Hard Rock le plus saisissant à l’alternatif Bluesy des nineties agonisant, avant que « Back To You » ne nous laisse sur une note à la PURPLE dopé à l’ALICE IN CHAINS déterré, avec guitare et voix en émoi dans un unisson mélodique plein de frissons.
On sentait la voie un peu hésitante sur String Fever, mais finalement les guitares sont tombées dans une fièvre encore plus poussée, pour faire exploser le thermomètre Hard’n’Heavy sans se renier ou stagner. Non, les radios ne passeront pas plus ce disque que les précédents, mais après tout, les ELECTRIC GUITARS le savent déjà, et réservent leurs décibels orgiaques à des foules de maniaques qui les traqueront en Europe toute la saison, pour se gorger du feeling de cette radio Rock qui ne les laissera pas béton.
Et puis après tout, les ondes, c’est surfait non ? Les Danois méritent mieux que ça, ils te méritent toi, fan de Rock en profession de foi. Et crois-moi, ces dix morceaux seront autant de versets à réciter une fois la nuit tombée et les amplis prêts à chauffer…
Titres de l'album:
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