Le truc qui ne pouvait venir que d’Angleterre ou des Etats-Unis. Encore des forts en gueule totalement conscients de la domination de leur pays sur la scène Rock depuis les années 60, et qui éructent à qui veut bien l’entendre des histoires de sexe facile et fugace, d’air-guitar devant son miroir, et autres réjouissances nous ramenant à l’esprit des DOLLS il y a plus de quarante ans. Originaires du Surrey, les DIRTY ROSE sont exactement ce qu’ils annoncent, des prêtres défroqués Rock chantant, ou plutôt beuglant, le Glam comme personne, en prenant comme excuse la liberté totale du Rock n’Roll à envoyer valser les convenances. Certes, la pochette de leur album risque de finir en tête de gondole du groupe worst album covers de Facebook, mais le contenu lui est d’une autre qualité. Pas de celles qui font les chefs d’œuvres, mais dont on se souvient lorsqu’on veut ambiancer ses amis avec une musique malpolie et rude. Quatre musiciens, conscients de leurs capacités limitées, mais de leur talent de composition, pour pondre des hymnes totalement stupides et adressés à des adolescents attardés qui utilisent encore une chaussette sur leur quequette pour ne pas en mettre partout.
Centré autour du personnage haut en couleur Sven Smith, qui participa autrefois à l’émission X-Factor, au grand dam de Simon Cowell, DIRTY ROSE n’est rien de moins qu’une réunion de brats qui ont réussi à unir l’esprit de trois groupes de légende, ou presque. D’abord, et le plus évident, les STEEL PANTHER, dont ils partagent l’humour potache et bas du slip. Ensuite, les brillants STRUTS, qui connaissent aussi cette façon presque surréaliste de rendre hommage aux stars du pays via une pelletée de tubes à reprendre en chœur. Et puis, les plus obscurs LAST OF THE TEENAGE IDOLS, attifés comme des clowns de supermarché, mais balaises quand il s’agit de torcher un refrain de stade. Les trois mélangés donnent donc ce cocktail à rendre Jack Black plus Daniels que d’ordinaire, et si ce premier album abuse encore de facilités textuelles qu’on pardonne aux branleurs les plus assumés, il n’en dévoile pas moins un répertoire à faire suer les BLACKRAIN, dont il partage l’enthousiasme de débuts tapageurs.
Bien entourés par les musiciens capables Ben Draper (guitare), Rory Levell (batterie), et Jack Price (basse), Sven Smith peut donc tremper sa plume dans la testostérone des faux machos qui pensent que les groupies sont là pour se mettre à genoux. Alors, les saillies s’accumulent, pour le plus grand plaisir des fans d’American Pie, mais attention : sous ce vernis gentiment décadent se cache un groupe foncièrement Rock n’Roll qui a embrassé avec sournoiserie tous les clichés inhérent au Glam des seventies et au Sleaze des nineties. Pas question de plastronner en slip avec une guitare en mousse, mais plutôt de présenter au public un éventail de chansons immédiates, qui prennent au cœur de rockeur, et qui vous entraînent dans une nuit de débauche et de rires niais. D’ailleurs, la pendule est mise à l’heure de minuit dès « Turn It Up », qui vous enjoint de monter le volume au maximum pour faire chier les voisins et flatter les esgourdes. Et tout est là, le riff flambeur, le chant gouailleur, l’attitude bravache, et le stupre qui dégouline des enceintes.
Tous les morceaux ont été conçus pour un effet live immédiat, et si la guitare recycle avec intelligence des riffs classiques, le chant donne quant à lui dans l’opération séduction par crise de priapisme aggravée. Car Sven Smith est un personnage, haut en couleurs, et pas seulement parce qu’il a remporté le championnat d’air-guitar anglais en 2018. Pourtant, on l’imagine bien sur scène se déhancher dans le vide avec une Les Paul Custom fantôme sur du Marc Bolan, le seul à pouvoir rivaliser avec lui en termes de provocation sexuelle rétrograde. Certes, Sven n’a pas le charme animal du leader de T-Rex, mais il en a la morgue, les certitudes qui le poussent à signer des lignes totalement improbables et à faire preuve de provocation tout sauf facile. Et quand on est capable d’accélérer presque thrashy sur le final de « Step Off », c’est qu’on a toutes les armes en poche pour dégainer rapidement du caleçon et des amplis.
Tout y passe, mais avec classe. Les obsessions amoureuses de jeunes pubères encore affligés d’une acné prononcée (« Boyfriend », et son vers classe « I'm not trying to flex, but what's wrong with one time sex? »), les fêtes d’anniversaire avec la stéréo à fond pour s’en coller derrière le ballon (« Birthday »), l’ode au Heavy Metal, la seule musique digne d’intérêt dans ce monde trop sérieux (« Heavy Metal Train »), et évidemment, les murges sauvages du samedi soir, quand le coffre est plein de bière et que les estomacs sont préparés à un trop-plein à venir (« Heavy Metal Train »). C’est du cousu sur-mesure, du cheap de luxe, un appart pour donzelles perdues entre deux parties, et évidemment, une déclaration d’amour aux eighties, la décade de tous les excès (« 80’s Baby »). Des chœurs qui rappellent les HANOÏ ROCKS, mais aussi une musique rude qui emprunte deux ou trois trucs aux BACKYARD BABIES, une tendance à s’énerver pour rappeler qu’on est là pour jouer du vrai Metal, et pas de la Pop déguisée (le boogie infernal de « Don't Wake Your Parents Up »), des rires, des riffs d’acier, une propension à utiliser la cowbell et les comparaisons avec les grands frères d’AC/DC et KIX (« Born to Break My Heart »), et puis finalement, l’esprit primal du Rock n’Roll le plus cathartique dans une période de désespoir et de confinement insupportable. Mais le temps passe plus vite en compagnie des DIRTY ROSE, parce qu’ils sont exactement les potes dont on a besoin pour supporter cette normalité déviante.
Ils l’avouent eux-mêmes, entre LED ZEP et l’UGLY KID JOE de « Cats in the Cradle » sur « Just Having Some Fun », ils sont là pour prendre leur pied et nous le donner aussi. Entre Hard-Rock méchamment fardé et permanenté, les anglais ne sont rien d‘autre qu’un party-band plus efficace que la moyenne, de ceux qu’on embauche pour mettre l’ambiance, et qui repartent avec les copines parce qu’ils sont trop sexy. Attention avant de passer leur musique sur votre petit pick-up, elle est dangereuse et super addictive. Mais une fois accro, le plaisir est décuplé, et l’accoutumance douce. Il faut juste y revenir régulièrement, et s’injecter des doses toujours plus importantes. Mais les seuls effets secondaires sont un sourire permanent sur le visage et une propension à oublier son peigne quelque part dans la salle de bains.
Titres de l’album:
01. Turn It Up
02. Step Off
03. Boyfriend
04. Birthday (feat. Hugo Knight of Break Fifty)
05. Heavy Metal Train
06. Saturday Night
07. 80’s Baby
08. Don't Wake Your Parents Up
09. Born to Break My Heart
10. Just Having Some Fun
11. Air Guitar Hero
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