Au risque de balbutier mon discours, je souligne une nouvelle fois l’importance de la première impression au moment de chroniquer un album. Cette première impression, évidemment positive, peut-être due à une pochette, un pedigree, une maison de disques, une réputation, un argument promotionnel habile, mais rarement à un titre judicieusement placé en ouverture. C’est pourtant ce qui m’a décidé à vous entretenir du dernier album des frenchies de BABYLON PRESSION, Rock Warrior.
Car après tout - et vous le reconnaitrez vous-mêmes - comment passer sous silence un disque qui ose un « La Bite » en ouverture tonitruante ?
Oui, je sais, l’argument est fragile. Mais lorsque cette sensation est accentuée par une musique puissante et sans pitié pour les oreilles, elle se valide d’elle-même, et nous entraine sur les chemins d’un Metal très Punk, mais aussi corrosif que la Fusion des années 90. Quelque chose comme une crise de priapisme déclenchée par l’écoute simultanée de LOFOFORA et MASS HYSTERIA.
Les sagouins de BABYLON PRESSION n’en sont pas pour autant des suiveurs lointains qui s’approprient un vocabulaire qu’ils n’ont pas contribué à créer. Actif depuis 1998, le quatuor n’a de leçon nineties à recevoir de personne, et sa discographie parle d’elle-même. Pas moins de quatre albums depuis son émergence, le premier accusant aujourd’hui près de vingt ans d’âge. Alors les mecs savent ce qu’ils veulent, ce qu’ils pensent, et ce qu’ils agissent. Et même en n’ayant jamais eu le plaisir de les voir en conditions live, je ne peine pas à imaginer la puissance qui se dégage de leurs performances.
« Qui a pissé dans le lavabo ? »
« La Bite », bien sûr. Et telle entrée en matière est assez révélatrice des intentions de ces quatre furieux, qui jouent comme si leur vie en dépendait. Dans un registre de Metal très corsé et de riffs barbelés, Rock Warrior est tout simplement l’équivalent de dix rounds passés sur le ring contre le champion du monde des poids lourds, à se prendre mandale sur torgnole, les dents cassées et la lèvre inférieure en mode chômage technique perpétuel.
Solstice Promotion n’hésite d’ailleurs pas à se fendre d’une formule à l’emporte-pièce très juste :
Rock Warrior, véritable 357 Magnum chargé de six cartouches explosives à la production léchée abordant une thématique chère au groupe : la violence sociale sous toutes ses formes.
Le flingue de Dirty Harry, et le sens de la dénonciation des révoltés du dernier étage. Voilà donc le programme proposé par BABYLON PRESSION qui aborde tous les thèmes d’importance, de l’écologie aux violences policières en passant par la situation globale d’une société à la dérive et en proie à ses démons d’ultra-droite.
Tout ceci est formidablement bien résumé par « C’est la Merde », qui condamne sans procès, et qui hurle sa colère comme un haut-parleur syndical hurle des slogans anti-patronat.
« On va crever par millions »
C’est effectivement ce qui va se passer dans un futur très proche. Les mecs l’ont assimilé, comme tout le monde je crois, et il est donc temps de crier, de se tenir debout face aux institutions pour changer le cours du temps. Et avec un tel vacarme à s’en déchirer le sphincter, il est évident que le message passera plus efficacement.
Et pour bien montrer leur appartenance à la génération désabusée, les BABYLON PRESSION reprennent un tube d’IAM, « Rap Warrior », ici transformé en « Rock Warrior », pour se souvenir de ces bandes-originales qui combinaient Rap et Metal. Les deux groupes s’en donnent à cœur joie, et scellent l’union entre la scène Metal et la scène Rap, d’une manière aussi efficace que si NTM se frittait avec NO ONE IS INNOCENT.
En usant de quelques samples bien placés, mettant les forces de police face à leurs contradictions, en appuyant le côté Hardcore qui nous rappelle les grandes heures de BIOHAZARD, et en osant l’album le plus percutant de leur carrière, les BABYLON PRESSION nous obligent à prendre les armes virtuelles, pour lutter contre des gouvernements entièrement dévoués aux gémonies des lobbies et autres intérêts personnels.
Alors certes, le message est cru, mais on n’a jamais brisé une vitrine en y jetant une éponge. Alors, sortez vos albums d’ONYX, retroussez vos manches, et partez au combat. Et n’oubliez pas. On peut frimer avec la bite, mais pas avec les couilles. Même si on en a des grosses.
Titres de l’album:
01. La Bite
02. Qui Domine
03. C'est La Merde
04. Filme La Police
05. Rock Warrior
06. Je Suis Malade
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