J’aime quand le suédois est badin. Il a le teint légèrement hâlé du soleil scandinave austère, tient sa guitare en bandoulière, et en joue comme si demain ne devait jamais arriver. On parle souvent de cette nouvelle vague qui monopolise l’attention, en reprenant les codes du Hard Rock, du Heavy Metal, du Death, du Thrash et de l’AOR, mais on peut aussi parler de l’ancienne école, celle qui était déjà là dans les années 80 et qui nous a procuré quelques frissons de joie. L’électricité étant universelle, il convient d’apprécier les plaisirs de la vie, et les exportations suédoises.
Dont cet album, le dernier pondu par les enragés sympathiques et hirsutes de GLORIOUS BANKROBBERS.
J’ai chopé le virus un beau jour de 1989, en découvrant l’explosif Dynamite Sex Doze. J’y ai trouvé une alternative crédible aux GUNS, j’y ai reconnu les copains de route de D.A.D, et j’ai ensuite remarqué que les gus n’en étaient pas à leur coup d’essai. Leur éponyme de 1984 est donc venu enrichir ma discothèque idéale, et quarante ans plus tard me voilà assis à mon bureau en train de vous parler de ce Rock’n’Roll Church qui doit autant aux NEW YORK DOLLS qu’aux BEATLES, aux RAMONES et à HANOÏ ROCKS.
Tout ceci est incroyablement charmant. Sous cette pochette cartoon se cachent onze hymnes à l’hédonisme, sobrement arrangés, et joués avec les tripes et le cœur. Les suédois n’ont pas changé, légèrement vieilli, mais ont gardé cet esprit dynamique et cette envie de proposer une musique simple, mais chargée en mélodies, et capable parfois d’aller chasser en terrain Pop-Rock comme l’illustre à merveille le splendide « Hometown », en évoquant ces retours de tournée, lorsqu’on réintègre ses pénates en attendant de retourner en studio.
GLORIOUS BANKROBBERS a donc une fois de plus cédé à l’envie de faire un casse, au rendement raisonnable, mais au plaisir ineffable. Sans jamais dépasser la barre des quatre minutes, ces nouvelles chansons rentrent dans la tête comme autant de rappels à l’ordre, puisque la vie a tendance à aller un peu trop vite. Les quatre musiciens, aux identités renouvelées (RIP Oden, tes baguettes nous manquent) ne se turlupinent donc pas la fine, et en restent aux deux ou trois accords par morceau, pour garder le jus le plus pur possible. Un jus qui coule comme du whiskey d’un alambic clandestin sur « Rock’n’Roll Church », binaire trépidant qui rappelle évidemment le déluré « Rock n’Roll High School » des faux-frères RAMONES.
Mais résumer les monte-en-l’air avec des comparaisons flatteuses ou des formules toutes faites est d’une injustice rare. Car si Simplet fait partie des sept nains, il n’est pas le seul à s’exprimer. Et croire que le quatuor est l’incarnation de ce petit bonhomme un peu distrait est une erreur à ne pas commettre, car tout le monde n’est pas capable de signer des titres aussi forts que « Ain’t Happy » ou « Schoolgirl ».
Entre Rock joué dur, Hard Rock joué sobrement et Hard Rock n’Roll des familles, Rock’n’Roll Church est une église dont tous les missels sont taggués de signatures illustres, entre Iggy Pop, Steve Bators, Sylvain Sylvain, John Lennon, David Bowie, Marc Bolan et évidemment Michael Monroe. Les célébrations qui y sont données tirent plus vers le Punk poli que sur le Gospel extraverti, mais les sensations sont les mêmes. On lève les bras au ciel, on remercie les Dieux du Blues, et on gratte comme Keith Richards un samedi soir de gloire.
Ne manquent que le saxo et le piano bastringue parfois. Ils auraient pu encanailler « Hell’s Kitchen », ou rafraichir le mid tempo de « Human Race », mais en l’état, et selon l’argus du Rock n’Roll, ce nouvel album est une excellente cuvée, qu’on déguste à grosses lampées, et qui procure une ivresse agréable. Une attitude à la Conny Bloom, des racines qui remontent aux seventies, mais des harmonies vocales directement piquées aux sixties, pour une relecture des canons Pop-Rock avec en tête de gondole, un « Baby Said » qui s’incruste dans le cerveau comme des parasites à une fête où ils n’ont pas été conviés.
Apologie du « one, two, three, four », Rock’n’Roll Church accueille tous les pécheurs, et leur offre l’absolution entre deux chansons. « Not Me », sans rejeter la faute sur autrui joue le jeu d’une mélodie psychédélique qui domine l’ensemble de l’œuvre, et qui va à confesse en serrant les fesses. Mais inutile de rendre compte de chaque entrée de cette Bible, puisqu’il faut l’écouter, et non l’analyser. Précisons juste que « Demolition Boy » a été joyeusement clippé, et que voir ces quatre gaillards s’agiter sans compter est un plaisir à partager.
Partager, c’est le mantra d’un disque qui fait un bien fou. Alors que le marasme se referme sur nous, alors que les options virent au rien du tout, les suédois continuent de rouler comme des fous, la stéréo à fond. Et quel bonheur de pouvoir les accompagner sur cette virée sans heures, jusqu’à ce que la banque ouvre les siennes et que les poches démangent.
Les GLORIOUS BANKROBBERS sont les bandits les plus sympathiques du Rock à la suédoise. Mais ils le savent, sans en abuser. Vous par contre, vous pouvez. Cet album est très bon pour la santé.
Titres de l’album:
01. Rock’n’Roll Church
02. Schoolgirl
03. Demolition Boy
04. The Long Drink
05. Hometown
06. Ain’t Happy
07. Hell’s Kitchen
08. Human Race
09. Baby Said
10. Not Me
11. I’m Sorry
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