Le Grind, c’est fou. Il faut être un petit coquin pour apprécier cette musique qui s’apparente souvent à un bruit de fond d’ours s’ennuyant dans sa tanière, et grognant comme un râleur professionnel. Depuis l’explosion du style via les premiers efforts de NAPALM DEATH, il n’a eu de cesse de se réinventer, de repousser ses propres limites, et de proposer autre chose qu’une simple litanie de blasts sur fond de cris porcins. Et le premier album des écossais de GENDO IKARI (nom d’un personnage de l’animé Neon Genesis Evangelion) tombe à pic pour nous rappeler à quel point ce genre peut être affectueux, bienveillant, mais aussi, totalement barge.
GENDO IKARI, ce sont quatre musiciens membres à leurs heures perdues de CIVIL ELEGIES (Glasgow Noise Rock), ASHENSPIRE (Avant-Garde Black Metal), HAAR (Edinburgh Atmospheric Black Metal), ou HARD STARE (Glasgow Hardcore). Quatre musiciens qui une fois ensemble se laissent totalement aller à leurs penchants bruitistes pour fournir en énergie un sanatorium blindé de flingués qui confondent encore fantasme morbide et réalité.
Depuis 2016, le collectif nous a témoigné sa sympathie via quelques splits et EP’s, mais l’exercice du premier longue-durée se faisait méchamment attendre. Alors, hourra 2023, puisque ce fameux premier tome a enfin vu le jour, sous la forme de quinze morceaux sans compromission, emballés dans une pochette superbe à la japonaise. Et si les écossais ne sont pas encore aussi atteints que leurs confrères du soleil levant, ils ont quand même quelques leçons à donner à la concurrence américaine en la matière.
Quelque part entre TOTAL FUCKING DESTRUCTION et CONVERGE, GENDO IKARI fait partie de l’écurie Noise Grind la plus terrifiante et performante. Hamish Black (basse/guitare/chant), George Henry (batterie), Gerald Chau (guitare/basse) et John Steven (chant) n’espèrent pas s’en tirer avec quelques formules toutes faites, et confrontent le Grind, le Hardcore, l’Indus, le Mathcore, pour obtenir une explosion digne des Tex Avery.
Cartoon Grind ?
Quelque part oui, ou plutôt Anime Grind. Mais un animé violent jusqu’au bout des pages, étalant même sur sa couverture ses intentions néfastes. Dans une approche intelligente du chaos, le quatuor de Glasgow se permet des fantaisies incroyables, et prend des libertés avec le style, ce qui lui permet de proposer des tranches de démence comme celle découpée à l’occasion de « Beg/Die » qui ressemble à s’y méprendre à du NOMEANSNO joué par les PASTAFASTA (que je vous recommande chaudement au passage).
Je ne chercherai pas à décrire avec précision ce qui vous attend avec cet album. L’acte reviendrait à trahir un film des frères Coen, ou à raconter une blague en commençant par la fin. Mais ne vous méprenez pas, l’affaire est tout ce qu’il y a de plus sérieuse, et Rokubungi l’un des meilleurs albums de Grind que vous pourrez écouter cette année. Voire l’année dernière. Voire les cinq dernières années.
Parce qu’il est fun dans la démesure, parce qu’il assure, parce que sa rythmique est si allumée qu’on se demande encore par quoi/qui elle est jouée (cette basse mes aïeux…), et parce qu’il fait la jonction entre le Hardcore d’acrobate et le Grind de patate.
Du Grind catchy, ça donne envie. Et « Despise » est là pour vous aider à comprendre que les GENDO IKARI font partie d’une élite secrète visant à réhabiliter le style en lui donnant plus d’épaisseur et de conséquence. Avec quelques blagues fumeuses sur la route (« Marred », glauque), et un final orgiaque et acide qui n’est pas sans évoquer les débuts de DEP avec ce petit plus de distorsion excessive et de hurlements infâmes, Rokubungi, autoproduit, séduira grands et petits, et vous laissera avec un rictus figé sur le visage.
Je pourrais recenser tout ce qui distingue ce petit chef d’œuvre de la masse des sorties Noise mensuelles, mais inutile de préparer les tirets et les explications. Car ce premier album se justifie de lui-même, et incarne ce que le Grind devrait toujours symboliser. La violence, la maîtrise, le culot et le libre-arbitre.
Le Grind, c’est fou, ça rend un chibre mou tout dur. Et quand le zizi se dresse, inutile d’aller à confesse. Serrez les vôtres et dégustez cette pression encaissée qui fait monter le sang dans votre organe déjà turgescent. Deux lapins qui coïtent de concert pour un barouf d’enfer.
Il y a pire comme distraction pendable et forestière.
Titres de l’album:
01. Abhorrent
02. Pity
03. Frail Bliss
04. Exhausting
05. It’s mutual
06. Cursed Absence
07. Murk
08. Lip Service
09. Moments of Collapse
10. Beg / Die
11. Jaw Binding
12. Endless Passion
13. Despise
14. Marred
15. Profound Failure
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