Notule Thrash #2500 du mois d’octobre 2021, avec le premier album des américains de DUNGEON CRAWL, qui n’ont aucun lien de parenté…oh wait.
Non, je ne suis pas encore sénile, mais avec toutes ces sorties Thrash simultanées, je m’y perds un peu en conjectures. J’ai parfois le sentiment d’avoir quinze ans à nouveau, et de devoir faire face à une production pléthorique, charriant chaque semaine son lot de destroyers venus attaquer nos côtes virtuelles. Ainsi, après l’Espagne, ce sont les Etats-Unis qui débarquent avec comme représentant légèrement hargneux le quatuor DUNGEON CRAWL, originaire de San Jose, Californie. La Californie, berceau du Thrash des années 80, qui continue de veiller sur ses nouveau-nés hurlant plus fort que la moyenne locale. Et qui à la moindre occasion, en profitant de la toile nous en refourgue la garde, épuisée par tant de cris et de pleurs nocturnes qu’elle a du mal à gérer depuis plus de trente ans.
Ainsi, les DUNGEON CRAWL nous proposent de changer leurs couches, eux dont l’expérience dans le domaine est encore un peu tendre. Tendre dans le passif, mais pas dans les faits. En effet, ces quatre trublions de maternité violente (Codie Jones - guitare/chant, Kris Gillette - guitare, Armando Avalos - basse et Javi Gomez - batterie) semblent avoir retenu bien des leçons de leurs ainés, et plus spécialement des apôtres de la bestialité sans concession, VIO-LENCE, RIGOR MORTIS et autres adorateurs de la vitesse dans un contexte de brutalité ouverte.
Ainsi, Roll for Your Life et sa superbe pochette au lettrage rouge vif nous propose un backtrip assez intéressant dans les couloirs du temps, lorsque le Thrash était encore une force dominante de la scène. Pas de plaidoyer pour l’ouverture, pas de Crossover prononcé, mais de la violence, de la vitesse, de la méchanceté, et de la conséquence dans les riffs, sans oublier la lourdeur chromée d’une basse qui ne fait ni semblant de claquer, ni de briller.
Pour autant le barouf des américains ne fricote pas avec l’école des NUCLEAR ASSAULT ou autres EXCEL, et se complait dans un formalisme assez confondant. Confondant, mais pas inintéressant, si tant est qu’un rythme unique soit votre verre de coca préféré. Ici, on cavale, on vocifère, on riffe plus vite que la lumière, et on emballe onze titres pour une grosse demi-heure, en ayant parfois recours à des accélérations dantesques (« Draconic Cremation »). Si intense qu’il se met presque à la colle avec un Thrash/Death furieux, Roll for Your Life roule le long des collines et arrache toute trace de végétation, pour les remplacer par un béton de bon aloi, propice au skate et autres séances d’ennui de groupe.
On est quand même fasciné par cette fluidité dans la bestialité, et finalement, malgré son aspect linéaire de départ, ce premier album est d’une haute teneur en riffs savoureux, et autres cassures rythmiques dangereuses. Quelques passages Heavy/Mosh pour agrémenter le tout, quelques soli sommaires qui aiment le vibrato et les sextolets incandescents, un chanteur qui sait haranguer son public de ses tonalités acides (version Zetro), et un esprit Punk qui n’oublie pas les racines. Pas de quoi crier au génie, mais de quoi donner envie d’enfiler un vieux short et un t-shirt Eternal Nightmare pour aller glander avec les potes avec un bon vieux radiocassettes un peu fatigué.
J’ai personnellement beaucoup aimé ce son de batterie vintage qui rend la frappe de la grosse caisse mate comme une peinture sans reflets, cette basse mutine et désespérément Hardcore par moments (« Last Call »), ces quelques interludes supersoniques qui nous ramènent au meilleur du Speedcore (« Natural 20 », « Oozing Death »), et ces rares ambitions affichées au bon moment qui relancent l’intérêt (« Alchemy »).
Pas vraiment de quoi décoiffer James Heftield ni titiller la patience limitée de Kerry King, mais un sacré bon moment passé avec les DUNGEON CRAWL qui ont tout compris au sens de l’éclate d’un style qui se prend trop souvent au sérieux. Du fun, de l’application, une production honnête dans le passéisme (enregistrement, mixage et mastérisation par Cody Fuentes aux Rapture Recordings), une pochette qui attire l’œil (graphisme d’Andrei Bouzikov), pour un premier album sinon notable, du moins ludique et agréable.
Titres de l’album:
01. Choose Your Weapon
02. The Vermin Below
03. Echoes in the Dark
04. Draconic Cremation
05. Last Call
06. Roll for Your Life
07. Natural 20
08. The Dragonshield
09. Oozing Death
10. Alchemy
11. Crypt of a Thousand Eyes
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09