Rolling With The Punches

Vain

17/03/2017

Music Buy Mail

Bob Seger était le beautiful loser. Johnny Thunders lui était born to lose. Pourtant, dans la galaxie Metal et assimilés, le vrai loser c’est bien lui, Davy Vain, le perdant magnifique, le poster boy qui devait affoler la gent féminine et traîner comme un boulet son problème de timing.

Pourtant, tout ça n’était pas une question de talent, et encore moins de physique, puisque le mec combinait les deux avec une morgue incroyable dans l’attitude.

Mais l’histoire de la musique est jonchée d’épisodes de bad luck, de revanches à prendre et de coups du sort pas vraiment mérités. Sinon, comment expliquer que ce pauvre Davy ne soit pas devenu l’étendard vivant d’un style dont il représente quelque part une certaine forme de quintessence ?

On ne reviendra pas sur son deal foireux avec Island Records, sa tentative avortée de comeback avec Steven Adler dans ROAD CREW, mais on peut rester allusif sur son parcours erratique depuis la fin des années 80…Alors, Vain, loser ultime dont la créature VAIN a tout essayé…en vain ? C’est un peu ça, mais le bonhomme s’en cogne comme de son premier bourbon et continue sa route sans trop se poser de questions auxquelles il n’existe aucune réponse.

VAIN, c’est une carrière en dents de scie, un line-up fluctuant qui a vu le retour au bercail de musiciens d’origine, pour mieux les regarder partir une fois de plus vers d’autres horizons. Mais c’est aussi un album aussi indispensable qu’unique, No Respect, qui symbolise bien l’attitude du biz’ à l’égard d’un musicien qui a pourtant tant donné…

Tiens, la preuve. Ses fans sont OK pour injecter trente billets en avant-première pour avoir le privilège de ramener à la maison son dernier album en copie physique.

Trente billets. Je veux dire, l’équivalent de deux bouteilles de Jack, une somme conséquente, et pourtant, à l’écoute de ce Rolling With The Punches, on ne peut pas dire que le deal soit méchamment foireux, au contraire. Il faut dire qu’il sait se faire désirer, puisque ce septième effort studio se sera fait méchamment attendre. Depuis 2011 et Enough Rope, mais pas assez pour se pendre heureusement, et surtout, depuis début 2016, puis mi 2016, puis fin 2016, et enfin, date de sortie sur les carnets, mars 2017.

Alors oui, les VAIN addicts l’auront attendu et mérité ce putain de disque. Et ça tombe bien, parce qu’aucun d’entre eux ne sera déçu. Il est même subtilement meilleur que son prédécesseur, enfin, ça, c’est une question de goûts personnels. A vous de voir.

Alors, qu’attendre d’un nouvel album de Davy et sa bande (Ashley Mitchell – basse, Jamie Scott et Danny West – guitares, et Louie Senor – batterie) en 2017? Si a question vous effleure encore l’esprit, c’est que vous êtes un néophyte de la cause, et que vous ignorez encore – mais comment est-ce possible – qu’un disque de VAIN n’est rien de plus, ni de moins qu’une solide collection de Rock songs, souvent brûlantes, parfois tendres, mais toujours séduisantes, un peu comme si l’eau n’avait pas coulé sous les ponts depuis 1989. Pourtant pas de nostalgie à l’horizon, juste un amour indéfectible pour un songwriting simple et efficace, gorgé de riffs drus et de rythmiques crues, qui ne rechignent pas de temps à autres à verser quelque peu dans l’émotion.

Des trucs qui ressemblent un peu à un croisement entre le Glam POP pompé des BEATLES d’ENUFF Z’NUFF et le Glam Punk des BACKYARD BABIES (« Bury Some Pain »), mais qui gardent un fond Sleaze frais et Hard-Rock en diable, histoire de ne pas perdre la main ni le rouge à lèvres sur le bord de l’évier. C’est parfois un peu pataud et pas forcément très emballant, comme cette ouverture bizarre de « Rolling With The Punches », à la mélodie plate et aux gimmicks convenus, qui pourtant ouvre le bal avec une maladresse presque touchante, mais quand même assez risquée.

Un morceau qui n’accroche pas vraiment l’oreille et qui donne envie d’appuyer sur « skip » pour voir si la suite est plus réjouissante.

Et ça tombe bien, puisqu’elle l’est.

Et dès l’atomique « Deliver The Passion », on chope le message et l’up tempo au passage, pour une grosse virée downtown L.A, Glam en diable, au volant d’une bagnole « empruntée » pour l’occasion, le toit rabaissé, et cinq lascars qui hurlent un refrain à tue-tête à réveiller tous les voisins.

« Long Gone » enfonce encore plus le clou dans le cercueil des bouteilles vides, et augmente le rythme, tout en lâchant des riffs dignes des grands jours du Sunset. VAIN n’a pas perdu la main et n’a pas bossé pour rien, retrouvant cette effronterie d’adolescents en furie, pour une fois de plus lâcher les gaz sur un chorus anthémique qui vous agite les panards et vous en donne pour votre fric.

En gros comme en détail, Davy applique toujours les mêmes recettes depuis les roaring late eighties, mais pas de soucis, on marche à chaque fois. Parce que sa voix feule toujours aussi sexy, parce que ses chœurs nous emmènent au paradis Sleaze, parce que son Rock Glam est finalement du Rock avant tout, bien loin des clichés du genre, un peu comme si les GUNS et ENUFF Z’NUFF montaient un projet parallèle pour propager la bonne parole.

Un machin aussi mélodique que nerveux, qui pourrait en remontrer à bien des combos actuels (comme aux BLACK RAIN, que j’adore, sur « Dark City » par exemple), et qui une fois la crise de folie passée, se permet de rester collé à l’émotion pour un quart d’heure américain un peu plus long qu’à l’ordinaire, avec une jolie succession de chanson mid paced, un peu psyché sur les bords, mais terriblement attachantes au prime abord.

Outre « Dark City », on file le coton sur « Bury Some Pain », « It’s A Long Goodbye » et sa batterie de stade sur fond de glissando de chat, avant qu’un énorme hook de riff ne nous prenne au cœur pour un genre de Hard bluesy intimiste. 

« Inside Out » suit la ligne blanche, et reste hors de la danse, avec une fois de plus cette putain de voix qui colle aux basques comme un amoureux éconduit qui ne se résout pas à laisser sa belle partir. Mais heureusement pour les moins statiques, « Don’t Let It Happen Again » casse le moule et frappe les boules, avec sa vitesse de croisière qui bastonne et ses guitares qui ramonent, et un titre en forme de doigt d’honneur au destin. Refrain une fois encore impeccable, c’est du VAIN pour jus, et que demander de plus ?

« Sacrifice » et sa fausse intro sur le vif joue le Punk et pique, alors que « Show Your Love » tripote la syncope et termine la fête sur une note parfaite, entre Sleaze et harmonies Pop assumées et délirées.

C’est vrai qu’il n’a pas eu de bol quand même. Mais finalement, alors que bon nombre de stars de l’époque cachetonnent pour pouvoir payer les pensions alimentaires et les dettes accumulées, il ne s’en est pas si mal tiré le bougre. Et si Rolling With The Punches a nécessité tant de temps pour être enfin livré, il tient toutes les promesses de l’ombre faites et pourrait même se targuer d’être un de ses meilleurs méfaits.

Et puis, il n’y a aucun mal à être un loser en fin de compte. Born to Lose, Live to Win gueulait Lemmy, et il est mort en héros.

Alors bon…


Titres de l'album:

  1. Rolling With The Punches
  2. Deliver The Passion
  3. Long Gone
  4. Dark City
  5. Bury Some Pain
  6. It's a Long Goodbye
  7. Inside Out
  8. Don't Let It Happen To You
  9. Sacrifice
  10. Show Your Love
  11. Sip The Wine (Bonus Track)

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par mortne2001 le 11/04/2017 à 14:51
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