Mais comme c’est choupi ! Pour le 8 mai, je ne pouvais rêver plus adéquat que cette collection de berceuses et de traditionnels Folk qui à n’en point douter, vont illuminer ma journée de leurs refrains malins et de leurs personnages taquins. Merci TOMBSTONER d’avoir transposé avec autant de bienveillance « Le Soulier qui Vole » de Chantal Goya, en prenant soin d’emballer le tout dans un politiquement correct qui ne froissera personne. Qu’ils sont coquins….
Vous n’y croyez absolument, et à juste titre. Le quatuor américain revient remonté comme un Michael Myers sorti de son placard avant la fin de son hibernation, et nous casse immédiatement la bouche de onze nouveaux hymnes à la cruauté et autant d’hommages à la viande crue, qu’on déguste tartare juste après l’avoir reniflée faisandée.
Staten Island, New York City, 2019, naissance d’un drôle de groupe qui tout en s’encartant au parti des artistes rétrogrades qui l’assument, louche sévèrement du côté groovy qui ne caractérise pas ses opinions politico-musicales. Après un premier album en forme de parpaing dans la tronche, les bonshommes ont pris trois années pour peaufiner le truc, et accentuer leur personnalité barbare, mais étonnamment éduquée. Et avec la confiance renouvelée de Redefining Darkness Records, les new-yorkais se sont senti pousser des ailes, et survolent la grosse pomme en prenant bien soin de lâcher un maximum de fiente sur ses résidents.
TOMBSTONER, c’est le meilleur du Death basique transcendé syncopé. Une efficacité à décorner le grand Satan lui-même, mais une finesse dans l’exécution qui permet de filtrer sans chinois les scories pour éviter les grumeaux et les paraphrases embarrassantes. Mais TOMBSTONER, c’est aussi une histoire de famille. Jason Quinones (batterie), Jesse Quinones (chant, guitare), Daniel Megill (guitare) et Thomas Megill Jr (chant, basse) partagent donc leur nom de famille, leurs gènes, leur ADN, mais aussi cette passion pour un Metal incorruptible, assaisonné de riffs de saison, et de hurlements plutôt grognons.
Loin d’un simple jet de bile à la face de la bienséance, loin aussi d’une fascination pour la mort et toutes ses saveurs, les quatre acolytes préfèrent agiter le drapeau de l’horreur familiale, en troussant des classiques instantanés, qui doivent tout autant à l’imagination de deux guitares volubiles qu’à la créativité d’une basse qui roule mais ne Willis pas Bruce.
J’avais déjà dit tout le bien que je pensais de cette communauté d’idées, je récidive aujourd’hui, en me montrant encore plus flatteur. Avec Rot Stink Rip, le groupe passe la surmultipliée, et déjoue tous les pièges vintage se présentant sur son chemin. Et « Sealed in Blood » de tout aplatir avec une clairvoyance rare, en mélangeant les colères de Floride et les mises en bière du sud des Etats-Unis. Point de HM-2, point de gimmick classieux, mais du groove, de l’énergie, de l’envie, et un panache incontestable dans les soli qui sont prétextes à des breaks d’une haute teneur en épices.
Absolument fabuleux. On ne pouvait rêver mieux pour oublier l’ennui d’un jour chômé, et tendre un majeur bien droit à ce soleil qui nous taquine de son printemps réchauffé. Entre une partie fine de zombies dans une morgue, et un concert donné un dimanche après-midi dans le jardin pour faire chier les voisins, Rot Stink Rip est une énorme surprise dans le paysage ambiant, si prévisible que la moindre nuance revêt un caractère exceptionnel.
Je pourrais citer deux, trois ou quatre exemples pour souligner le talent de ces frères/père/fils, tant toutes les chansons de ce deuxième long sont des modèles de précision et de fun. Car malgré leur air mauvais, ces musiciens sont de véritables gentlemen, et ne prennent pas les fans pour des billes en leur refourguant sous le manteau des copies usées de MORBID ANGEL, DEATH, NILE ou CANNIBAL CORPSE. Leur produit est un original pur jus, et son essence l’ivresse qui nous emporte lorsque la violence atteint son apogée.
En combinant des plans stables et syncopés qui ressemblent parfois au PANTERA le plus méchant, et des accélérations de brute épaisse qui peuvent compter sur le génie d’un batteur en constante démonstration, TOMBSTONER creuse la tombe des adorateurs de l’église de la reproduction fidèle, et en rajoute une pelletée pour être sûr que ces feignasses ne reviennent pas à la nuit tombée.
Mangeur de cerveau frais, sprinter qui peut tenir la distance d’un demi-fond, TOMBSTONER redonne ses lettres de sang à un exercice souvent tombé en désuétude, au profit d’un calque parfait des croquis d’il y a trente ou quarante ans. Avec un usage très finaud du vibrato, et des plans mosh qui font twister les moches (« Reduced to Hate », le truc le plus irrésistible que j’ai pu entendre depuis…un jour lointain), ce deuxième album se pose en stèle éternelle d’une sépulture old-school qui finira par jaunir avec le temps.
Ici, le temps, on en a, mais on ne le gaspille pas avec des idées recyclées. Non, on impose un point de vue (« Rot Stink Rip », un tube Death, ça peut exister ? Réponse : oui), on se tord dans tous les sens pour un twister en slip (« Compulsive Ruminations »), et on finit sur les rotules pendant que le succès vous en…..
Mais je me perds en conjectures.
TOMBSTONER vient de signer et soigner un classique, qui va faire plaisir à tous les amateurs de Death efficace et bestial. Voilà pour un 8 mai qui m’ennuie déjà profondément, mais qui heureusement, a été perturbé par un typhon bien salé.
Titres de l’album :
01. Execution Bell (Intro)
02. Sealed in Blood
03. Rot Stink Rip
04. Fuckin' Nasty
05. Static
06. Metamorphosis
07. Reduced to Hate
08. Compulsive Ruminations
09. Desperate Dreams
10. Vials
11. Leave You for Last
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