Quand on l’est, letton vraiment ? Oui, et toutes mes confuses pour ce calembour déplorable sur la nationalité de nos BLOODY HEELS chéris, ceux qui portent des talons aiguilles pour écraser la tronche de la vague nostalgique et s’asperger de sang de traître. Les BLOODY HEELS font partie de cette nouvelle génération de groupes élevés en couveuse par FRONTIERS, mais qui possédaient un ADN propre avant d’être enfermés en studio. D’ailleurs, il ne s’agit que du deuxième album que les lettons offrent au label italien, deux ans après l’excellent Ignite The Sky. Through Mystery était lui distribué plus intimement par KS Records, ce qui ne l’avait pas empêché de faire pas mal de bruit au niveau local, plaçant le quatuor dans le peloton de tête des groupes à suivre.
Que de chemin parcouru donc depuis 2017, et il est certain que BLOODY HEELS présente aujourd’hui un visage terriblement professionnel, ainsi qu’une musique très mature et néanmoins enthousiaste et énergique. Ces musiciens décidés (Valts Berzins (Vicky White) - chant, Haralds Avotins (Harry Rivers) - guitare, Gunars Toms Narbus (Gunn Everett) - basse et Gus Hawk (Gustavs Vanags) - batterie) nous proposent donc un instantané de leur vie en 2022, et le postulat artistique qu’est Rotten Romance a de quoi donner envie de signer n’importe quel contrat de mariage à vie.
Gardant leur démarche intacte, prônant des valeurs d’ouverture entre tradition et modernité, les BLOODY HEELS arpentent les trottoirs des eighties et nineties le pas tranquille et la mine enjouée, pour offrir au public un résumé de ces trois ou quatre dernières décennies sans tomber dans le piège de la synthèse anonyme et trop connotée old-school. Entre assise contemporaine et regard vers le passé, ces onze nouveaux morceaux mettent en haleine et font perler la sueur sur le front, dès le riff d’introduction en crescendo de « Dream Killers », premier hit de l’album qui nous plonge dans un bain bouillant.
On prend immédiatement acte de cette production solide, de cette guitare méchamment aiguisée, et de cette section rythmique performante. Entre Hard à l’américaine et Heavy à l’allemande, les lettons agitent nos petons sur un air bien connu, entre couplet agressif et viril et refrain plus modulé et féminin. La recette est éprouvée, mais fonctionne ici à plein régime grâce à la passion du quatuor pour un Hard musclé mais nuancé. « Rotten Romance » reste dans la même lignée, bourré d’arrangements subtils et de licks gonflés, et en deux morceaux, BLOODY HEELS nous rallie à sa bannière et nous fait marcher à pas cadencé. Pur produit moderne d’un amour pour le Metal de tradition, ce troisième album en passage d’excellence obligé confirme toutes les bonnes impressions suscitées par le groupe ces huit dernières années.
Et avec un frontman de la trempe de Valts Berzins, l’enthousiasme l’emporte sur le scepticisme vintage. On pense parfois à MAXXWELL en version plus diversifiée, aux mythiques PINK CREAM 69, et à pas mal de choses, même si la musique garde ce caractère personnel indéniable.
Alors, des tubes, encore des tubes, comme s’il en pleuvait au mois de juin. Totalement maîtres de leur sujet, les lettons remettent une copie parfaite, juste assez longue pour rassasier la curiosité, mais assez courte pour ne pas lasser. « The Velvet » se lance même dans une opération séduction AOR/Heavy dans la plus droite lignée d’un métissage HAREM SCAREM/STONE TEMPLE PILOT, tandis que le trépidant « Distant Memory » nous fait courir comme des lapins devant des phares allumés à plein rendement.
Célébration du headbanging le plus cathartique, Rotten Romance est une histoire d’amour sincère entre un groupe et le Hard n’Heavy des années 90. Beaucoup d’intros bien senties, des mélodies vocales riches, quelques chœurs de stade, et l’affaire est emballé, emballe, et pesée. Bien que fondamentalement traditionnel, BLOODY HEELS se hisse dans le top 3 des sorties Frontiers de ce mois de juin décidément très clément. Les lettons savent imposer des burners construits sur des humeurs contradictoires mais complémentaires (« Mirror Mirror »), oser le Post-Grunge sans vraiment s’y immerger complètement, mais surtout, composer de véritables morceaux, et non de simples excuses électrifiées pour occuper le terrain de la nostalgie actualisée.
Je mettrai donc en avant le formidable et syncopé « Burning Bridges », qui ferait danser un paralytique, et le final tendre « Oblivion », pour ses harmonies fortes et son potentiel dramatique certain. Mais à vrai dire, même après un nombre conséquent d’écoutes, Rotten Romance s’avère tout indivisible, même décomposé en chapitres d’importance fonctionnant au premier degré.
Alors, romance pourrie ou flirt poussé ? La seconde réponse est la bonne, et les BLOODY HEELS maîtrisent de mieux en mieux ces œillades énamourées et ces baisers plein de fougue et de passion.
Titres de l’album :
01. Dream Killers
02. Rotten Romance
03. The Velvet
04. Distant Memory
05. Hour Of Sinners
06. Mirror Mirror
07. When The Rain And I Meet
08. Crow’s Lullaby
09. Burning Bridges
10. Angels Crying
11. Oblivion
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