J’aime l’odeur du Grind le matin au petit-déjeuner. Ce parfum de colère extrême, ces effluves de haine viscérale, ce fumet anarchique qui excite les naseaux avant de défourailler les conduits plus efficacement qu’une brosse de ramoneur. Que voulez-vous, ayant grandi sous la tutelle de l’écurie Earache et des parrains EXTREME NOISE TERROR, ELECTRO-HIPPIES, DOCTOR AND THE CRIPPENS, puis ayant épousé la cause de BRUTAL TRUTH, ASSUCK, ANAL CUNT et INSECT WARFARE, je suis resté fidèle à ces émotions de jeunesse, et m’enthousiasme toujours pour ces blasts francs et ces gueulantes tendres.
Alors évidemment lorsqu’on essaie de me vendre une bonne dose d’américain fourbe et malin, je craque et ouvre les cordons de mes bourses. Pas question de manquer l’affaire, et je ne négocie même pas : j’accepte le prix franc initial sans broncher. On ne marchande pas avec la nostalgie brutale.
Ainsi, le quatuor KORRODED s’est pointé les mains dans les poches pleines d’oursins pour m’offrir de bon matin une dose de grisant à cent pour cent. Originaires de Memphis, Tennessee, ces quatre loubards qui arrivent en ville (Alex Lynch - basse, Rob O'Neal - batterie, Zaamis Locke - guitare/chant et Brandon Pearce - grognon/pas content) ont donc lâché un album d’une durée très raisonnable, présenté sous la forme d’un packaging quinze titres tous aussi fulgurants les uns que les autres. Mais pas que, et le groove n’est pas resté coincé dans les bouchons.
Rudiment Butcher se veut donc boucherie artisanale pour accros aux tripes et autres rillettes sans gras. Le plat est évidemment relevé, mais préparé classiquement, avec accélérations Crust, humeur D-Beat et soudaine gratitude Mosh, par le biais de quelques riffs moins fins que la moyenne. Tout ceci se déguste avec appétit, se digère facilement, et nous rappelle les origines du genre, avant qu’il ne devienne aventureux ou au contraire, trop numérisé.
Ici, pas de fioritures, pas de soldes sur les crépinettes, juste du bon gros Hardcore joué fast, avec une basse qui dégouline, et une dualité vocale de laboratoire propre comme un sou neuf. On soulignera le caractère traditionnel de la chose, la gravité de son approche, mais aussi sa légèreté rythmique, qui permettent des combinaisons intéressantes entre deux samples à faire baver CARCASS.
Pas grand-chose de neuf donc, mais un recyclage intéressant des méthodes américaines en la matière. Beaucoup d’aisance, une batterie qui sonne comme telle, un chant qu’on discerne dans la plus pure tradition Hardcore de la branche la plus raisonnable du créneau, et surtout, une belle énergie ne se démentant pas pendant un gros quart d’heure. C’est court, mais largement assez pour apprécier les variations de « Cheapjack Scum », l’insistance de « Full Color Obituary », et le déhanché roublard de « Human Capital Stock » (du moins sur ses premières mesures).
Du tout bon donc pour ceux qui n’acceptent pas vraiment les changements de ton, et qui préfèrent manger le leur encore frais et pas en boite. KORRODED est corrosif à souhait, et pas encore oxydé, et nous offre une tranche de vie sympathique, loin des ambitions les plus détournées du créneau, mais avec ce qu’il faut de savoir-faire pour ne pas se contenter d’un truc à réchauffer au four, thermostat 7.
Et avec un croissant pur beurre, ça passe tout seul, même à huit heures du mat’.
Titres de l’album:
01. M.A.G.U.
02. Subjects Of Pleasure
03. Human Capital Stock
04. Full Color Obituary
05. Endtime Prophetic Realities
06. Psychometric
07. Muzzle Stain
08. Rudiment Butcher
09. Superfund Contamination
10. Polypharm
11. Cognitive Capture
12. Geofence
13. Cheapjack Scum
14. Constant Decay
15. Korroded
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